Chroniques de Tchernobyl
Par la suite, les choses bougent pour lui et il commence à prendre du gallon, devenant producteur de tous les Paranormal Activity, de The Lords of Salem de Rob Zombie, de The Bay, de Insidious de James Wan et de Chroniques de Tchernobyl. Il est aussi scénariste de ce dernier film et ce n'est pas vraiment bon signe. Alors de quoi il en retourne ? Allons nous voir des irradiés, des mutants, des gens qui brillent dans la nuit ? Oui, tous les clichés sont bien là pour un film plutôt raté. Analysons ça au compteur Geiger !
Sympa comme tourisme, il y a un joli décor !
En effet, bien loin de la frayeur annoncée, le film retombe rapidement comme un soufflé malgré une image soignée, et des décors relativement flippants. C'est malheureusement le seul point positif du métrage. L'ambiance demeure vraiment soignée. De jour, les décors retranscrivent vraiment une ambiance apocalyptique et un lieu de désolation. On retrouvera ainsi de vieux manèges rouillés, des immeubles laissés à l'abandon et des affaires encore par terre. De nuit, les décors se révèlent d'autant plus flippants que la nature reprend ses droits.
La lumière est vraiment bien bossée, avec des éclairages plutôt bien fichus et un rendu très bon, notamment lors de la scène dans l'ancien garage avec les rais de lumière dans le bus scolaire ou encore l'arrivée dans le centre de commande de la centrale nucléaire. Seulement, tous ces points positifs montrent la vacuité de l'ensemble et la pauvreté du scénario. Le manque d'idée est tellement flagrant que le film ne fera pas peur un seul instant. Basé sur des scary jumps plus que débiles comme un poisson mort qui bouge ou un ours qui sort d'un appartement, le film s'épuise très vite et ne trompera pas longtemps le spectateur. Il n'y aura rien d'autre, et le film mise simplement sur une photographie glauque à base de gris et de noir. Cela reste décevant, surtout pour les rompus aux films d'horreur.
Là, le gars doit jouer l'inquiétude. Crédible non ?
En effet, le choix des couleurs favorise donc une absence d'effets spéciaux crades et pour le coup, on ne verra strictement rien. Les fans de gore seront forcément déçus devant un spectacle aussi pauvre où seule une créature semble avoir un aspect repoussant, mais que l'on ne verra qu'une seconde. Tout comme les habitants de Prypiat, dont on distinguera un visage fugace, mais rien de bien frontal, de bien couillu. Ne s'assumant pas du tout, puisqu'il utilise des bruits de succions ou d'autres aspects de l'horreur, mais n'ose pas aller vers l'avant, histoire de ne pas faire peur aux jeunes adolescents. Si l'image d'un chien crevé ou d'une jambe cassée vous révulse, alors pour sûr, ce film vous plaira et vous fera plaisir. Pour le reste, on repassera.
Les acteurs, tous plus ou moins connus, sont venus se perdre un instant dans cette cité soi-disant à l'abandon pour livrer une prestation très moyenne. L'héroïne, puisqu'il en fallait une, est incarnée par Devin Kelley, que l'on peut voir dans Chicago Code et dont Chroniques de Tchernobyl est le premier film. Elle livre une prestation sincère et ne fait pas de chichis, si ce n'est sur la fin. Pour l'accompagner dans cette galère, on aura droit à Jonathan Sadowski, qui a déjà tourné dans Die Hard 4 ou encore le remake de Vendredi 13. Il demeure relativement mauvais, jouant de façon exagérée la frustration et la peur, comme on peut le voir sur l'image au-dessus.
On pourra aussi se demander ce que vient faire Ingrid Bolso Berdal, l'héroïne des Cold Prey 1 et 2, et qui joue ici un second couteau dont tout le monde se fout et qui ne sert que de chair à canon. Sûrement une volonté de percer à Hollywood au travers d'un genre qu'elle aime. Nathan Phillips, déjà vu dans Dying Breed, ne brille pas par sa prestance, mais reste un personnage secondaire assez sympathique, avec sa vieille barbe et son sourire en coin. Pour le reste, on est dans le très moyen, surtout quand arrive le moment de la fin et où tout le monde disparaît les uns après les autres. La fin n'est que le reflet de tout le film, essayant vainement de proposer quelque chose de flippant et de choquant, mais qui tombe vraiment dans le ridicule et dans la déception.
C'est sûr, ce décor est sublime pour une photo souvenir !
Un film de Bradley Parker
Avec : Jesse McCartney, Jonathan Sadowski, Olivia Dudley, Nathan Phillips