Batman
Tim Burton est un réalisateur « à univers », c’est-à-dire qui travaille beaucoup sur la création ou la transposition d’un univers, d’un monde, à l’écran. Sur Batman, Tim Burton nous offre des visuels impressionnants (il suffit de s’attarder sur les décors mais aussi sur la réalisation et les effets de caméra pour s’en rendre compte). Qu’il s’agisse de la ville de Gotham City, plongée dans une nuit noire (les scènes de jour sont rares) ou de la fameuse « Batcave » de notre héros, tout concourt pour offrir au spectateur un univers très sombre. Un univers qui est à l’image du personnage principal de l’histoire : Bruce Wayne/Batman. Un homme meurtri dans son âme et dans son cœur qui tente de chasser ses démons en combattant le crime. Un personnage au caractère complexe qui ne reflète pas vraiment d’une manière fidèle celui du comics de Bob Kane (dans le comics, il est plus question d’action que d’émotions). Le Bruce Wayne de Burton est en effet quelqu’un de très pessimiste, qui ne se fait plus d’illusions sur son existence et qui est conscient du monde dans lequel il vit, où règne la corruption et le crime…
A la beauté des décors (le manoir, Gotham City, l’église), s’ajoutent la très belle musique du fidèle compositeur de Burton, Danny Elfman. Le thème principal (audible dès l’ouverture du film, lorsque l’on parcours l’intérieur du sigle de batman) est réellement percutant et remarquablement orchestré (on en attendait pas moins de Danny Elfman). Tim Burton sait aussi manier une caméra et il le prouve en réalisant de très beaux plans comme celui, connu, de l’avion de Batman qui transperce littéralement les nuages pour s’aligner sur la lune. C’est beau, mais c’est totalement gratuit. La réalisation est un peu "Tape-à-l’œil" mais à le mérite de maintenir le spectateur scotché à son fauteuil.
Un film intéressant dans la carrière de Tim Burton et qui vaut surtout pour la beauté de ses décors et les prestations remarquables du trio Keaton/Nicholson/Basinger.
Un film de Tim Burton
Avec : Michael Keaton, Jack Nicholson, Michael Gough, Kim Basinger