Voir la fiche complète du film : Détour Mortel 4: Origines Sanglantes (Declan O'Brien - 2011)

Détour Mortel 4 : Origines Sanglantes

Un préquel décevant, qui n'est que le prétexte à une succession de mises à mort plus ou moins inventives...
Publié le 14 Décembre 2011 par GeoffreyVoir la fiche de Détour Mortel 4: Origines Sanglantes
6
Hôpital
Cette critique contient quelques spoilers

Après trois Détour Mortel qui semblaient avoir épuisé le filon jusqu'à l'os, on ne s'attendait pas à voir revenir nos psychopathes congénitaux pour une quatrième aventure. Il faut dire qu'après un premier opus très réussi, une suite un peu deçà et un troisième opus sympathique mais flirtant parfois avec les limites du grotesque, on pouvait se demander quel intérêt il y avait à ajouter un quatrième épisode à la saga.

Conscient de ce problème et désireux de redonner un nouveau souffle à la franchise, le réalisateur/scénariste Declan O'Brien a donc décidé de troquer les bois ensoleillés pour un hôpital désaffecté en pleine tempête de neige, ainsi que d'appliquer à son film l'un des deux remèdes ultimes pour les sagas en manque de créativité : le préquel. L'autre étant le fameux reboot.


Un écartèlement sanglant : Classe !

Un groupe d'amis, pour leur vacances d'hiver, partent faire de la motoneige. Après s'être égarés, ils se retrouvent dans un ancien asile où ils seront bientôt la proie de trois anciens patients...


Du cul sans intérêt pour vainement titiller le spectateur : Pas classe !

Tout commence pour le mieux avec une introduction haute en couleur... rouge sang. Les gamins mutants s'en donnent à coeur joie dans l'hôpital, tandis que leurs victimes terrorisées tentent de s'échapper au milieu des hordes de cinglés en perdition, le tout au ralenti et rythmé par Le Beau Danube Bleu. On se dit alors que ce Détour Mortel 4 va en valoir la peine. Et bien... pas tant que ça. Car passées ces premières dix minutes jouissives, la suite ne sera qu'un autre survival dans la lignée des précédents Détour Mortel, les bois en moins, les couloirs déserts en plus.
De fait, ce préquel n'explique presque rien et ne constitue, au final, rien d'autre qu'un prétexte pour justifier le retour de Three Fingers et ses comparses.

Cela aurait pu passer si l'histoire avait été intéressante ou inventive, mais au bout du quatrième film, il devient difficile de se renouveler.
Outre le changement de décor, le réalisateur a donc aussi décidé de changer de ton. Fini l'humour, place aux scènes chocs et à la barbaque sanguinolente. Comparé aux précédents opus, Détour Mortel 4 est dur, froid et douloureux. Certaines séquences nagent d'ailleurs en plein Torture Porn, avec éclairage verdâtre façon Saw à la clef.
On notera également une ambiance à la Cold Prey causée par ce grand bâtiment perdu dans la montagne et noyé dans la neige.


Une mise en place réussie, mais inutile : Pas Classe !

Mais le plus gros problème de Détour Mortel 4, outre que Declan O'Brien manque de talent pour faire monter la tension, réside dans son scénario de plus en plus stupide à mesure que le film avance et ponctué par une scène finale d'une rare débilité joyeusement pompée sur celle de 2001 maniacs (mais en moins bien). Ce faisant, les situations absurdes s'enchaînent, souvent à cause des personnages et de leurs réactions stupides du syle "Attendez-moi ici, je vais voir ce qu'il se passe". A croire qu'aucun d'entre eux n'a jamais vu de film d'horreur.

Heureusement, O'Brien se rattrape sur la qualité des scènes gores, mais c'est trop peu.


Des personnages cons comme leurs pieds : Pas Classe !

Mais revenons, si vous le voulez bien, sur ce fameux statut de "préquel" qu'arbore fièrement Détour Mortel 4. J'ai déjà précisé que celui-ci n'était qu'accessoire, mais il convient de détailler. Qu'apprenons-nous donc que nous ne savions pas?
Saw-Tooth, One-Eye et Three-Finger ont donc été retrouvés dans la forêt à côté des corps déchiquetés de leurs parents (ah bon ? Mais alors qui était l'homme qui se présentait comme leur père dans Détour Mortel ?).
Les trois gamins ont ensuite été placés dans un hôpital psychiatrique, dans lequel on a découvert qu'ils ne ressentaient pas la douleur et que, du coup, ils s'amusaient à s'auto-mutiler. C'est ainsi que l'on découvrira l'origine de leurs spécificités physiques. Si vous les attribuiez à leur consanguinité, vous vous êtes fourvoyés : Three-Finger s'est rongé deux doigts pour le fun, One-Eye s'est éborgné avec une fourchette on ne sait trop pourquoi et Saw-Tooth s'est aiguisé les dents sur un mur.
Waht else ? Hé bien voilà, vous savez tout des origines de nos super mutants. C'est un peu léger. Dans le même style, Cold Prey 3 faisait au moins l'effort de consacrer un film entier aux débuts de son tueur vedette. Ici, on voit les gamins pendant dix minutes et puis basta.


La Scène de la "fondue humaine": Méga Classe !

Alors, que penser de ce Détour Mortel 4 ? C'est sans conteste une petite déception. Il y avait matière à pondre bien mieux que ce banal survival ponctué de scènettes gores.
Les déçus de l'opus 3 y verront certainement une amélioration, mais pour ma part, je m'attendais à plus de fun et, surtout, à plus d'inventivité et de rigueur scénaristique. Malgré tout, les fans devraient apprécier, même s'il est clair que cet épisode ne convaincra pas les sceptiques de devenir des adeptes de la saga.
Geoffrey Claustriaux
A propos de l'auteur : Geoffrey
Portrait de Geoffrey

Comme d'autres (notamment Max et Dante_1984), je venais régulièrement sur Horreur.net en tant que lecteur, et après avoir envoyé quelques critiques à Laurent, le webmaster, j'ai pu intégrer le staff début 2006. Depuis, mes fonctions ont peu à peu pris de l'ampleur.

Autres critiques

Incidents de Parcours
Suite à un accident, un sportif accompli devient tétraplégique. Un ami scientifique lui propose alors l'aide d'une guenon très intelligente, Ella. Mais cette dernière, sujet d'expérimentations sordides, va rapidement devenir incontrôlable. Décédé en 2017 alors qu'il venait tout juste d'annoncer la mise en chantier d'un septième film de zombies, George A. Romero est surtout...
En eaux troubles
Vouloir produire un film de requins à l’heure actuelle peut relever du suicide artistique si l’on souhaite s’engouffrer dans la brèche abyssale laissée par Asylum, SyFy et consorts. Hormis Instinct de survie et 47 Meters Down , peu de bobines se sont révélées intéressantes ces cinq dernières années. En ce sens, une sortie sur grand écran est tout aussi surprenante qu’...
The Creeps
Au rayon grosse débilité profonde, je voudrais The Creeps de Charles Band de chez Full Moon. Les grandes figures monstrueuses de la littérature ont inspiré plus d'une fois les amateurs de bis et de films d'horreur. En témoigne les différentes adaptations du monstre de Frankenstein de Mary Shelley, de Dracula de Bram Stoker ou encore de la momie et du loup-garou. D'ailleurs, même les...
The legend of Boggy Creek
Les films relatant les méfaits du bigfoot ou du sasquatch ont pris leur essor dans les années 1970. The Legend of Boggy Creek s’avance comme le fer de lance de ce sous-genre du survival animalier. Son succès a suscité bon nombre de vocations par la suite ; certaines plus dispensables que d’autres. S’appuyant sur de véritables témoignages et des faits divers, l’intrigue...
L'Etrange pouvoir de Norman
Norman, un garçon capable de parler aux morts, est contraint de sauver sa ville d'une malédiction séculaire qui a ressuscité des zombies. Premier long-métrage pour Chris Butler (Sam Fell ayant déjà réalisé Souris city) dont il signe également le scénario, L'étrange pouvoir de Norman s'offre les services de la société de production Laïka (Coraline). Un studio pas vraiment connut, mais...
Détour Mortel 4: Origines Sanglantes
Réalisateur:
Durée:
90 min
6.59375
Moyenne : 6.6 (32 votes)

Thématiques