Critiques spectateurs de Captain Nono

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Silent Hill

Silent Hill

Pour être tout à fait honnête, je ne me suis jamais vraiment impliqué à fond dans la célèbre franchise de jeu-vidéo éponyme. J'ai tâté un peu du premier opus sur PlayStation, puis j'ai acheté le second opus sur PlayStation 2, mais là encore, je n'ai pas poussé très loin la curiosité, davantage réfractaire au rythme du jeu qu'à son incomparable ambiance angoissante.

Il n'empêche, on s'approprie très rapidement l'atmosphère particulière du soft. Un mélange de post-apocalyptique, survival, horreur pure, créatures monstrueuses, cauchemar éveillé... Christopher Gans s'est attaché à restituer de manière vraiment convaincante cette ambiance oppressante et mélancolique, qui constitue le point fort de son film. Visuellement, le résultat est impressionnant, avec cette ville-fantôme isolée du monde extérieure, sur laquelle tombe de manière incessante une pluie de cendres, où règne un silence de mort, régulièrement interrompu par une puissante sirène d'alerte indiquant que les ténèbres sont sur le point d'envahir à nouveau Silent Hill.

La ville se transforme alors en l'espace d'une minute en une sorte de cauchemar éveillé. Le ciel s'assombrit, les murs pourrissent et l'humidité envahit tous les bâtiments, d'abominables créatures apparaissent... Un style macabre du plus bel effet, appuyé par des effets sonores d'excellente qualité. Cela dit, le travail effectué par Christopher Gans aurait été encore plus impressionnant si toutes ces qualités visuelles avaient été au service d'un suspense du tonnerre, équivalent à celui que les gamers ont pu ressentir en jouant au jeu-vidéo. Or, ce n'est pas vraiment le cas ici. Certains passages sont assez efficaces en effet, mais sans jamais atteindre des sommets. Je pense que l'utilisation des effets spéciaux numériques y est pour beaucoup, de même qu'un scénario peu emballant.

Le scénario, le gros point faible du film. La principale cause de cette faiblesse réside en premier lieu dans les personnages. Radha Mitchell est certes convaincante dans son rôle de mère déterminée à retrouver sa fille, mais pour le reste... Le personnage du mari interprété par Sean Bean ne sert à rien, de même que la flic (Laurie Holden) n'apporte pas suffisamment à l'intrigue. Quant aux "habitants" de Silent Hill, ils ne font ici office que de chair à canon pour le bestiaire local... L'intrigue est trop linéaire et manque de rebondissements ou même de surprises. Le résultat est que passé l'effet de surprise, la découverte de la ville, le film commence à s'étirer en longueur et l'ennui à pointer le bout de son nez...

Il manque au film un ou des personnages pour lesquels on éprouverait de l'empathie, et que l'on voudrait voir foutre le camp de cette maudite ville en un seul morceau. Silent Hill me donne ainsi l'impression d'être une très belle peinture, à laquelle il manque une âme. Cela dit, le résultat vaut tout de même le coup d’œil, et ce film demeure tout de même l'une des meilleures adaptations de jeux-vidéos à ce jour ! Les effets spéciaux ne font pas tout.

7.98529

Publié le 9 Mars 2013

Rocky 2 : La Revanche

Rocky 2 : La Revanche

Franchement surpris par les notes du staff d'Horreur.net...

Cette suite, réalisée trois ans après le premier film, qui comme chacun le sait remporta un succès planétaire et trois Oscars, fut cette fois-ci réalisée par Sylvester Stallone lui-même, qui en écrivit également le scénario. Rocky Balboa était alors devenu indissociable de Sly, et avait permis à l'acteur d'acquérir une véritable crédibilité auprès de ses pairs, en plus d'une renommée mondiale. Cette suite était donc logique et attendue.

Le film débute directement après les évènements du premier film. Rocky et Apollo Creed se sont explosés la gueule sur le ring, et Apollo Creed a été désigné vainqueur du match par les arbitres, au grand dam du public. Les deux boxeurs se rendent à l'hôpital pour se faire soigner de leurs blessures, où Rocky apprend qu'une blessure à l’œil gauche risque de l'empêcher de continuer la boxe. Résigné et suivant les conseils de se femme, Adrian, Rocky se met alors à galérer pour trouver un job, dans un contexte de crise économique et sociale. La fin des "Trente Glorieuses" n'est pas loin, et cela se voit dans les rues de Philadelphie.

Rocky trime en usine, se fait lourder pour compression de personnel, mais rechigne à reprendre son travail de "gros bras" pour son ancien boss. Pendant ce temps-là, Apollo Creed enrage en se rendant compte que l'opinion publique juge sa victoire contre Rocky Balboa imméritée. Il décide alors d'organiser une revanche contre "l'étalon italien", à grands coups de provocations et de shows dans les médias. Malgré la désapprobation de sa femme qui est tombée enceinte entre-temps, Rocky finira par accepter le défi pour un combat dantesque contre le champion du monde des poids lourds.

Rocky 2 est une excellente suite, dans la droite lignée du premier film, car elle en a conservé le même esprit sincère et humain, les mêmes ingrédients qui en ont fait sa force en 1976. L'univers de Rocky n'est pas centré que sur la boxe, mais également sur la famille, la difficulté d'affronter un quotidien morose sur fond de crise économique et sociale, la persévérance et la force de croire à ses rêves... Toujours le même message positif véhiculé par un scénario à la fois simple et intelligent, écrit par un homme profondément attaché à son personnage.

Rocky est un personnage attachant car fragile et dépendant du soutien de son entourage, d'Adrian à Paulie, en passant par son coach Mickey. Un italien de Philadelphie pas forcément très futé - dixit lui-même - mais doté d'un cœur gros comme ça, droit dans ses bottes, sincère avec lui-même et vis-à-vis des autres, à l'image de son attitude toujours respectueuse envers Apollo Creed. Ce dernier qui ne se privera pourtant pas de provoquer Rocky, jusqu'à l'insulter en public. Mais au terme d'un intense combat magnifiquement filmé, les deux athlètes finiront dans les bras l'un de l'autre. Un beau témoignage de respect et d'esprit sportif !

Un très beau film, une excellente suite.

8.41667

Publié le 8 Mars 2013

Rocky

Rocky

En novembre 1976 sorti dans les salles américaines un film sans prétention, écrit et interprété par un acteur quasi anonyme, qui avait misé toute son énergie et toutes ses économies dans cette entreprise. Jusqu'alors, Sylvester Stallone n'avait joué que dans quelques productions mineures, et il dut batailler auprès de la production pour interpréter lui-même le personnage de Rocky Balboa, dit "l'étalon italien".

Le parcours d'un boxeur amateur, gros bras d'un caïd de Philadelphie, à qui l'on propose un jour un combat contre le champion du monde des poids lourds, l'extravagant Apollo Creed. L'occasion rêvée pour Rocky de sortir de l'anonymat, d'exploser à la face de Philadelphie et de l'Amérique toute entière, de s'extirper de sa morne routine quotidienne. Entouré de ses proches, Rocky débute alors un entraînement atypique intensif, avec comme point d'orgue la fameuse montée des marches du Philadelphia Museum of Art, dont l'image de Rocky levant les poings en l'air est restée gravée dans les mémoires.

Impossible de ne pas faire le parallèle entre le destin de Rocky Balboa et celui de son créateur, Sylvester Stallone. Quand il a écrit le scénario du film, Sly ne possédait pas grand chose et avait tout à prouver pour se faire un nom à Hollywood. Mais il a persévéré et forcé sa chance, vivant pleinement son rêve américain, avec la suite que l'on connait... Il en va de même pour Rocky, modeste célébrité de son quartier, dans une ville de Philadelphie dépeinte de manière plutôt sombre, sur fond de misère sociale. Une opportunité inespérée s'offre un jour à lui et il la saisit à pleines mains, jusqu'à s'entraîner durement pour réaliser son rêve.

Rocky est un film simple et authentique, profondément positif, et c'est ce qui en fait sa force, et qui explique son incroyable succès à travers le monde entier. Nul besoin de s'attarder sur l'intense combat contre Apollo Creed ou sur la touchante histoire d'amour avec Adrian. Rocky est un personnage sincère et d'emblée attachant. Le genre de personnage que l'on devait obligatoirement revoir au cinéma par la suite - une icône cinématographique intemporelle.

Qui ne connaît pas Rocky Balboa ?

8.85714

Publié le 7 Mars 2013

Killer Joe

Killer Joe

"T'aimes ça le Texas ? Tout le monde en parle comme si c'était un endroit super génial et cool, mais c'est rien qu'une bande de gros bouseux et d'ploucs qu'ont beaucoup trop d'espace pour en faire le tour..."

... dixit Chris Smith (Emile Hirsch), un jeune homme prêt à faire assassiner sa propre mère, avec la complicité de son père et l'assentiment de sa sœur, pour toucher les 50.000 dollars d'une assurance-vie. Eh ben elle est belle la famille ! De beaux spécimens de l’Amérique blanche marginale et sous-cultivée, prêts tout pour toucher le jackpot et se sortir de la crasse dans laquelle ils se prélassent.

Deux petits bémols cependant. Le tueur à gages que Chris à contacter n'est autre qu'un inspecteur de la police de Dallas, en apparence propre sur lui, mais légèrement psychopathe sur les bords quand on creuse un peu le personnage. Enfin, les 50.000 dollars de l'assurance-vie n'étaient pas censés bénéficier à la sœur de Chris comme il le croyait lui-même, mais au concubin (ou nouveau mari) de sa malheureuse mère... Bref, deux raisons idéales pour que ce sordide arrangement parte en vrille et qu'il y ait plus de macabés au programme que prévu...

La misère humaine dans toute sa splendeur, illustrée à l'écran par des personnages profondément méprisables, le tout dans une atmosphère malsaine, entre la comédie, le drame et le thriller. Mention spéciale à Matthew McConaughey dans le rôle de "Killer Joe". Un personnage atypique, aussi attirant sur la forme que repoussant dans le fond. Il émane beaucoup de tension de ce film, notamment dans une dernière partie magistrale mais qui se termine un peu abruptement.

Le film de William Friedkin est une sorte de vitrine de la misère sociale et humaine d'une certaine classe de la population américaine, en perte de valeurs et de repères, où la violence est un moyen privilégié de régler les problèmes, parfois même les plus insignifiants. Un film dur, réaliste et intense. A voir de toute urgence !

7.71429

Publié le 6 Mars 2013

Battleship

Battleship

Laissez vos neurones au vestiaire, bande de bleus-bites !

Battleship est typiquement le genre de blockbuster dédié à l'apologie de l'armée américaine et de ses vaillants soldats, comme avait pu l'être World Invasion, Battle Los Angeles un an auparavant. Dans les années 80, les ennemis de l'Amérique étaient les russes. Les islamistes et autres bridés leur ont succédé au cours des décennies suivantes, pour aboutir à l'émergence de la menace extra-terrestre depuis quelques années. N'importe qui finalement, du moment que les bidasses de l'Oncle Sam triomphent et sauvent le monde pour la énième fois.

Une sorte de Transformers marin, voilà ce qu'est le film de Peter Berg. Une défouloir à grande échelle dopé aux effets spéciaux, où l'intrigue minimaliste n'est qu'un prétexte à une avalanche de poncifs dégoulinants sur le courage et la bravoure de braves américains, fiers de servir leur patrie avec tant de dévouement et d'esprit de sacrifice. Mon Dieu que c'est lourd ! Je n'ai rien contre le patriotisme et l'esprit militaire, bien au contraire, mais faut pas déconner non-plus. A un certain point, ça devient peu crédible, ridicule, voir gerbant...

Battleship n'a pas d'intrigue valable. Les personnages y sont tous des archétypes de l'américain idéal. Le personnage principal, une sorte de rebelle entré sans conviction dans la Marine, devient en l'espace de quelques minutes le chef d'un destroyer américain, apte à commander plusieurs centaines d'hommes, à lire des cartes maritimes et à diriger sans problème un navire de ce tonnage en haute mer... Du grand n'importe quoi ! Je veux bien croire que le réalisme ne soit pas forcément une priorité dans ce genre de film, mais bon...

J'ai bien aimé le coup des papis, vétérans de la Seconde Guerre Mondiale, qui reprennent du service sans poser de questions sur le cuirassé Missouri, un navire-musée ancré dans la rade de Pearl Harbor, pour aller casser de l'alien dans la dernière partie du film... Non mais sérieux là... Retournez à l'hospice les potes ! A force de tant de niaiseries à se taper, on finit par en oublier d'apprécier les scènes d'action, heureusement nombreuses et plutôt impressionnantes. Peter Berg s'est fait plaisir sur ce coup-là !

Clairement pas ma came ! Le genre de film sans âme, au service de ses effets spéciaux, alors que cela devrait être l'inverse...

6.8

Publié le 6 Mars 2013

La Chute du faucon noir

La Chute du faucon noir

En 1993, l'armée américaine comptait près de 25.000 soldats stationnés en Somalie, dans le cadre de l'opération Restore Hope, lancée le 3 décembre 1992 par les Nations Unies. L'objectif de cette mission était notamment de venir en aide aux populations civiles, par le biais d'apports en denrées alimentaires. Le pays était alors en proie à la guerre civile, à la famine et au chaos. Le 3 octobre 1993, l'armée américaine lança une opération d'envergure sur Mogadiscio en vue d'arrêter l'un des principaux seigneurs de guerre du pays : Mohamed Farrah Aidid, ainsi que ses proches lieutenants. Forces spéciales héliportées, infanterie au sol, couverture aérienne par des hélicoptères de combat... L'oncle Sam ne fait pas les choses à moitié dans ces cas-là, mais il était écrit que la "Bataille de de Mogadiscio" serait un sacré bordel...

Dix-neuf soldats américains tués lors de ce fiasco qui s'étala sur deux jours, ainsi qu'environ un millier de somaliens, dont une bonne part de miliciens à la solde de Mohamed Farrah Aidid. Bon sang, j'allais oublier ce malheureux casque bleu malaisien dont tout le monde se fout... Pourquoi un tel titre pour le film de Ridley Scott ? Parce que deux hélicoptères UH-60 Black Hawk furent abattus au cours des combats, et que l'opération visant à extraire les prisonniers somaliens se transforma rapidement en opération de sauvetage sur les sites des crashes pour les troupes au sol. Quelques dizaines de Rangers et de membres de la Delta Force livrés à eux-mêmes dans les rues de Mogadiscio, face à une foule fanatisée de miliciens armés se servant des civils comme bouclier humain.

La "Bataille de Mogadiscio" marqua les esprits à l'époque, notamment l'opinion publique américaine, suite à la diffusion d'images télévisées montrant l'exhibition de cadavres de soldats américains dans les rues de Mogadiscio par les milices d'Aidid. Il était plutôt logique qu'un film relatant ses évènements soit réalisé un jour, et c'est le grand Ridley Scott qui s'y colla. Son film fut nommé pour quatre Oscars en 2002, et en obtint deux : meilleur son et meilleur montage. Deux récompenses amplement méritées, car à mon sens, Black Hawk Down est l'un des meilleurs films de guerre de la décennie. Il y manque peut-être une certaine profondeur et un enjeu historique qui l'auraient hissé au niveau d'un Platoon ou d'un Il Faut Sauver Le Soldat Ryan, mais le film de Ridley Scott est un film de guerre "pur", avant tout centré sur l'action, et rien que l'action.

Le film est impressionnant visuellement, doté d'une mise en scène spectaculaire et particulièrement réaliste lors des combats. Il ne faut évidemment pas être réfractaire à l'esprit militaire pour apprécier ce genre de film, mais la plongée au c½ur de l'action ne laisse guère de répit une fois les hostilités commencées. Il fallait en avoir une sacrée paire pour ne pas perdre son sang froid face à ces hordes de miliciens fanatisés et quasi robotisés, dans une ville hostile en proie au chaos. J'aime la mentalité militaire dans ce qu'elle a de plus humaine : la cohésion, le dévouement, l'abnégation, le courage, la solidarité, le sacrifice... Un passage du film m'a tout particulièrement marqué, quand une fois de retour à la base, après leur calvaire vécu dans les rues de Mogadiscio, un membre des Delta Force échange quelques phrases avec un Ranger. Quand une fois de retour au pays, on me demandera pourquoi je me suis battu, pourquoi je suis allé faire la guerre d'un autre, je ne répondrai pas, car ils ne comprendraient pas."

Ce film ne serait pas une incontestable réussite sans son impressionnant casting : Josh Hartnett, Ewan McGregor, Eric Bana, Tom Sizemore, Jeremy Piven, Tom Hardy, Orlando Bloom, Kim Coates, William Fichtner, Jason Isaacs, et j'en passe... Tous n'étaient pas aussi célèbres en 2001 qu'aujourd'hui, et heureusement, car le budget du film aurait alors été multiplié par deux ! Mais le score du film est également une tuerie. Musique d'Hans Zimmer, voix de Lisa Gerrard : une immersion totale qui participe pleinement à l'impression de puissance que dégage le film, tant lors des scènes d'action que lors des passages plus intimes, et notamment le final que je trouve excellent. On cite rarement ce film parmi les références de Ridley Scott, mais son bolide en a sous le capot, c'est certain !

Une référence des films de guerre contemporains, que seuls les américains sont en mesure de réaliser à l'heure actuelle.

8.27273

Publié le 5 Mars 2013

Sinister

Sinister

Un écrivain s'installe avec sa femme et ses deux enfants dans une vaste maison en Pennsylvanie, où s'est déroulé un tragique fait-divers il y a quelques années. Quatre membres d'une même famille retrouvés pendus dans le jardin, et la petite dernière portée disparue... L'écrivain s'intéresse de près à ce terrible drame, car dans l'optique d'écrire un nouveau bouquin, il enquête également sur d'autres affaires du même genre ayant eu lieu à divers endroits aux États-Unis, à diverses époques.

Notre cher écrivain a en effet découvert un carton rempli de films tournés en Super 8 dans le grenier de sa nouvelle maison. Sur chaque bobine défilent des images sordides d'une sorte de mise en scène, où des membres d'une même famille sont mis à mort, tantôt par noyade, tantôt par égorgement, par le feu ou autre réjouissante festivité... Bref, le genre de films légèrement malsains et glauques, qui constituent d'ailleurs les plus efficaces moments de suspense du film. On se demande en effet qui est derrière ces horribles et cruels meurtres... Peut-être cet inquiétant personnage masqué que l'on devine à chaque fois en arrière-plan sur la pellicule ?

L'ambiance du film est assez pesante et le suspense se révèle plutôt efficace dans sa manière d'amener le spectateur à découvrir progressivement des indices quant à la véritable nature des meurtres sur lesquels enquête l'écrivain, ici interprété par Ethan Hawke. Beaucoup de scènes nocturnes évidement, avec les éternels bruits suspects venant du grenier, les apparitions soudaines de visages inquiétants dans l'obscurité, le personnage principal soupçonné par ses proches de péter les plombs, la famille de l'écrivain qui semble dormir paisiblement pendant que le père de famille arpente en panique, une batte de baseball à la main, les couloirs de sa charmante demeure...

Mais si certaines scènes sont effectivement très efficaces, le film en général ne brille pas vraiment par son originalité. Les codes du genre sont scrupuleusement respectés, et quiconque est habitué aux films d'horreur n'aura aucun mal à anticiper les sursauts et autres éventuels passages "flippants". De plus, j'ai trouvé que l'atmosphère du film, très travaillée, empiétait un peu trop sur les personnages, qui hormis l'écrivain, ne sont finalement que très peu présents à l'écran. Quant aux apparitions paranormales, certaines sont carrément inefficaces, notamment dans la dernière partie du film. La fin en suprendra quelques-uns, mais je l'ai trouvé tout de même un peu facile et abrupte...

Bref, Sinister ne laisse pas indifférent, mais ne révolutionne aucunement un genre tout de même ultra codifié. Je retiendrai surtout l'ambiance lourde et certaines images "sinistres", c'est le cas de le dire. Dommage tout de même que les personnages ne soient pas plus développés. Bien, mais pas top !

8.41667

Publié le 3 Mars 2013

Le Village

Le Village

M. Night Shyamalan est un réalisateur qui ne laisse pas indifférent, et qui s'est notamment illustré par des films à succès comme Sixième Sens et Incassable, et à un degré moindre Signes. Mais depuis quelques années, le réalisateur américain d'origine indienne n'a plus la même aura auprès du grand public. Je pense que l'une des raisons à cela est la grosse déception qu'a suscité la sortie de Le Village en 2004, et qui d'une certaine façon a participé à discréditer son réalisateur auprès d'une partie de son public. Car franchement, rares sont ceux à être sortis de la salle de cinéma avec la banane. Le Village en a déçu plus d'un, et moi le premier !

Tout avait bien commencé pourtant. J'adorais l'idée d'un petit village isolé au fond des bois, avec ses habitants vivant tels des reclus, persuadés que des créatures dangereuses et maléfiques peuplaient les bois alentour et rôdaient autour du village. Une sorte de communauté auto-suffisante, intemporelle, cohabitant avec une menace permanente, invisible mais censée être bien réelle. Une excellente intrigue fantastique au potentiel énorme, avec en prime un casting de grande classe : Joaquin Phoenix, Adrien Brody, Sigourney Weaver, Brendan Gleeson, Michael Pitt... Ça a de la gueule quand-même ! Et puis arriva le jour fatidique où un jeune habitant du village décida de tenter sa chance et de s'enfoncer dans les bois pour se rendre dans la ville la plus proche... Forcément, ça devait bien arriver un jour ou l'autre ! A un certain degré, cette histoire m'évoque l'intrigue de The Truman Show, allez savoir pourquoi... ;)

La première partie du film est ainsi une véritable réussite. Tout y est maîtrisé avec une grande habilité, avec notamment un suspense efficace et particulièrement bien entretenu. On se demande vraiment qui sont ces fameuses créatures "dont on ne parle pas", et à quoi elles ressemblent... La musique de James Newton Howard est en prime très réussie, et le bonhomme fut d'ailleurs nommé à l'Oscar de la meilleure musique de film en 2005. Malheureusement, tout s’effondre brutalement au bout d'une petite heure, avec des révélations décisives et beaucoup trop prématurées, qui viennent amoindrir de manière considérable le suspense et l'intrigue en général. Je ne parle même pas du final - les dernières minutes - qui m'a déçu à un point... Quand on regarde le film après-coup avec du recul, on se dit que l'histoire n'est pas si nulle que ça, et entretient même une certaine cohérence, mais l'impression d'avoir été berné demeure pourtant bien présente, surtout pour les amateurs du genre fantastique.

Le Village me laisse une impression amère dans la bouche. Je ne pense pas que ce soit un mauvais film, mais ce n'est sûrement pas celui auquel le public s'attendait. M. Night Shyamalan est un habitué des twists surprenants, mais celui-ci n'aura finalement pas eu l'impact escompté. Une déception, malgré d'évidentes qualités.

7.15942

Publié le 28 Février 2013

Stalingrad

Stalingrad

La bataille de Stalingrad, en plus d'être l'une des batailles les plus meurtrières de la Seconde Guerre Mondiale, constitue également un tournant majeur dans cette dernière, puisque c'est là-bas, sur les bords de la Volga, dans les ruines apocalyptiques d'une cité complètement détruite, que l'Armée Rouge prit enfin le dessus sur la supposée indestructible machine de guerre allemande. Avec l'énergie du désespoir, les russes s'accrochèrent pendant près de six mois à chaque pouce de terrain, jusqu'à épuiser la 6ème armée allemande du Général Paulus, à l'encercler puis à l'anéantir complètement. Six mois de combats acharnés, environ un million de morts, dont 250.000 civils...

Mais le film de Jean-Jacques Annaud ne reflète pas suffisamment à mon goût l'ampleur du désastre humain qui s'est joué durant cette période tragique. Le réalisateur français, qui disposait pour ce film de moyens à la hauteur d'un blockbuster hollywoodien, s'est davantage attaché à raconter le duel que se sont livrés deux tireurs d'élite, l'un soviétique, l'autre allemand, dans les ruines de Stalingrad, plutôt qu'à réaliser un film de guerre à grande échelle sur la bataille en elle-même. Le film s'inspire de faits présumés réels, mais dont la véracité est mise en doute par certains historiens, qui mettent en avant la propagande, tant soviétique que nazie, qui avait force de loi à cette époque-là. Vassili Zaïtsev, ici interprété par Jude Law, symbolisait alors l'esprit de résistance soviétique face à l'envahisseur fasciste. Un formidable outil de propagande que les soviétiques n'ont pas manquer d'utiliser pour regonfler le moral de la population et redonner un nouvel élan à leurs troupes.

Je n'ai jamais été un grand fan de l'Union Soviétique, et le héros du film ne m'a pas vraiment convaincu. Jude Law manque de charisme même si son personnage apparaît crédible. Un simple soldat, fils de paysan de l'Oural, porté en héros de l'Armée Rouge par la propagande soviétique. Face à lui, le glacial Ed Harris, qui lui paraît déjà plus impressionnant. Les décors sont impressionnants et le suspense opère avec efficacité, notamment lors de scènes de snipe. Visuellement, le film est une incontestable réussite, avec en prime des seconds rôles de qualité, à l'image de Rachel Weisz, Joseph Fiennes, Ron Perlman ou encore Bob Hoskins. Les moyens sont au rendez-vous et les premières scènes de combats sont impressionnantes de réalisme. Mais j'ai trouvé frustrant que passé la première demie-heure, le film laisse de côté la bataille pour ne plus se concentrer que sur quelques personnages en particulier. Il s'agit d'un avis purement subjectif de ma part bien entendu !

J'ai ainsi préféré le film Stalingrad du réalisateur allemand Joseph Vilsmaier, sorti en 1993. L'un des rares films de guerre décrivant les combats du côté allemand, avec Croix de Fer (1977) notamment... Le film de Jean-Jacques Annaud n'en reste pas moins un bon film de guerre, réaliste et impressionnant.

7.6

Publié le 28 Février 2013

Open range

Open range

Kevin Costner a toujours été attiré par les grands espaces, ceux de l'Ouest sauvage, des indiens et des cow-boys. Il n'y a qu'à jeter un œil sur son imposante filmographie pour s'en rendre compte, de Silverado en 1985 à Danse avec les Loups en 1990, Wyatt Earp en 1994, Postman en 1997, en passant par le documentaire 500 Nations, que je conseille fortement au passage ! Ah, j'oubliais la mini-série The Hatfields & McCoys diffusée en 2012 aux États-Unis et acclamée par la critique. Est-ce un hasard si cette figure de Hollywood s'est tant investie dans un genre si propre au rêve et à l'aventure ? Kevin Costner a du sang Cherokee dans les veines, de par son grand-père paternel, et après avoir défendu la cause indienne dans Danse avec les Loups, il était presque logique qu'il s'attache à rendre hommage au mythe des cow-boys.

Open Range est cela. Un hommage simple et sincère à ces hommes qui participèrent fortement au mythe de l'Ouest sauvage, du Far West, de l'aventure à travers des contrées désertiques et hostiles. Les derniers cavaliers itinérants de l'Amérique sauvage après que les derniers indiens nomades aient été parqués dans des réserves dans le dernier tiers du XIXème siècle. Le mythe d'un certain esprit de liberté avant l'avènement de l'ère moderne, le télégraphe, le chemin de fer, l'industrie, l'invention de la voiture... Le film de Kevin Costner sonne ainsi comme le glas d'une époque sur le point de s'éteindre sous le poids du progrès et de la modernisation. Un teinte mélancolique à l'image du personnage principal interprété par Kevin Costner lui-même. Un western qualifié de crépusculaire, comme avait pu l'être Impitoyable de Clint Eastwood en son temps.

Kevin Costner filme ici avec sobriété le quotidien d'une petite bande de cow-boys chargés de convoyer un troupeau de vaches à travers la prairie. Un quotidien difficile marqué par les rudes conditions de vie et la cohabitation parfois difficile au sein du groupe, notamment entre les différentes générations. Les paysages sont magnifiques et le réalisme des situations est juste parfait. J'adore Robert Duvall, que je trouve extrêmement charismatique. Son personnage dans le film symbolise à lui seul le crépuscule d'une époque, à laquelle je faisais référence plus haut. Le scénario du film n'a rien d'extraordinaire en soi, mais c'est la sincérité de l’œuvre qui fait plaisir à voir. On pourrait presque sentir l'odeur du bétail, de la bouse de vache, du café sur le feu... Les amateurs de grands espaces ne peuvent qu'adhérer à cette vision profondément réaliste de l'Ouest sauvage, sur le point d'être rattrapé par la civilisation.

Comme dans tout bon western qui se respecte, il y a les gentils et les méchants, avec les intimidations que cela suppose, et autres fusillades si affinités. Open Range ne déroge pas à la règle, avec la fameuse fusillade dans les rues de la ville dans la dernière partie. Un règlement de compte attendu et prévisible, d'un réalisme saisissant. Les détonations claquent sèchement, les balles sifflent... La mise en scène est impeccable. Mais Open Range n'est clairement pas un film d'action au sens propre du terme. Le film vaut surtout pour ses personnages sincères et justes, ainsi que pour son ambiance particulièrement travaillée. Un bel hommage rendu aux cow-boys, qui ont été si souvent caricaturés au cinéma et ailleurs...

Un excellent western, signé d'un très grand acteur et réalisateur.

9

Publié le 28 Février 2013

L'Ombre et la proie

L'Ombre et la proie

En 1898, un officier britannique, John Henry Patterson, est envoyé au Kenya pour superviser la construction d'un pont de chemin de fer franchissant la rivière Tsavo. Un important chantier au c½ur de l'Afrique sauvage, rendu difficile par la cohabitation délicate entre plusieurs milliers d'ouvriers de nationalités et de religions diverses. Mais les choses s'aggravent rapidement quand deux lions "mangeurs d'hommes" se mettent à attaquer fréquemment les ouvriers du chantier, de jour comme de nuit, parfois à l'intérieur même des campements. Des attaques mortelles de la part de fauves qui ne semblent pas craindre l'homme...

Le film de Stephen Hopkins est tiré d'une histoire vraie, et hormis le personnage fictif du chasseur Charles Remington interprété par Michael Douglas, l'histoire retrace plutôt fidèlement les évènements tels qu'ils se sont déroulés dans la réalité. Les deux lions de Tsavo, baptisés Fantôme et Ténèbres par les autochtones, semèrent la terreur pendant des mois dans la région environnant le chantier ferroviaire, et sont présumés être à l'origine de quelques 140 attaques mortelles, dont une trentaines d'ouvriers du chantier. Un nombre de victimes impressionnant imputé à deux lions - deux mâles - inséparables et qui semblaient tuer pour le plaisir, avec une crainte de l'homme de moins en moins évidente au fil des mois. Quand on sait que chez les lions, les mâles sont d'un naturel solitaire...

Le film a été tourné en partie en Afrique du Sud, mais également dans la réserve naturelle du Tsavo, au Kenya. Des paysages magnifiques et parfaitement mis en valeur par Stephen Hopkins. J'ai beaucoup aimé sa manière de filmer les hautes herbes - lieu de camouflage idéal pour les fauves. Les lions attaquent principalement de nuit - au départ souvent d'infortunés promeneurs isolés qui étaient sortis pour faire tranquillement prendre l'air à popol au clair de lune - mais vont bientôt happer les malheureux ouvriers terrifiés jusque dans leurs tentes au sein même des campements, pour les entraîner avec eux dans la brousse, et là leur arracher la peau pour savourer pleinement le sang (véridique), et enfin les dévorer en commençant par les pieds... Sympathique !

Les attaques des deux lions sont franchement impressionnantes, brutales et sanglantes. Le suspense est parfaitement entretenu tout au long du film, en parfaite adéquation avec les nombreuses attaques durant lesquelles les deux lions sont bien présents à l'écran. Les deux "mangeurs d'hommes" sont d'ailleurs filmés de manière à les rendre à la fois impressionnants et quasi mystiques, tels deux démons assoiffés de sang et insaisissables, et ce malgré les nombreux pièges installés autour des campements, ainsi que les traques menées par Patterson et ses hommes, puis plus tard par le chasseur Remington et une petite troupe de guerriers Massaï.

Stephen Hopkins a réalisé là un grand film d'aventure, doublé d'un excellent survival animalier, avec deux acteurs charismatiques que sont Val Kilmer et Michael Douglas. Le terrifiant "fait-divers" des lions de Tsavo n'aurait pas pu connaître meilleure adaptation au cinéma, c'est certain ! L'équivalent - toutes proportions gardées - du Jaws de Steven Spielberg, mais dans la brousse africaine. A ma connaissance, il n'existe pas d'autres films valables sur des fauves "mangeurs d'hommes"... J'oubliais de signaler l'excellent score signé Jerry Goldsmith, vraiment entraînant et immersif.

Une incontestable réussite, à tous les niveaux !

9

Publié le 28 Février 2013

Leviathan

Leviathan

Quelque part des les profondeurs de l'océan atlantique se terre une créature immonde - sorte d’aberration génétique - qui n'attend que la moindre occasion pour partir à la conquête du monde, via de multiples contaminations et autres mutations abominables en tous genres... C'est vraiment pas de bol pour la petite équipe de mineurs stationnée dans une base sous-marine au large de la Floride : z'ont foré au mauvais endroit !

Cette petite série B, réalisée à la fin des années 80, n'avait sûrement pas les épaules pour concurrencer les grosses productions du même genre au cinéma, mais j'ai toujours pris un certain plaisir à la regarder, et à l'heure d'aujourd'hui, Leviathan demeure une référence honnête du cinéma d'horreur. Son réalisateur, George P. Cosmatos, n'est d'ailleurs pas un inconnu, puisqu'il a réalisé des films connus, comme Cobra avec Sylvester Stallone en 1986, ainsi que Tombstone avec Kurt Russell et Val Kilmer en 1993 notamment...

Pour le coup, on ne peut pas dire que Leviathan soit un film à forte personnalité, car il s'inspire avant tout de grands classiques du cinéma d'horreur, principalement le film culte de John Carpenter : The Thing. Le même genre de créature protéiforme et agressive, le principe du huit-clos et de la paranoïa, et enfin la menace d'une contamination à l'échelle mondiale si la créature parvient à rejoindre la surface. Évidemment, la comparaison avec l’œuvre de John Carpenter s'arrêtera là. Les deux films ne boxent pas dans la même catégorie.

Leviathan s'inspire également d'Alien, notamment avec les lance-flammes et surtout dans les décors de la base sous-marine, qui ne sont pas sans rappeler ceux du vaisseau Nostromo dans le film de Ridley Scott. On peut également penser à Abyss de James Cameron, de par l'environnement sous-marin, mais les deux films étant tous deux sortis la même année, difficile de dire si George P. Cosmatos s'est véritablement inspiré du film de James Cameron. Tout ça pour dire que Leviathan pâtit de la comparaison avec les œuvres dont il s'inspire, même s'il n'a pas choisi les pires.

Le film se rattrape en partie avec son casting plutôt réussi, et notamment la présence de deux visages connus : Peter Weller, le célèbre interprète de RoboCop en 1987, ainsi que Richard Crenna, principalement connu pour son rôle du Colonel Trautman dans Rambo en 1982, aux côtés de Sly. Quoi, aurais-je oublié de mentionner la présence de Daniel Stern, mondialement célèbre pour sa grandiose interprétation de Marvin dans Maman, j'ai raté l'avion ? ??? Mille excuses à tous ses fans...

Le film n'est clairement pas de gros calibre au vu des moyens, mais l'ensemble s'avère tout à fait respectable pour une production de "deuxième partie de soirée". Le suspense reste honnête et les effets spéciaux sont plutôt réussis, à l'exception du dernier quart d'heure, avec l'apparition d'un monstre à l'apparence plutôt foireuse, notamment lors de sa remontée à la surface de l'océan. George P. Cosmatos aurait pu, et aurait du éviter de tourner la scène finale de cette façon.

Un divertissement horrifique sympatoche.

7.43478

Publié le 25 Février 2013

REC

REC

Le cinéma de genre ibérique se porte bien et c'est tant mieux, mais sacrebleu, que cette mode de la caméra à l'épaule a le don de m’agacer ! Le Projet Blair Witch a inauguré le genre en 1999, et ce qui était génial à l'époque et dans ce film depuis devenu culte, est aujourd'hui le prétexte pour nombre de productions horrifiques de masquer, soit un manque de moyens, soit un manque de talent tout simplement. Je n'aime pas ce style de réalisation censé accroître le réalisme, à l'image du style "clippesque" de certains films d'action récents.

Cependant, je dois avouer que la caméra à l'épaule apporte tout de même une certaine efficacité en terme de suspense, et [.REC] en bénéficie de manière judicieuse lors de quelques scènes plutôt réussies, dans lesquelles le trouillomètre atteint un niveau fort convenable. Je pense aux flics (ou aux pompiers je ne sais plus) dans l'appartement de la mamie qui part en vrille, et surtout à la scène finale, au dernier étage de l'immeuble, dans l'antre de la locataire rachitique, légèrement possédée sur les bords et qui pue la pisse... Ouais, c'est pas précisé dans le film, mais on imagine mal cette guenon être portée sur l'hygiène...

Après, ce film aurait été tourné de manière plus classique que cela ne m'aurait pas dérangé. Sa sortie n'aurait alors peut-être pas fait autant de buzz, mais bon... Quand je vois les Cloverfield, Paranormal Activity et autre Chroniques de Tchernobyl, je doute du potentiel réel de ce style de réalisation. De même, je ne me souviens même plus des personnages de [.REC], hormis un vague souvenir du visage de la journaliste espagnole. J'ai pourtant vu ce film il y a deux ou trois ans seulement. Mais la caméra à l'épaule ne permet pas de s'attacher aux personnages, et de ce fait d'éprouver la même empathie pour eux que dans une réalisation plus classique. En plus je trouve ça débile cette manie qu'a le caméraman de continuer à filmer alors qu'une créature visiblement enragée s'apprête à se jeter sur lui...

Voilà, je crois que je ne pouvais pas être plus clair sur ce film. [.REC] peut-être un bon film d'horreur si l'on adhère à son style. Dans tous les cas, ce film s'avère efficace et flippant lors de certains passages qui ne peuvent laisser insensibles. A voir !

8.60714

Publié le 22 Février 2013

Gangster Squad

Gangster Squad

Casting en or massif pour ce film de gangsters sévèrement burné, mettant en scène la guerre qui opposa le clan mafieux de Mickey Cohen à une poignée de flics incorruptibles dans le Los Angeles de la fin des années 40.

Josh Brolin, Ryan Gosling, Robert Patrick, Nick Nolte, la radieuse Emma Stone, et surtout un Sean Penn monstrueux (dans tous les sens du terme) dans le rôle de Mickey Cohen, un Parrain et ancien boxeur professionnel, ultra violent et mégalomane. Le film n'est pas sans rappeler un certain L.A. Confidential (1997) de par le contexte, mais la comparaison s'arrêtera là. Gangster Squad est un film à l'ancienne, qui va droit au but en évitant les dialogues pompeux et inutiles. Les personnages y sont façonnés au burin et la fameuse escouade de flics incorruptibles n'est pas sans rappeler celle de Brian De Palma qui déclara le guerre à Al Capone dans le Chicago des années 30, en un peu plus musclée peut-être...

Le scénario a pris quelques libertés avec l'histoire originelle, mais le résultat est quasi jouissif, de l'impressionnante reconstitution historique du Los Angeles de 1949 aux innombrables fusillades qui ponctuent le film, en passant par le jeu d'acteurs qui pour le coup ont vraiment la "tête de l'emploi". On ne s'ennuie pas un seul instant devant ce spectacle viril et brutal. Les fusillades y sont nombreuses et violentes, et j'aime bien cette mise en scène ponctuée de ralentis lors des scènes d'action, qui les rend plus lisibles sans pour autant nuire à leur réalisme. La fusillade finale entre les incorruptibles et l'armada de "gorilles" de Mickey Cohen vaut le coup d’œil, croyez-moi !

J'aime cette histoire de flics aux profils différents qui se sont engagés dans une sorte de croisade anonyme contre un Parrain du crime réputé intouchable, à une époque où la corruption de flics et d'hommes politiques était encore très répandue dans certaines grandes villes américaines, comme Chicago, Philadelphie, Los Angeles ou La Nouvelle-Orléans... Ces hommes ont pris des risques énormes tout en sachant qu'ils mettaient la vie de leurs proches en danger, et que leur hiérarchie les abandonnerait au moindre couac. Il fallait en avoir dans le pantalon pour s'engager dans une telle action, face à des adversaires violents et sans état-d'âme, pour qui les affaires passaient avant toute autre considération. Le film est ainsi d'autant plus intéressant qu'il met bien en avant cet état des choses.

Au final, le film de Ruben Fleischer n'atteindra sûrement pas la notoriété du grand Les Incorruptibles de Brian De Palma, mais peut se vanter d'être un modèle d'efficacité, un vrai film de gangsters pur et dur, direct et sans concessions.

6.66667

Publié le 22 Février 2013

Arac Attack

Arac Attack

Regarder un film avec des araignées génétiquement modifiées et particulièrement affamées de surcroît me demande des efforts que peu d'êtres humains sont en mesure d'imaginer sur cette planète. Si j'en avais le pouvoir, j'éradiquerais cette maudite engeance dans la seconde ! Oui mais les araignées sont utiles car elles mangent les mousti... On s'en fout des moustiques, y a qu'à tous les gazer !

L'avantage avec Arac Attack, c'est que les araignées géantes qui déboulent de toutes parts sur ce pauvre patelin d'Arizona ne sont finalement pas si effrayantes que cela, avec leurs couleurs vives, leur sang vert fluo et leur apparence en général. On est pas dans le même registre qu'un Arachnophobie notamment, mais davantage dans celui de la comédie horrifique décomplexée et légèrement outrancière sur les bords. Et puis comment prendre au sérieux un film avec ce bon vieux David Arquette dans le rôle principal ? Le bonhomme aura beau faire tout ce qu'il peu, son rôle d'adjoint du shérif emprunté et naïf dans Scream lui collera toujours à la peau ! Non pas que je n'aime pas cet acteur, bien au contraire, mais je lui trouve un certain manque de charisme et de crédibilité, qui paradoxalement le rend d'autant plus attachant. A la limite, David Arquette colle parfaitement à ce genre de film, qui avec ses araignées mutantes ne se prend aucunement au sérieux.

L'invasion de la ville par des hordes d'araignées voraces reste le moment fort du film, mais je citerai également la fameuse course-poursuite entre les motards et les araignées-sauteuses dans le désert, de même que l'apparition du big boss final dans les mines à la fin, avec cette araignée qui se la joue T-Rex dans les tunnels, dans un grand moment de n'importe nawak ! Du rythme et de l'action, avec des araignées très présentes à l'écran. Même si l'ensemble paraît léger et très convenu dans son déroulement, il faut bien reconnaître que l'on ne s'ennuie pas un seul instant, avec en prime un David Arquette qui se la joue beau gosse et charmeur avec le (la) shérif local. Bref, pas de quoi sauter au plafond - les araignées s'en chargent pour nous - mais Arac Attack constitue un sympathique divertissement dans son genre, idéal pour se réconcilier progressivement avec son arachnophobie.

A noter que dans le genre des films d'horreur animaliers, ce sont souvent les comédies qui s'en sortent le mieux. Et quand en plus les effets spéciaux tiennent la route...

6.80357

Publié le 22 Février 2013

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