Critiques spectateurs de Captain Nono

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Chroniques de Tchernobyl

Chroniques de Tchernobyl

Je rejoins totalement l'avis précédent. Comme de nombreuses personnes, le trailer de ce film m'avait bien botté, surtout pour son contexte géographique. Quoi de mieux pour situer un survival qu'une ville désaffectée aux abords de la tristement célèbre centrale nucléaire de Tchernobyl ? Le décor idéal pour faire cavaler une bande d'étudiants américains en vadrouille dans la vieille Europe, le tout dans un style largement pompé sur la référence dans le domaine, j'ai nommé Le Projet Blair Witch.

Sauf qu'au contraire de son homologue de 1999, le film qui nous intéresse ici n'atteint jamais le degré d'efficacité que laissait présager la campagne de promo qui précéda sa sortie. La faute à un scénario d'une banalité affligeante, à un suspense particulièrement téléphoné et relativement inefficace, à des acteurs moyens dont les personnages ne dégagent guère d'empathie auprès du spectateur, et surtout à une mise en scène médiocre, sans relief, qui se la joue pseudo-documentaire avec cette p*** de caméra qui valdingue dans tous les sens... S'il y avait eu parmi ce groupe d'étudiants un caméraman amateur, ce procédé de réalisation se serait justifié, sauf que ce n'est aucunement le cas ici !

Autre gros point faible : l'absence d'ambiance immersive, ce qui est tout de même gênant pour un film s'appuyant sur le contexte de la catastrophe de Tchernobyl. Le film aurait pu se dérouler dans n'importe quelle cité-dortoir d’Europe de l'est que ça n'aurait pas fait de différence ! Les décors lugubres de la ville-fantôme ne sont jamais mis en évidence, la caméra préférant s'attarder sur le visage des comédiens, pourtant pas folichons et même plutôt agaçants dans leur genre. Quant au final, il se révèle tellement bidon que même les plus optimistes baisseront les bras devant un constat si navrant.

Chroniques de Tchernobyl est un pétard mouillé, une déception finalement prévisible, dont le seul intérêt se limite à un trailer alléchant mais néanmoins trompeur. Les plus curieux s'y risqueront et l'oublieront dans la foulée...

6.26087

Publié le 7 Janvier 2013

Bad times

Bad times

Première expérience pour David Ayer à la réalisation, celui-là même qui a ½uvré sur les scénarios de films comme Training Day (2001) et Dark Blue (2003). David Ayer n'était donc pas totalement un novice au moment de tourner ce thriller se déroulant à Los Angeles, ville qu'il connaît parfaitement pour y avoir vécu durant son adolescence, dans le quartier bouillant de South Central.

Bad Times se présente comme une sorte de road-trip urbain, au cours duquel deux potes "zonent" dans les rues de L.A. en s'enfilant des bières et en fumant des joints. L'un est un ancien militaire des Forces Spéciales qui cherche à se faire engager dans la police ou chez les fédéraux, l'autre est une ancienne petite frappe désormais rangée et maquée, lui aussi à la recherche d'un boulot. Deux potes immatures en virée toute la journée, de plus en plus proches de la ligne jaune à mesure que l'influence néfaste du premier s'étend au second...

Christian Bale interprète Jim, l'ancien soldat qui ne s'est jamais vraiment remis de sa période militaire, notamment les opérations spéciales qu'il a effectué au Moyen-Orient, et au cours duquel il a tué ne nombreux ennemis, parfois désarmés, sur ordre de ses supérieurs. Un homme d'apparence saine, mais traumatisé en profondeur, devenu impulsif et imprévisible, capable de péter les plombs en cas d'émotion trop vive. Christian Bale est impressionnant dans ce rôle de bad boy, et porte véritablement le film sur ses épaules. Étant fan de cet acteur, sa présence seule justifie le visionnage de ce film ! Freddy Rodriguez, qui incarne Mike, le pote de Jim, est également très bon, mais il est difficile pour lui de supporter la comparaison avec un acteur aussi charismatique que Christian Bale. A noter la présence sensuelle d'Eva Longoria, sexy et convaincante dans un second rôle loin d'être inutile.

J'aime ce film car il s'agit avant tout d'une histoire d'amitié ; celle de deux potes au profil diamétralement opposé. Tous les deux veulent s'en sortir, mais l'un exerce une mauvaise influence sur l'autre, et l'on sait dès le départ que cette histoire finira mal. Le film est assez dur, avec des séquences violentes, mais s'illustre par une profondeur psychologique que l'on attendait pas forcément au départ. La performance des acteurs y est pour beaucoup, et les personnages dégagent une réelle empathie, jusqu'à devenir sympathiques malgré leurs mauvaises actions de sales gosses immatures. Malgré le contexte du film (Los Angeles, les gangs, la drogue, les armes à feu...), cette histoire d'amitié pourrait parler à beaucoup de gens, ce qui fait à mon avis l'une des principales forces du film, en dehors de son aspect brut.

Bref, Bad Times m'a convaincu et demeure un film intense, doté de personnages attachants. Un thriller dur et réaliste, pour un résultat efficace. Un bon film !

8

Publié le 31 Décembre 2012

Léon

Léon

Léon est un tueur à gages vivant à New York. Un solitaire illettré et sans racines, sans famille et sans amis, qui ne vit que pour son métier et qui n'a pour compagne qu'une simple plante verte qu'il entretient avec attention. Léon prend ses contrats chez Tony, un mafieux qui tient un petit restaurant dans le quartier de Little Italy. Léon laisse Tony s'occuper de ses économies, ne sort que très rarement, et ne s'implique quasiment jamais dans le monde extérieur. Jusqu'au jour où il recueille chez lui Mathilda, une gamine de douze ans, dont la famille vient d'être massacrée par des flics pourris dans une sombre histoire de drogue. Mathilda découvre rapidement que son nouveau protecteur est en fait un authentique "nettoyeur", et se propose alors de lui apprendre à lire et à écrire, tandis qu'en échange, Léon lui apprendra à "nettoyer" pour qu'elle puisse un jour se venger de ceux qui ont tué son petit frère...

En 1990, Jean Reno interprétait Victor dans Nikita de Luc Besson. Un "nettoyeur" œuvrant pour les services secrets français. C'est ce rôle marquant qui inspira Luc Besson et Jean Reno à s'investir dans un film qui mettrait en scène un tueur professionnel comme personnage principal. Ainsi naquit le projet de Léon, film franco-américain tourné dans les rues de Manhattan par un été torride de 1994. La première apparition de Natalie Portman au cinéma, treize ans à l'époque, remarquée pour sa fraicheur et sa spontanéité, et dont ce film lui servira de tremplin pour une brillante carrière à Hollywood. L'un de mes cruels amours de jeunesse... Si le rôle de Mathilda offrit à Natalie Portman un concert de louanges, il fut également à l'origine d'une polémique qui entoura le film à sa sortie, concernant la relation ambiguë entre Léon et Mathilda - un homme mûr et une adolescente - où l'évocation implicite d'une relation amoureuse unilatérale provoqua l’indignation de quelques âmes puritaines bien-pensantes...

La tendresse qui émane de la relation entre Léon et Mathilda m'a toujours beaucoup touché, et constitue le centre névralgique de l'intrigue. Pour autant, le bad-guy du film, Stansfield, interprété par Gary Oldman, n'est pas loin de leur voler la vedette ! Une véritable saloperie psychotique, dont les excès de violence confèrent presque au génie machiavélique. L'homme, officier aux Stups, opère en toute impunité avec ses hommes en plein jour, abat froidement en pleine journée toute une famille - homme, femme et enfants - simple vengeance liée à un trafic de drogue. Tranquille le mec ! La performance de Gary Oldman est juste géniale, et Stansfield est pour moi l'un des meilleurs bad-guys que j'ai pu voir au cinéma. Du grand art ! J'aime également beaucoup le rôle de Tony, interprété par Danny Aiello. Léon puise une grande partie de sa force dans ses personnages, tous très bien dessinés, charismatiques et attachants à leur manière.

L'histoire est simple mais puissante, rendue d'autant plus forte par le mémorable score composé par Eric Serra, fidèle collaborateur de Luc Besson. Les scènes intimistes succèdent aux scènes d'action diablement efficaces, témoignages d'une époque où Luc Besson assurait encore un max derrière la caméra. La scène de "nettoyage" du début est un modèle du genre, et que dire de l'intensité ressentie au moment où Stansfield et ses hommes débarquent chez la famille de Mathilda pour tirer dans le tas ? Quant à l'assaut du SWAT à la fin, il s'agit juste là de l'une des plus impressionnantes scènes d'action que je connaisse ! Le final de Léon me serre la gorge à chaque fois que je le visionne, avec en prime la très belle chanson signée Sting, "Shape of my Heart", au moment du générique de fin... Que d'émotions les potes !

Un sacré film, l'un de mes préférés, définitivement !

8.64

Publié le 30 Décembre 2012

Bad Influence

Bad Influence

Michael Boll (James Spader) est un jeune cadre vivant à Los Angeles, pas encore trentenaire mais déjà promis à un bel avenir. Fiancé à une belle et riche jeune femme qui semble très amoureuse de lui, Michael possède un vaste appartement dans le quartier huppé de Venice Beach et postule pour une promotion au sein de l'entreprise où il travaille. Bref, tout semble aller pour le mieux... en apparence seulement ! Michael souffre en effet d'un flagrant manque de confiance en lui, qui lui ronge sa personnalité et le fait passer pour quelqu'un de faible. Jusqu'au jour où il fait la connaissance d'Alex (Rob Lowe), un homme charmant et sympathique, qui va se proposer de l'aider jusqu'à rapidement s'imposer dans sa vie...

Alex est une sorte de marginal, sans attaches, beau gosse et propre sur lui. Il vit à l'hôtel ou squatte chez ses nombreuses conquêtes d'un soir. Une sorte de parasite vivant aux dépens des autres, migrant vers d'autres cieux dès que l'atmosphère s'obscurcit... Lorsqu'il fait la connaissance de Michael, Alex passe pour l'ami idéal, rassurant et à qui l'on peut se confier. Alex incarne la séduction et la tentation vers un monde que Michael n'a jamais osé explorer : le monde de la nuit, ses rencontres sensuelles et sans lendemain. Alex ne tarde pas à exercer son influence sur Michael. Mais sous ses airs d'homme séduisant, Alex dissimule une personnalité manipulatrice, déviante et dangereuse, et va progressivement faire de la vie de Michael un véritable cauchemar, jusqu'à révéler sa véritable nature psychopathe.

Tourné à l'aube des années 90, ce thriller de Curtis Hanson, à qui l'on doit notamment L.A. Confidential (1997), était à l'origine censé redonner un coup de fouet à la carrière balbutiante de Rob Lowe, acteur prometteur des années 80. Bien que très talentueux dans son genre, l'acteur au physique de mannequin avait été au centre d'un scandale à caractère sexuel en 1988, et qui impliquait notamment une mineure de seize ans. L'image auprès du grand public de l'acteur avait alors été fortement salie, et malgré une excellente performance dans ce Bad Influence, la carrière de Rob Lowe ne s'en releva jamais vraiment. C'est dommage, car j'aime bien cet acteur, dont le personnage d'Alex est ici véritablement intéressant. Une sorte de Jekyll et M. Hyde, mi-ange mi-démon. Un personnage aussi attirant que repoussant, et qui malgré la révélation progressive de sa terrible nature, conserve malgré tout une certaine part de mystère jusqu'au générique final. Le genre de méchant que l'on hait mais que l'on ne veut pas forcément voir mourir malgré tout...

J'éprouve une réelle affection pour ce film sans artifices, doté d'une atmosphère particulière et immersive. Un thriller psychologique accessible et teinté d'érotisme, délicieusement ancré dans le crépuscule des eighties, époque pour laquelle je ressens tellement de nostalgie... James Spader s'y révèle très convaincant, même s'il peine à contrebalancer le charisme de Rob Lowe lors de leurs scènes communes. A ce jeu-là, c'est le côté obscur de la Force qui l'emporte haut la main !

Un excellent thriller, sans prétentions, mais très efficace. La fin des années 80, Rob Lowe, Venice Beach : le tiercé gagnant !

8.33333

Publié le 30 Décembre 2012

Dernières heures à Denver

Dernières heures à Denver

Jimmy "le Saint" (Andy Garcia) est un ancien gangster de la Mafia, désormais rangé et propriétaire d'un petit business à Denver, dans le Colorado. Un jour, Jimmy est contacté par le boss de la pègre locale (Christopher Walken) pour monter une opération à-priori anodine et sans risques. Cinquante mille dollars pour quelques heures de boulot. Un contrat alléchant que Jimmy accepte à condition de monter sa propre équipe. Jimmy et quatre complices, tous d'anciens collègues et amis. Mais l'opération ne se déroule pas comme prévu, et deux cadavres leur restent sur les bras, dont l'ex-belle-fille de leur commanditaire. Ce dernier place alors un contrat sur la tête de Jimmy et de ses hommes, tous désormais condamnés à une mort certaine...

Film sorti au milieu des années 90, relativement méconnu, et ce malgré un casting en or massif à faire pâlir d'envie nombre de réalisateurs. Car outre Andy Garcia et Christopher Walken, on y retrouve des figures célèbres comme Christopher Lloyd ("Doc" dans Retour vers le Futur), Treat Williams dans le rôle d'une brute impulsive à l'origine d'un sacré merdier, la "gueule" William Forsythe, Steve Buscemi en tueur à gages implacable chargé de faire le grand ménage, ou encore Marshall Bell et Don Stark... Mais un bon casting n'a d'intérêt que s'il est rentabilisé au niveau des personnages, et c'est bien le cas ici ! Outre Jimmy "le Saint", chaque personnage bénéficie d'un traitement qui lui confère une certaine épaisseur et un réel intérêt au regard de l'intrigue. Les acteurs sont juste excellents et vraiment concernés par l'histoire, laquelle est empreinte d'un certain climat mélancolique et nostalgique, comme le faisait justement remarquer l'un des avis précédents. Andy Garcia tient ici l'un de ses meilleurs rôles. Un charisme certain et une véritable classe à l'italienne pour un acteur alors au top !

Je ne peux que conseiller cette petite perle à tous ceux qui seraient passés à côté. Un excellent thriller mafieux, doté d'une surprenante profondeur ; celle que l'on ne voit que dans les grands films. Intelligent et classe !

9

Publié le 28 Décembre 2012

Les Ruines

Les Ruines

Quatre américains et deux européens, en vacances au Mexique, décident de partir en excursion dans la jungle, afin de visiter une pyramide maya situé dans une zone reculée et peu fréquentée par les touristes. Un plan excitant au premier abord, sauf que la fameuse pyramide en question s'avère être quasi recouverte par une étrange végétation, laquelle se révélera rapidement être particulièrement vorace en plus d'être vicieuse...

Sur la forme, The Ruins ne se démarque pas vraiment par son originalité. Les quatre jeunes américains, deux couples en fait, illustrent à merveille le stéréotype de la jeunesse dorée en vadrouille à l'étranger. Deux jolies gazelles (la blonde est une bombe sexuelle les potes), l'athlète qui ne réfléchit pas trop et enfin le mec posé. Les deux européens ne sont là que pour servir d'entrée au festin que va se concocter notre charmante plante carnivore. Le début du film nous présente donc ces braves aventuriers dans leur hôtel, avant qu'ils ne décident d'aller mourir dans la jungle mexicaine. Un passage un peu long et guère intéressant, mais qui a tout de même le mérite d'instaurer une certaine proximité avec chacun des personnages, afin d'éprouver plus tard un minimum d'empathie pour eux lorsqu'ils dégusteront méchamment en haut de leur foutue pyramide.

Si le film met ainsi un peu de temps à démarrer, le spectacle qui suit ne se fout pas de la gueule du spectateur, croyez-moi ! Je tiens à mettre en avant le très bon jeu des acteurs, Jonathan Tucker en tête, qui assurent dans leur rôle respectif et assurent une réelle crédibilité à l'histoire. Le suspense fonctionne d'emblée avec la menace permanente que représente cette mystérieuse plante, sa faculté à imiter les sons qui l'environnent de manière à attirer ses proies... Une sacrée saloperie ! Mais le danger vient également de la soif, des blessures qui s'infectent, de la chaleur et de la faim, des mayas qui entourent la pyramide avec la ferme intention de dessouder quiconque s'aventurerait à vouloir rejoindre la jungle... Un contexte dramatique et réaliste, dans la droite lignée d'un huit-clos, genre que j'apprécie beaucoup.

The Ruins surprend par l'efficacité affichée à tous les niveaux, et qui rend le film particulièrement crédible. Quelques scènes gratinées et un suspense bien présent achèvent de faire de ce film une incontestable réussite dans son genre. Un très bon survival !

8.04762

Publié le 28 Décembre 2012

Space Time : L'Ultime Odyssée

Space Time : L'Ultime Odyssée

2039. Lee Miller, astronaute à bord de la Station Spatiale Internationale en orbite autour de la Terre, perd soudainement tout contact avec l'extérieur. Six ans d'attente aux frontières de la claustrophobie et de la folie, du mystère et du désespoir. L'astronaute pense alors tenter le grand saut, sûrement suicidaire, pour regagner la Terre, jusqu'à ce qu'il découvre par hasard un journal de bord datant de 1864, écrit par un soldat pendant la Guerre de Sécession américaine, et dont il va faire le lien avec sa situation actuelle...

Un film pour le moins étrange que cette modeste production de S.F., réalisé avec peu de moyens, doté de réelles qualités qui ne peuvent masquer un certain nombre d'interrogations liées au ton résolument philosophique que propose l'intrigue. L'histoire de base, à savoir cet astronaute soudainement coupé de tout lien avec la Terre, est franchement intéressante, propice à un suspense qui va nous tenir en haleine jusqu'au dénouement final. Sauf que le film s'embarque dans d'obscurs parallèles entre cette intrigue spatiale et le récit d'un soldat de la Guerre de Sécession, lui-même auteur à son époque d'une mystérieuse découverte qui aura un lien plus d'un siècle et demi plus tard avec le drame vécu par l'astronaute Lee Miller... Bref, l'intrigue est plutôt confuse et je pense que je ne suis pas le seul à ne pas avoir tout capté de cet étrange scénario...

Il n'empêche, la photographie est superbe, que ce soient les plans de l'espace ou bien les scènes de batailles de la Guerre de Sécession. La musique apporte également à sa touche à l'instauration d'une atmosphère qui ne laisse malgré tout pas insensible. On éprouve un minimum d'empathie pour ce malheureux astronaute prisonnier de sa boîte de conserve spatiale, et j'ai beaucoup aimé le passage où il tente d'entreprendre le fameux plongeon du désespoir vers la Terre. On imagine évidement bien ce qui a pu arriver sur cette dernière, même si aucune hypothèse ne nous est explicitement avancée. Bref, un potentiel très intéressant, malheureusement plombé par de trop nombreuses longueurs et des tentatives de réflexion philosophique pas forcément abouties.

Un film de S.F. bancal mais sûrement pas inintéressant. Je le regarderai de nouveau d'ici peu pour tenter de décrypter certaines zones demeurées obscures...

7

Publié le 24 Décembre 2012

Hitcher

Hitcher

Jim traverse seul le désert du Texas à bord d'une voiture qu'il doit convoyer jusqu'à San Diego, en Californie. Alors qu'il roule de nuit sous une pluie torrentielle et qu'il se met fréquemment à somnoler, il croise un auto-stoppeur au beau milieu de nulle part, et décide alors de l'emmener. Le début d'un long et douloureux cauchemar pour Jim, à travers les étendues désertiques de l'Ouest américain...

Rutger Hauer incarne ce mystérieux croque-mitaine du bitume, sorte de sociopathe sanguinaire aux motivations abstraites, qui va nouer une étrange relation avec le malheureux Jim. Une sorte de jeu du chat et de la souris, avec de nombreuses victimes innocentes à la clé, et un tueur vêtu de noir omniprésent, sans état d'âme, ultra violent et visiblement sans limite. Un personnage aussi fascinant qu'inquiétant, quasi inexpressif et légèrement suicidaire sur les bords. Une certaine représentation du Mal, à l'image d'un Michael Myers dans le genre des slashers par exemple.

J'aime beaucoup le personnage de Jim, interprété par Christopher Thomas Howell, alors jeune espoir d'Hollywood dans les années 80, et qui a notamment joué dans des films comme Outsiders (1983) et L'Aube Rouge (1984). Son personnage est particulièrement crédible dans ses réactions, et provoque d'emblée de l'empathie chez le spectateur. Sa confrontation avec Rutger Hauer s'illustre comme la base d'une intrigue immersive, classique tout en étant auréolée d'une certaine touche fantastique, à l'image du personnage de John Ryder. Les évènements s'enchainent avec cohérence, avec un rythme parfaitement dosé. Les nombreuses courses poursuites sont notamment très réalistes.

Bref, une référence incontestable dans le genre du road-movie. Un film doté d'un excellent suspense et d'un score signé Mark Isham particulièrement immersif. Go back to the eighties !!!

8.65

Publié le 18 Décembre 2012

Le Hobbit : Un Voyage Inattendu

Le Hobbit : Un Voyage Inattendu

Le film le plus attendu de l'année pour beaucoup d'entre-nous, déjà neuf ans après la sortie du troisième opus de la trilogie du Seigneur des Anneaux. Peter Jackson est à nouveau aux manettes, alors qu'un certain Guillermo Del Toro était à l'origine pressenti à la réalisation. On est donc en terrain connu, d'autant plus que l'on retrouve ici une part du casting du Seigneur des Anneaux, avec notamment les apparitions de figures connues telles que Frodon Sacquet (Elijah Wood), Gandalf (Ian McKellen), Gollum (Andy Serkis), Galadriel (Cate Blanchett), Elrond (Hugo Weaving) et bien entendu Ian Holm (Bilbon Sacquet). Ceux qui comme moi ont préalablement lu le roman de Tolkien ne seront pas déçus par le résultat porté à l'écran, et ne seront également pas surpris...

La première partie du film est sans aucun doute la meilleure, car l'on redécouvre avec ce même émerveillement qu'il y a une dizaine d'années la Terre du Milieu et ses superbes paysages. J'ai beaucoup aimé la présentation du Royaume Nain qui s'effondrera suite à l'arrivée du dragon Smaug. Mais c'est surtout le retour dans les douces collines de la verte Contrée qui fait plaisir à voir, avec ces paisibles et innocents Hobbits, insouciants et inconscients des terribles dangers du monde extérieur. C'est l'acteur britannique Martin Freeman qui incarne Bilbon Sacquet "jeune". Un personnage d'emblée sympathique et attachant, comme le sont d'ailleurs tous les Hobbits. La scène où les Nains débarquent chez lui pour s'empiffrer et dévaliser son garde-manger est particulièrement réjouissante, et laisse augurer d'un bon moment devant l'écran.

Puis la quête vers le Mont Solitaire débute, avec son cortège de péripéties, de mauvaises rencontres et d'actes de bravoure en tous genres. Gandalf, Bilbon et les treize Nains qui constituent la petite troupe auront fort à faire pour parvenir sains et saufs jusqu'au Mont Solitaire. Ils auront ainsi à combattre des Trolls des montagnes, des orques juchés sur des wargs, des gobelins, jusqu'à subir la fureur de géants de pierre... Un bestiaire fantastique effrayant sur le papier, mais finalement bien peu dangereux à l'écran, tant nos braves compagnons de petite taille s'en sortent toujours quasi indemnes. Beaucoup d'action spectaculaire en perspective, pour un rendu visuel impressionnant mais pas forcément très crédible. Peter Jackson est égal à lui-même et en fait un peu trop pour impressionner la gallerie, au détriment d'un certain suspense. La scène avec Bilbon et Gollum est néanmoins très réussie !

Ce premier opus d'une nouvelle trilogie se révèle ainsi respectueux des évènements de l’œuvre originelle, tout en prenant quelques libertés avec certains personnages. L'approche est grand public, avec de l'action édulcorée et un humour quasi omniprésent. Visuellement, le film est de toute beauté, avec des paysages grandioses qui participent grandement à l'immersion du spectateur dans cet univers épique d'héroic-fantazy. Peut-être pas au même niveau que Le Seigneur des Anneaux car moins complet et plus linéaire, mais l'effet de surprise n'est plus le même non-plus.

Dire qu'il va maintenant falloir attendre une année pour retrouver cette bande de joyeux lurons à l'écran...

7.83333

Publié le 17 Décembre 2012

Collatéral

Collatéral

Un mystérieux tueur à gages, Vincent, débarque à l'aéroport de Los Angeles avec la ferme intention de liquider cinq témoins à charge en ville avant que l'aube ne se lève. Cinq exécutions à mener d'un bout à l'autre de cette mégalopole tentaculaire qu'est la cité des anges, le tout dans un timing serré. Vincent réquisitionne alors le premier taxi venu, lequel est conduit par Max, un homme honnête et plutôt discret. En acceptant de prendre Vincent comme client, Max ne se doute pas un seul instant que cette course à-priori anodine va l'entraîner dans la pire des galères, jusqu'à devenir malgré-lui le complice d'un redoutable et implacable tueur...

A l'origine, l'action aurait dû se dérouler à New York, Russell Crowe devait jouer le rôle de Vincent, et Adam Sandler était pressenti pour interpréter Max. Russell Crowe se retira finalement du projet, et c'est Tom Cruise qui hérita de ce qui s'avèrera finalement l'un de ses meilleurs rôles. Dieu merci, c'est l'excellent Jamie Foxx qui obtint le rôle de Max à la place de l'insipide Adam Sandler. Enfin, Michael Mann opta pour Los Angeles, lui qui rêvait de filmer un thriller qui s'y déroulerait le temps d'une seule nuit. Et quand on connait le talent de Michael Mann pour mettre en valeur Los Angeles de nuit... Rembember Heat !

Effectivement, le film est visuellement superbe. Les plans aériens de Los Angeles et l'atmosphère nocturne sont une totale réussite, d'autant plus mis en valeur par un score du tonnerre, avec différents artistes de différents genres. Un régal pour les yeux et les oreilles ! Mais l'intérêt du film réside également et même surtout dans la relation qui va réunir l'espace d'une folle nuit Max et Vincent, deux personnages diamétralement opposés. Une cohabitation forcée pour Max, totalement dépassé par la tournure que vont prendre les évènements, mais qui va peu à peu parvenir à maîtriser ses émotions pour tenter de mettre un terme aux agissements de Vincent.

Tom Cruise et Jamie Foxx sont absolument géniaux dans leur rôle respectif. J'ai toujours admiré Tom Cruise, que je considère être l'un des meilleurs acteurs d'Hollywood en activité. Sa performance est ici hallucinante de justesse. Un personnage froid et déterminé, sans aucun état d'âme pour ses victimes, mais qui va rapidement s'attacher à Max, alors qu'il avait sûrement pour projet de l'éliminer une fois sa course mortelle achevée. Une relation plus qu'intéressante entre les deux hommes, teintée de méfiance et de respect mutuel. En dehors de ça, moult séquences ont retenu mon attention : la rencontre avec Felix (Javier Bardem), la fusillade au Fever Club, la rencontre quasi surréaliste avec des coyotes dans une rue de L.A., et plus généralement les discussions entre Max et Vincent.

Le seul bémol que je mettrai à ce film concernerait sa dernière partie, et la confrontation finale dans l'immeuble de bureau puis dans le métro. Un passage un peu trop convenu et linéaire à mon goût, et au cours duquel un peu plus d'originalité aurait été appréciable. Mais hormis ce "détail", le film en lui-même se révèle être une véritable réussite, fortement marquée par l'empreinte de son réalisateur.

La classe signée Michael Mann.

8.61111

Publié le 13 Décembre 2012

Frères d'Armes

Frères d'Armes

Créée par Steven Spielberg et Tom Hanks, le duo qui avait officié sur Saving Private Ryan en 1998, cette mini-série américano-britannique de dix épisodes suit la périple de la Easy Compagny, des parachutistes de la célèbre 101ème Division Aéroportée américaine, du 5 juin 1944 et leur parachutage nocturne derrière les lignes allemandes en Normandie, jusqu'à la fin de la Seconde Guerre Mondiale en août 1945.

La Easy Compagny s'est entrainée à partir de 1942 dans des camps aux États-Unis, en Géorgie et en Virginie notamment, avant d'être transportée en Angleterre en prévision de l'Opération Overlord du 6 juin 1944 en Normandie. Le premier épisode retrace ce dur entraînement subi par les hommes de cette compagnie, qui sera de toutes les grandes batailles sur le Front Ouest à partir du Débarquement en Normandie. Les soldats de la Easy Compagny se battront dans le bocage normand face aux redoutables divisions de Panzer-SS, avant d'être rapatriés en Angleterre puis d'être réexpédiés en Hollande cette fois-ci, dans le cadre de l'Opération Market Garden, qui sera un échec pour les armées alliées, elles qui espéraient atteindre Berlin avant Noël. La Easy Compagny retournera alors en France, affectée à la défense de Bastogne lors de la contre-offensive allemande dans les Ardennes, durant le terrible hiver 1944. Enfin, les soldats de cette prestigieuse compagnie participeront à la libération d'un camp de concentration dans le sud de l'Allemagne, jusqu'à se rendre dans le fameux Berghof, le "nid d'aigle" d'Hitler, puis en Autriche à la fin de la guerre.

Une sacrée épopée pour les hommes de cette compagnie, et qui englobe ainsi une large vision de ce qu'a pu être le Front Ouest, du Débarquement en Normandie jusqu'à la capitulation allemande en mai 1944. La série ne contient pas un nombre très important de scènes de combats, bien que ces dernières soient extrêmement bien réalisées, violentes et d'un réalisme à couper le souffle. Visuellement, on est ici dans la même veine qu'un Saving Private Ryan, jusqu'au fameux grain de l'image. C'est dire si la comparaison est flatteuse ! Mais la série s'attache surtout à développer ce qu'a pu être le quotidien de ces hommes durant la guerre. L'appréhension avant de sauter au dessus de la Normandie, la férocité et la peur lors des combats dans le bocage normand, la haine de l'ennemi, la douleur de perdre ses frères d'armes, l'endurcissement au contact de la mort omniprésente, l'enfer de Bastogne, la solidarité entre les hommes... Une galerie de personnages charismatiques et attachants pour la plupart, auxquels la série rend un vibrant hommage.

Chaque épisode s'attache à un homme de la Easy Compagny en particulier, du Commandant de Corps au simple soldat de base, en passant par le toubib ou un quelconque sous-officier. Tous ne perçoivent pas les évènements ni n'encaissent les coups de la même façon, mais l'esprit de corps est toujours bien présent et se reflète très bien au fil des épisodes. Au bout de quelques mois de combats, les plus anciens de la compagnie sont déjà considérés comme des vétérans, aguerris et désormais aptes à dissimuler leur peur. Les nouvelles recrues qui viennent régulièrement combler les vides peinent ainsi à s'intégrer à ces hommes qui ont déjà tellement vécu et subi. La série est franchement admirable du point de vue humain, et de nombreuses scènes ne laissent pas insensibles. La série alterne avec excellence les scènes de combats et les scènes plus intimistes, avec un souci du détail qui force le respect ! Intensité et réalisme sont les maîtres-mots de cette série.

Une référence incontestable dans le genre, passionnante et ludique, incontournable pour tous les férus d'Histoire, en particulier ceux qui comme moi s'intéressent de près à la Seconde Guerre Mondiale. Je recommande également la mini-série The Pacific, des mêmes créateurs, et qui comme son nom l'indique s'intéresse quant à elle aux combats menés par les marines contre les japonais dans le Pacifique.

Je rêve désormais d'une mini-série de ce genre, réalisée par les mêmes créateurs et avec les mêmes moyens, mais qui cette fois-ci prendrait le point de vue des soldats allemands...

Un must !

10

Publié le 8 Décembre 2012

La Cabane dans les Bois

La Cabane dans les Bois

Je ne m'attendais vraiment, mais vraiment pas à ça !

Le film commence très mal. Un groupe d'amis part joyeusement en week-end quelque-part au beau milieu de nulle part, où ils ont loué un chalet bien moisi au bord d'un lac. Le genre d'endroit idéal pour se faire trucider à la machette par un croque-mitaine masqué armé d'une machette par exemple... Bref, cinq clichés ambulants qui m'ont fait grincer des dents, au point de regretter l'espace d'un instant d'avoir entrepris le visionnage de cette potentielle daube. Le sportif qui ne lâche jamais son ballon de foot US, la pétasse blonde encore plus conne que ses pieds, le junkie constamment défoncé, le beau gosse intello, et enfin la belle étudiante pudique et légèrement coincée, sorte de fantasme contemporain de la brave Amérique puritaine.

Trente premières minutes assez chiantes donc, puis le début du massacre avec des créatures bien craspec, mais du gore tout de même trop discret à l'écran. La soirée trépidante que nos cinq trous du cul s'étaient organisés s'annonce mal barrée, d'autant que ces créatures d'outre-tombe ne semblent pas être sorties de terre par hasard... Si j'évoque le film Cube, ça vous donnera peut-être une petite idée sur le pourquoi du comment de cette intrigue, aussi étrange qu'intrigante, aussi originale que peu crédible. Le film alterne entre horreur pure, survival et auto-dérision, sans parvenir à réellement se trouver, avec certaines scènes qui frisent le grand n'importe quoi. Une intrigue bancale pour un film qui a le cul entre deux chaises du début jusqu'à la fin.

Si on en était resté là, j'aurai refilé à ce film une note sévère proche du zéro pointé, mais je dois bien avouer que les vingt dernières minutes du film valent franchement le coup d’½il, avec une avalanche de créatures cauchemardesques à se mettre sous la dent, pour notre plus grande jouissance ! On sent que les scénaristes se sont lâchés sur ce coup-là, avec un rythme qui s'emballe et du gore un peu plus présent cette fois-ci. Un scénario totalement improbable et qui part en vrille sur la fin, mais carrément fun et qui détonne avec tous ces foutus clichés de la première partie. Beaucoup de spectateurs vont être surpris par ce final, avec en prime la brève apparition d'une certaine Sigourney Weaver, dans un rôle totalement inutile, mais au point où on en est, on s'en fout...

Bref, un film d'horreur plus atypique qu'il n'y paraît au premier abord. Beaucoup de clichés dégoulinants, mais également un paquet de références sympathiques au genre horrifique. A voir pour le fun. Ne ratez surtout pas le plan final !^^

7.30233

Publié le 8 Décembre 2012

Voisins du Troisième Type

Voisins du Troisième Type

Je suis à fond sur tout ce qui touche de près ou de loin aux petits hommes verts, et je suis fan de cette belle tête de vainqueur qu'est Ben Stiller : voilà pourquoi j'ai eu envie de découvrir ce film sorti récemment dans les salles obscures. Un pote m'avait averti que de scénario il n'y en avait aucun, mais je me suis dis que je me rattraperai sur les mimiques de Ben Stiller... Peine perdue !

Déjà, je me demande si ce film est sorti "Tous Publics" aux États-Unis ? Non parce que vu le nombre de répliques à caractère sexuel que contient le film, on est en droit de se poser la question. J'imagine la tête qu'ont du tirer les parents en allant voir dans la bonne humeur cette comédie avec leurs enfants. Tant de vulgarités et de références pornographiques dans un film de ce genre me consterne et me choque, franchement ! Et quand en plus on doit supporter le jeu d'un acteur comme Vince Vaughn, la coupe n'est pas loin de déborder... On pourrait se dire que Ben Stiller va rattraper ce naufrage, mais que nenni ! Point de mimiques et autres gags qui ont fait la réputation de cet acteur au potentiel comique pourtant génial. L'humour est très peu présent, d'une inspiration qui atteint à de nombreuses reprises la médiocrité crasse. Même Jonah Hill et sa tête d'ahuri n'y changent rien

Une comédie pas drôle, violente et vulgaire. Les extra-terrestres ne ressemblent à rien et le scénario est un torchon souillé par les immondices de la connerie et de la beaufitude américaine dans toute sa splendeur. Le néant artistique, un naufrage total !

6

Publié le 5 Décembre 2012

The Devil's Rejects

The Devil's Rejects

1978, quelque part au Texas. Des dizaines de cadavres en putréfaction sont découverts sous les fondations d'une ferme isolée, laquelle appartient à une famille de rednecks complètement allumés et apparemment adeptes de cultes sataniques et autres conneries macabres... Le shériff local (William Forsythe), dont le frère a été tué quelques mois auparavant par ces mêmes psychopathes en puissance, effectue alors une descente de police dans cette ferme, mais l'affaire tourne mal et quatre policiers sont tués, tandis que deux larrons - le barbu et sa chienne de s½ur - se font la malle. Commence alors une sanglante cavale à travers le Texas profond, durant laquelle le shériff va tout mettre en ½uvre pour peaufiner sa vengeance...

Je ne fais pas partie de ceux qui clament sur tous les toits que Rob Zombie est un réalisateur de génie. J'ai été très déçu par son remake d'Halloween, et encore plus par sa suite. De plus, je n'avais pas du tout accroché à son film La Maison des 1000 Morts, dont The Devil's Rejects reprend l'univers et les personnages. Mais s'il y a une chose que l'on ne peut enlever à Rob Zombie, c'est bien sa faculté à instaurer des ambiances macabres et malsaines, où l'horreur côtoie la folie aux côtés de personnages souvent charismatiques et qui ne peuvent laisser insensibles. Le duo de psychopathes incarné par Bill Moseley et Sheri Moon est ainsi très réussi dans son genre. Le premier est l'incarnation même de l'ordure sadique et sociopathe, tandis que la seconde interprète avec conviction une pure salope qui ferait bander un mort (que les âmes chastes me pardonnent cet excès de langage, qui reflète pourtant avec exactitude mes sentiments après avoir vu la femme de Rob Zombie dandiner sa croupe à l'écran... Quel veinard ce Rob !)

De sacrées gueules de durs, avec notamment William Forsythe, Sid Haig (Captain Spaulding) et Danny Trejo, et cette famille de dingues que l'on aimerait voir crever dans les pires souffrances, surtout après l'épisode sadique et cruel du motel. Mention spéciale à la mère de famille Firefly : une vraie sorcière ! Bref, une sacrée galerie de personnages à découvrir, et qui constituent le principal attrait du film. L'ambiance générale se rapproche de celle d'un Massacre à la Tronçonneuse, mais la tension dramatique est quasiment absente du fait que l'on ne s'attache à aucun des personnages, qu'ils soient du "bon" ou du mauvais côté... Du coup, l'histoire pâtit d'un intérêt limité et d'un final à l'impact émotionnel très limité, malgré une réelle qualité de la mise en scène. A signaler également un très bon score, surtout lorsque l'on apprécie la folk des années 60-70 !

The Devil's Rejects ne déroge pas à la règle constituant la filmographie de Rob Zombie, et synthétise même plutôt bien les forces et les faiblesses de ce "jeune" réalisateur. Une excellente plastique et une totale réussite sur la forme, mais un fond trop limité pour convaincre totalement. A voir tout de même !

8.72

Publié le 5 Décembre 2012

Blanche-Neige et le Chasseur

Blanche-Neige et le Chasseur

J'étais franchement septique avant de m'aventurer dans le visionnage de cette adaptation d'un conte des frères Grimm que tout le monde connaît, et dont mes seuls souvenirs portent sur le dessin-animé de Walt Disney. Le ton est légèrement plus sombre ici, dans un style médiéval-fantastique proche de l'univers du Seigneur des Anneaux, ce qui n'est absolument pas pour me déplaire !

Le visuel du film est assurément son principal atout, avec une approche résolument réaliste d'un moyen-âge sombre et violent, qui m'a personnellement fortement évoqué la récente série de HBO Game of Thrones. D'excellents décors et de superbes paysages en perspective, notamment le château de la reine perché sur son éperon rocheux au bord de l'océan, la forêt des ténèbres, le fameux sanctuaire des fées, les montagnes... De ce point de vue, le film est très immersif et bourré de bonnes idées. Le passage dans le sanctuaire des fées m'a notamment beaucoup plu !

Côté casting, Charlize Theron irradie le film de sa présence, dans un rôle d'affreuse très réussi à défaut d'être original. La blonde ténébreuse y est à la fois sensuelle, inquiétante, glaciale et d'une cruauté qui n'a d'égal que sa dépendance au sortilège dont elle est l'esclave. Je suis raide dingue de cette actrice au regard si intense, mais également au talent qui n'est plus aujourd'hui à démontrer... contrairement à la trop lisse Kristen Stewart, dont le personnage s'avère être le véritable maillon faible du film. Blanche-Neige manque de charisme et d'épaisseur (artistiquement parlant) et sa participation à la bataille finale est tout sauf crédible. Je ne dis pas que cette jeune actrice est foncièrement mauvaise, mais son personnage n'a malheureusement pas bénéficié d'un développement très poussé.

Je regrette un peu ce manque d'originalité dans le scénario, ainsi que des personnages très stéréotypés, mais en même temps, il s'agit bel et bien d'une adaptation d'un conte aux codes bien établis, où le bien finit toujours par vaincre le côté obscur de la Force. Quelques regrets donc, mais beaucoup d'éléments positifs qui achèvent de me convaincre que ce film est une réussite. Un très bon divertissement, surtout pour les amateurs de médiéval-fantastique !

6.47059

Publié le 3 Décembre 2012

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