Cube Zero
C'est devenu une habitude dans l'industrie du cinéma ces dernières années : quand un film marche bien mais qu'il laisse des parts de mystère, on s'empresse d'en faire une préquelle pour tout éclaircir. Bonne ou mauvaise chose? Cela dépend souvent du résultat des explications. Et certaines personnes préfèrent ne rien savoir alors que d'autres n'attendent qu'une chose, qu'on leur explique le pourquoi du comment. S'empresser de démolir ce Cube Zero parce qu'il a la prétention d'expliquer les origines du Cube est donc très réducteur et injustifié, surtout que finalement il n'apporte pas tellement de réponses. Il aurait même tendance à poser plus que de questions qu'il n'offre de réel éclaircissement. A quand Cube -1?
Une jolie séquence que celle des éclairs...
Eric Wynn est un homme respectable qui travaille pour une compagnie dont il croit tout connaître. Son travail : surveiller des gens prisonniers d'une sorte de Cube, prison métallique étrange. Mais quand une innocente se fait capturer et est enfermée dans le Cube, Eric commence à comprendre qu'il y a quelque chose qui se passe derrière ce que raconte la compagnie pour laquelle il travaille. Décidant de ne pas se laisser faire, il décide d'entrer lui-même dans le Cube, pour sauver le maximum de gens...
La salle de commandes du Cube...
Contrairement à Cube² : Hypercube qui se présentait comme une espèce de remake de Cube avec plus de moyens mais en nettement moins bien, Cube Zero nous offre une autre orientation du scénario. La scène d'introduction est toutefois la même que dans le premier avec une mort violente et sanglante, cette fois par liquéfaction (il faut la voir!), mais par la suite, on va suivre le quotidien des deux techniciens qui "gèrent" le Cube.
Ces deux personnages sont relativement assez intéressants car on nous montre leurs doutes par rapport à ce qu'ils sont obligés de faire. Obligés par qui, on ne le saura pas vraiment puisque les personnes qui vont débarquer pour reprendre le contrôle de la situation, une fois qu'Eric sera rentré dans le Cube, sont également sous les ordres d'une instance supérieure dont on apprendra juste que c'est "l'Etat". Le chef de ces méchants est particulièrement savoureux et est franchement réussi avec ses manières d'aristocrate. Les personnages à l'intérieur du Cube sont par contre nettement moins intéressants et développés, ce qui est normal puisque dans cette préquelle ils ne sont plus le centre d'intérêt. Ils ne sont là que pour servir de chair à canon aux différents pièges et nous offrir quelques morts gratinées.
Attention ça tâche!
Ces dernières sont d'ailleurs particulièrement réussies et il faut rendre hommage aux maquillages ainsi qu'aux effets spéciaux. Du gars qui voit sa peau s'enlever sous ses yeux à celui qui explose à cause des ultra-sons en passant par la fille contaminée par le virus, les pièges sont variés et bien trouvés. La réalisation est d'ailleurs très bonne et montre bien tout ce qu'il faut voir. Certains passages ne sont d'ailleurs pas sans rappeler la saga Saw avec son ambiance verdâtre et ses travellings rotatifs autour des victimes.
2001: Odyssée du Cube...
En parlant de l'ambiance, notons que nous n'avons plus affaire ici au cube blanc et immaculé qui faisait perdre toute son sentiment d'oppression à Cube 2, mais bien à un cube similaire à Cube premier du nom. Il est d'ailleurs intéressant de remarquer l'"évolution" du cube en lui-même. Dans ce Cube zéro il y a peu de pièces et n'a pas l'air très sophistiqué. Dans Cube 1 il avait l'air énorme et les pièges un poil plus élaborés et dans Cube 2, c'est la pointe de la technologie High-tech avec distorsions du temps et de l'espace. Cet aspect chronologique est très bien rendu et devrait sauter aux yeux lors d'une vision successive des trois épisodes. le lien avec Cube 1 est d'ailleurs très bien amené (je ne vous en dirai pas plus pour ne pas gâcher la surprise). Il est juste dommage que les décors et les acteurs du premier épisode n'aient pas été repris dans cet épilogue.
un nouveau système d'ouverture...
Vous l'aurez compris, je me suis beaucoup amusé devant Cube zéro. On pourra toujours lui reprocher son manque d'explications ainsi que son caractère de préquelle inutile mais il est tout de même fort plaisant à regarder car le concept de personnes emprisonnées dans un rubik's cube mortel est toujours aussi chouette et que cette fois on peut voir son fonctionnement extérieur.
Geoffrey Claustriaux
Un film de Ernie Barbarash
Avec : Zachary Bennett, Stephanie Moore, Michael Riley, Martin Roach