Voir la fiche complète du film : Mum & Dad (Steven Sheil - 2008)

Mum & Dad - Critique

Un film d'horreur prenant et à l'ambiance malsaine...

Publié le 15 Septembre 2010 par Geoffrey
Voir la fiche de Mum & Dad
8

Les Anglais sont de grands malades! Et encore, je ne vous parle pas de leurs gouts culinaires particuliers mais bien des "horreurs" cinématographiques qu'ils nous balancent régulièrement (et je ne dis pas ça dans le sens péjoratif du termne, au contraire).
The Descent, 28 jours plus tard, Shaun of the Dead, The Children ou encore ce Mum & Dad sont autant de preuves de la bonne santé du cinéma de genre britannique.


Oh non! Papa s'est encore coupé en se rasant!

Lena fait partie du corps de balai. Nettoyeuse de surface dans l’aéroport d’Heathrow (Londres), elle s’est fait une copine, Birdie, qui est toujours prête à lui passer l’éponge ou la serpillère. Si bien que le soir où Lena rate son bus, elle accepte tout naturellement l’invitation de Birdie à loger chez elle. Enfin, chez maman et papa. Des gens… euh… originaux.
Lena va découvrir leur passe-temps favori : enlever et torturer les gens...


Lena a été très vilaine !

S'il y a un bien un concept sacré c'est celui la famille, et le détourner comme l'a fait Steven Sheil était sacrément culotté.
En effet, ce film tourné pour un budget dérisoire comparé aux standards du cinéma (on parle de 100 000£ à peine) propose le portrait d'une petite famille en apparence idéale. Seulement, derrière les apparences se cachent des membres tous plus pervers les uns que les autres et qui prennent leur déjeuner en matant des pornos et s'amusent à torturer les jeunes filles. Le père est une espèce de monstre soumis à ses pulsions sexuelles, la mère une adepte de la torture au scalpel, le fils est un autiste qui nettoie les cadavres de son père sans manifester la moindre émotion et la fille est une garce manipulatrice qui ne rêve que d'imiter ses "parents". Présenté comme ceci, le film paraît assez glauque et à l’écran ça l’est aussi malgré une utilisation parfois frustrante du hors-champ (mais sans doute dû aux moyens limités dont disposaient Steven Sheil).


Torturer des gens, une activité... familiale

L'argument de Mum & Dad est simple, le traitement aussi. Pas ou peu d'effets inutiles dans le film de Steven Sheil. Le tout est emballé à la manière d'une sitcom d'après-midi et cette opposition entre la forme et le fond permet d'instaurer un climat encore plus malsain. Le plus bel exemple est sans doute la scène du réveillon de Noël, glauque au possible alors qu'elle respecte les codes inhérents à cette fête (décoration, ambiance, etc...).
Le reste est à l'avenant, avec des scènes horribles présentées comme banales pour cette famille dégénérée (Le père qui se masturbe dans le bout de viande... Beurk!).

Pour ne rien gâcher, les acteurs sont tous excellents. Perry Benson est parfait en père à la bonhommie naturelle mais dont le visage jovial cache un cinglé de la pire espèce. Dido Miles quant à elle représente le cliché de la bonne mère de famille, en apparence stricte, mais qui s'avère aussi tordue que son mari (en moins trash tout de même). Le contrast entre l'apparence des parents et leurs actes est saisissant, c'est sans doute ce qui fait que l'ensemble fonctionne si bien.
Le "frère" et la "soeur" sont également excellents. A la limite il n'y a qu'Olga Fedori qui paraisse un peu fade et "passive" face à cette bande de dégénérés. Elle se réveillera heureusement dans un final empruntant beaucoup au Survival (mais limité à une maison et son jardin).


Ce soir c'est noël et papa va te faire un gros calin...

Bref, pour son premier long, Steven Sheil peut se vanter d'avoir accouché d'une petite réussite. Il signe ainsi un film glauque, déviant et parfois même dérangeant. Cette famille ordinairement monstrueuse mérite le coup d'oeil.

Portrait de Geoffrey

A propos de l'auteur : Geoffrey

Comme d'autres (notamment Max et Dante_1984), je venais régulièrement sur Horreur.net en tant que lecteur, et après avoir envoyé quelques critiques à Laurent, le webmaster, j'ai pu intégrer le staff début 2006. Depuis, mes fonctions ont peu à peu pris de l'ampleur.

Autres critiques

My Soul to Take

My Soul to Take

Est-il besoin de vous faire l'injure d'encore vous présenter Wes Craven , le papa de Freddy Krueger, réalisateur des cultes Scream , La Colline a des Yeux et autre Dernière maison sur la Gauche , mais aussi responsable des tristement célèbres L'été de la peur , La Colline a des Yeux 2 et Cursed ? On le sait, l'ami Wes est capable du pire comme du meilleur, même si ses derniers...
Une porte vers l'enfer

Une porte vers l'enfer

Au même titre que la littérature, le cinéma scandinave est reconnu pour ses polars et ses intrigues très psychologiques. Le constat est facile, mais à la fin des années 1990, il n’était pas aussi évident. Malgré le peu de productions exportées à l’époque, certaines sont tout de même parvenues à se frayer un chemin jusqu’à nos frontières. De prime abord, Une porte vers l’...
Brisby et le Secret de NIMH

Brisby et le Secret de NIMH

Avec Brisby et le secret de NIMH, Don Bluth se démarquait des productions Disney des années 80, rompant avec son ancien employeur pour devenir un véritable concurrent dans le monde de l'animation. Ce film marquait une révolution dans ce secteur dominé par la firme aux grandes oreilles, même si son succès commercial aux États-Unis ne fut pas à la hauteur des attentes, un drame terriblement...
Slender Man

Slender Man

Considéré comme une légende urbaine montée de toute pièce pour une diffusion virale sur le web, Slender Man est un personnage aussi inquiétant que passionnant. La silhouette humaine élancée, d‘où son patronyme, l’absence de visage renvoyant à un anonymat dans sa forme la plus stricte... Ces caractéristiques sont ancrées dans l’imaginaire collectif sous des noms et des mythes...
L'exorcisme de Hannah Grace

L'exorcisme de Hannah Grace

Que l’on parle d’exorcisme ou de possession, le sujet fait les beaux jours du cinéma de genre depuis les années1970. En marge de la saga de William Friedkin, les productions se sont essayées à de nombreuses itérations avec un résultat plus ou moins convaincant. Sous forme de found footage ( The Devil Inside , Le dernier exorcisme ...) ou de métrages classiques ( Possédée , L’...