Complexx
Aux Pays-Bas, une réunion de gamers se transforme en soirée spéciale pour les meilleurs joueurs du pays. On passera, au final, un moment honnête devant son téléviseur, à condition de ne pas trop s'attacher aux détails.
Aux Pays-Bas, une réunion de gamers se transforme en soirée spéciale pour les meilleurs joueurs du pays. Ceux-ci sont en effet conviés à participer à un nouveau concept de jeu vidéo, dans un hangar gigantesque. Le but de ce jeu grandeur nature : survivre, pour empocher une forte récompense. Mais les joueurs ignorent que ce jeu est très réel.
Depuis La Chasse du Comte Zaroff (1934), le thème de la chasse à l'Homme est fortement prisé par les cinéastes. Associé aux thématiques plus actuelles du slasher et du jeu vidéo, le scénario de Complexx nous propose donc un canevas qui, au départ, semblait prometteur.
Réalisé en 2006, récompensé au Festival Insomnifest en 2008, Complexx présente déjà le mérite d'exister dans un pays peu actif en matière de cinéma de genre, hormis l'oeuvre de Dick Maas (L'Ascenseur, Amsterdamned) et les débuts de Paul Verhoeven, qui devra néanmoins se rendre à Hollywood pour véritablement lancer sa carrière.
Tourné avec un budget serré (d'où le décor unique, un bâtiment désaffecté, et un casting assez réduit), le seul intérêt d'un film comme Complexx aurait été de sortir du rang, et d'envoyer valser les poncifs du genre.
Du bon gore, de l'humour noir, un suspense intenable, des jolies filles en tenues légères : voici le programme que l'on pouvait espérer voir !
Le début du métrage ressemble à ces téléfilms banals censés présenter les héros. Musique techno forte, couleurs criardes, dialogues insipides, on peine déjà à rester concentré devant ce démarrage pour le moins poussif. On pense enfin assister à une première séance choc avec le couple libidineux, mais le meurtre qui découle fort logiquement de ces ébats coquins se termine platement, dans le noir absolu.
Au bout d'un long prologue, le créneau principal du film se met enfin en place, avec quelques bons joueurs sélectionnés pour un huis clos meurtrier et réel, avec pour enjeu la simple notion de survie...
Un seul décor, quelques personnages (manquant de caractère), et un tueur à leurs trousses : le schéma pouvait être tentant. Après la moitié de ce métrage heureusement assez court (75 minutes environ), on a déjà déchanté depuis belle lurette. Il n'y aura pas de gore extrême dans ce film fauché, pas de séquences de frisson digne de ce nom, et encore moins de suspense.
Le scénario, fort léger, tente d'apporter quelques éléments censés créer des surprises. Le voleur black très gentil, l'ennemie du concepteur du jeu vidéo sont autant de clichés qui finissent par anesthésier les habitués du genre, qui sentiront bien la supercherie d'un cinéaste tout juste attiré par le potentiel commercial d'un film réalisé pour un public jeune et conciliant.
Film donc assez superficiel, assez peu marquant, Complexx ne déroutera personne, et se présente comme une oeuvre de série B lorgnant plus vers le téléfilm à suspense qu'autre chose.
On passera, au final, un moment honnête devant son téléviseur, à condition de ne pas trop s'attacher aux détails (cf le duel censé être le clou du spectacle, assez ridicule, et l'épilogue bâclé).
Un film de Robert Arthur Jansen
Avec : Sander Foppele, Kirsten Walraad, Arne Hazenbroek, Yolanthe van Kasbergen