Belphégor : Le fantôme du Louvre
Paris, de nos jours. Une momie aux pouvoirs maléfiques donne naissance à un fantôme nommé Belphégor, dieu des Ammonites. Celui-ci, à la nuit tombée, hante le musée du Louvre, dont la Pyramide de Peï est devenue le symbole universel. Tour à tour effrayant ou humain, ce fantôme a toutes les audaces et semble invincible. Un gardien est retrouvé mort aux pieds de sa statue. Martin (Frédéric Diefenthal), un électricien, va s’intéresser à l’affaire et faire la connaissance de la troublante Lisa (Sophie Marceau). Mais il est bientôt harcelé par des lettres signées de la main du fantôme...
En 1927, Henri Desfontaines mettait en scène pour la première fois Belphégor dans le film au titre éponyme. A l’origine, il y a l’œuvre d'Arthur Bernède (1871 – 1937), un auteur populaire, qui fut tour à tour chanteur d'opéra, librettiste, journaliste, dramaturge, romancier et scénariste. Un feuilleton français vit le jour en mars 1965, signé Claude Barma. Enfin, en 2001, Jean-Paul Salomé (Les Braqueuses, Restons Groupés) s’attaque à une nouvelle adaptation pour le cinéma. Une idée intéressante mais au rendu assez mitigé.
Le film propose de belles images et des décors (Le Louvre principalement, mais aussi la ville de Paris) remarquables. Mais la réalisation, beaucoup trop « hasardeuse » et à la limite du téléfilm, ne met pas assez en valeur ces décors. De même, le réalisateur hésite de manière incongrue entre le fantastique pur, la comédie (signalons au passage les prestations honnêtes de Michel Serrault, de Jean-François Balmer et de Frédéric Diefenthal) et l’action. A trop vouloir mêler les genres, le réalisateur provoque inévitablement la lassitude du spectateur qui ne sait pas trop sur quel pied danser. Toujours dans le même esprit, le scénario est beaucoup trop prévisible. Le spectateur en arrive presque à devancer les acteurs, ce qui est assez regrettable. Aucun véritable suspense, aucune émotion, aucune magie, aucun lyrisme, de nombreux temps morts et des effets numériques peu convaincants : tous ces éléments combinés tirent inévitablement le film vers le bas.
Reste notre Sophie Marceau nationale, qui s’offre les rares bons moments d’un film qui aurait pu être de bien meilleure facture s’il avait bénéficié d’un scénario intéressant et d’un réalisateur plus compétent.
Un film de Jean-Paul Salomé