Critiques spectateurs de Captain Nono

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Les Nuits avec mon ennemi

Les Nuits avec mon ennemi

Des histoires de mâles éconduits et blessés dans leur fierté, qui se révèlent être de dangereux psychopathes prêts à tout pour récupérer leur dulcinée, Hollywood en est friand ! Alors qu'est-ce qui différencie celui-çi des autres ?

Julia Roberts tout d'abord, qui à l'époque commençait à pointer le bout de son magnifique nez parmi les stars montantes d'Hollywood, après le succès de "Pretty Woman" en 1990. Patrick Bergin ensuite, parfait dans la peau d'un beau trentenaire, dont la possessivité n'a d'égale que la perfection de sa moustache parfaitement taillée. Et enfin, n'oublions pas Jerry Goldsmith derrière son pupitre, qui n'est pas n'importe qui dans le monde cloisonné des grands compositeurs de bandes originales !

La première partie du film se déroule dans un cadre sympa, avec cette grande villa moderne située au bord d'une belle plage, où Juju et Patou vont joyeusement pêcher des moules pour le dîner. On devine rapidement que tout n'est pas rose dans la tête de Pat' (Martin dans le film), et que Monsieur a ses humeurs, supportant difficilement les "écarts de conduite" de sa femelle ... Malgré cela, le suspense peine a démarrer, et reste trop convenu durant la quasi totalité du film, jusqu'à l'inévitable dénouement final.

Il n'empêche, ce thriller s'avère être d'honnête facture, de par la qualité de son casting ainsi que par l'atmosphère particulière et réussie de sa première partie. Rien de surprenant, mais agréable à regarder !

7.66667

Publié le 31 Janvier 2011

Invasion

Invasion

Tombé dessus par hasard hier à la téloche, je me suis alors souvenu que ce film ne m'avait pas branché des masses à l'époque de sa sortie en salles, pas vraiment soutenu par les diverses critiques ... Confortablement vautré dans mon canapé, une bonne bibine à portée de main, j'ai donc décidé de me forger moi-même ma propre opinion : let's go !

Tout d'abord, l'intrigue. Bien que classique, l'idée d'un virus d'origine extra-terrestre demeure foutrement efficace en ce qui me concerne, avec une population contaminée à vitesse grand V, et dont les symptômes apparents sont une insensibilité totale associée à une démarche raide. Le hic, c'est que le scénario ne nous dévoile pas grand-chose du virus en lui-même, sa raison d'être, les motivations réelles des contaminés, qui se définissent eux-mêmes comme une alternative bienfaisante à la race humaine, responsable selon eux des méfaits causés à la planète Terre ... Un peu comme l'agent Smith dans "Matrix" ... Tout un programme !

Le film n'a pas une durée très longue et préfère se focaliser sur le personnage de Nicole Kidman se démenant pour fausser compagnie aux inquiétants contaminés. L'actrice australienne est ici excellente dans son rôle de mère folle d'inquiétude pour son fils, en plus d'être vraiment super intelligente sur le plan physique ! Quant à Daniel Craig, il m'a paru être un peu trop en retrait par rapport au déroulement du film, cantonné à un second rôle finalement peu exploité. Mais bon, globalement l'interprétation est réussie, de même que les séquences d'action, généralement des courses-poursuites.

Mais comme le faisait justement remarquer lebreizh, il est dommage de ne pas avoir davantage creusé l'intrigue au niveau du virus, des ses origines à ses conséquences. Le film dans son ensemble en pâtit, avec cette impression persistante que le réalisateur n'a fait que survoler son sujet, sans chercher à le rendre plus profond. Et puis que dire du final expédié en cinq minutes, anéantissant brutalement les quelques bribes de suspense qui faisaient encore illusion chez le spectateur ?

Au final, le film demeure plaisant à regarder, autant que son actrice principale d'ailleurs, mais ne restera pas gravé dans les annales du genre. Un potentiel inexploité, dommage !

7.47368

Publié le 31 Janvier 2011

Clownhouse

Clownhouse

Premier long métrage pour Victor Salva, qui s'est ici fortement inspiré du cultissime "Halloween" de John Carpenter pour mettre en scène l'histoire plutôt farfelue de trois détenus psychopathes en cavale, qui vont prendre l'apparence de clowns pour terroriser trois jeunes frères ...

On peut ainsi découvrir avec plaisir Sam Rockwell dans son tout premier rôle au cinéma, ici l'ainé des trois frangins. Des mômes pas forcément très attachants, que l'on aimerait bien voir se faire trucider par Bozo et ses potes. Le hic, c'est que nos trois joyeux lurons barbouillés de maquillage ne sont pas vraiment très futés ... Pas d'effusions de sang ici, Victor Salva ayant fait le pari d'effrayer sans violence, jouant sur la peur fort compréhensible des bambins pour les clowns. Eh oui, je fais partie de la génération qui a été traumatisée par le clown sanguinaire Grippe-Sou du téléfilm "Il est Revenu", adaptation du meilleur roman de Stephen King.

Le film de Victor Salva n'a rien d'extraordinaire au niveau du scénario, de l'interprétation, de l'action et du suspense, et fait même plutôt sourire avec son lot d'incohérences. Cependant, il faut bien avouer que cette ambiance "clownesque" est assez sympathique, avec la petite musique de cirque et tout le folklore qui va avec ... Les trois clowns ont chacun une belle tête de vainqueur, et la grande bicoque se révèle parfaite pour un savoureux petit jeu de cache-cache ! Pour la petite anecdote, Victor Salva a eu des ennuis avec la justice à l'issue du tournage, accusé et condamné pour avoir abusé sexuellement du jeune Nathan Forrest Winters, le plus jeune des trois frères. Le réalisateur révéla ainsi un passé de récidiviste en la matière, et écopa de la prison ferme ... Triste !

Bref, un bon p'tit divertissement, à ne surtout pas prendre au sérieux ! Les amateurs de clowns démoniaques vont apprécier ...

6.52632

Publié le 30 Janvier 2011

Alpha dog

Alpha dog

Août 2000, Nicholas Markowitz, un adolescent de 15 ans, est kidnappé par Jesse James Hollywood et sa bande aux abords de Los Angeles. Le demi-frère de Nicholas devait 1.200 dollars à Hollywood, jeune dealer blanc de 21 ans, vivant dans la San Fernando Valley. Quelques jours plus tard, Nicholas est exécuté au TEC-9 par Ryan Hoyt, un pote d'Hollywood, sur demande de ce dernier ...

Ce tragique fait-divers a directement inspiré Nick Cassavetes pour son film, dans lequel il reprend presque scrupuleusement la chronologie et les faits tels qu'ils se sont réellement déroulés. Les noms des protagonistes ont été modifiés, notamment parce qu'à l'époque où le film a été produit, courant 2005, le véritable Jesse James Hollywood était encore en cavale, réfugié au Brésil depuis près de 5 ans. Il fut enfin capturé pour vice de passeport à peu près à la même époque que la sortie du film.

Ce qui frappe d'emblée dans ce tragique fait-divers, c'est l'absence d'adultes dans cet univers artificiel que se sont construits ces gosses. Emile Hirsch (acteur plein de promesses) y incarne Johnny Truelove, un p'tit caïd d'une banlieue cossue de L.A, propriétaire d'une vaste villa et de quelques voitures de sport, le tout payé grâce au trafic de drogue. Johnny et ses potes se prennent pour des durs, enchaînent les teufs et les délires en tous genres avec l'insouciance et l'impunité que leur confère leur jeunesse dorée. Jusqu'au jour où un mauvais choix va tout faire basculer. Ce qui aurait pu se terminer en compromis, la victime ayant été bien traitée jusque-là, va finalement se solder tristement et de manière incompréhensible par la mort d'un jeune innocent ... et tout ça pour quelques centaines de billets ...

Argent facile, sexe, drogues, parents absents, irresponsables et immatures, manque de valeurs ... Le film, sous couvert d'une mise en scène oscillant entre drame et "teen-movie", démontre de manière convaincante la genèse d'un tel drame. Le personnage de Frankie, interprété par un excellent Justin Timberlake, illustre parfaitement cette jeunesse en perte de repères. Ce pote de Johnny noue en effet une relation amicale, presque de confiance avec la victime, pour finir par lui bander les yeux avec de l'adhésif quelques secondes avant l'exécution, malgré les supplications affolées du malheureux garçon ...

Le casting haut de gamme contribue à valoriser le film : Bruce Willis, Sharon Stone, Harry Dean Stanton, Ben Foster, Chris Marquette ... Une belle brochette d'acteurs que l'on sent impliqués dans le projet. Certains regretteront peut-être le manque d'émotion apparent, mais c'est là où le film frappe juste : les bourreaux en étaient dénués, et la victime, mise en confiance lors de ce périple aux allures d'enterrement de vie de garçon, se trouvait alors dans un état de parfaite quiétude vis-à-vis du dénouement de la situation ... Un bon film, certainement le meilleur du réalisateur à ce jour !

Pour info, Jesse James Hollywood a été emprisonné à San Quentin en Californie suite à son extradition du Brésil. Il a été condamné à la prison à vie, sans possibilité de libération conditionnelle. Quant à Ryan Hoyt, il a été condamné à la peine de mort et attend actuellement son exécution ...

8.57143

Publié le 26 Janvier 2011

3h10 pour Yuma

3h10 pour Yuma

Autant le dire tout de suite, j'en attendais plus de ce western, dont l'annonce de ses deux stars au casting, Russell Crowe et Christian Bale, m'avait carrément fait pleurer de joie le p'tit Jesus ! Non pas que le résultat soit décevant, bien au contraire, mais les westerns se font plutôt rares à notre époque, d'où une exigence plus relevée, surtout lorsqu'un réalisateur a la chance d'avoir à sa disposition de telles têtes d'affiches !

Russell Crowe colle ici parfaitement au rôle du hors-la-loi baroudeur et intraitable, à la fois cultivé, charmeur lorsqu'il le faut, charismatique, admiré et redouté par ses hommes, parfois même capable de brusques accès de sauvagerie ... Bref, une véritable figure de l'Ouest telle que l'on se l'imagine ! Quant à Christian Bale, qui campe ici le noble héros à l'âme droite et honorable, un vétéran estropié de la guerre de Sécession, son rôle le met moins en évidence et en valeur que celui conféré à Russell Crowe, et ce malgré une excellente prestation. Mais pour moi, la vraie star, ou plutôt révélation du film, n'est autre que Ben Foster, dans la peau du dangereux Charlie Prince, le bras droit de Russell Crowe. Un sacré bad-guy, stylé et particulièrement adroit au tir, sans aucun état d'âme pour ses malheureuses victimes ! Un personnage très réussi sur la forme, mais sous-exploité à mon sens au niveau de l'histoire, et surtout handicapé par des répliques un peu trop "basiques" ...

Superbes paysages, excellents acteurs, scènes d'action fort réussies, notamment l'attaque de la diligence et la fusillade finale, mais une légère impression d'un potentiel sous-exploité, tant au niveau du rythme, du suspense, que de l'intrigue, particulièrement dans la relation centrale entre Russell Crowe et Christian Bale. Il manque en fait un véritable souffle épique à cette oeuvre pour qu'elle se démarque véritablement dans un genre qui manque trop souvent d'originalité et de personnalité.

Il n'en demeure pas moins que le film de James Mangold se révèle être au final un bon western, porté par un casting royal et par la très belle partition de Marco Beltrami. Avis aux amateurs !

7.4

Publié le 25 Janvier 2011

Salt

Salt

Le moins que l'on puisse dire, c'est que Phillip Noyce ne se fout pas de la gueule des spectateurs en nous pondant ce blockbuster survitaminé, dans lequel la divinement belle Angelina Jolie en fait voir des vertes et des pas mûres aux services de sécurité de l'Oncle Sam !

Un pur divertissement pop-corn, qui donne l'impression de replonger en plein coeur des eighties, avec son cortège de clichés concernant l'affrontement entre les Etats-Unis et l'Union Soviétique ... Ici, les russes ont tous des têtes de tueurs et sont légèrement fanatisés sur les bords, prêts à tout faire exploser sur la planète pour des motifs que je n'ai pas encore très bien cerné ... Bref, si le film a été diffusé dans les salles obscures moscovites, nul doute que les russes ont dû l'avoir mauvaise ; l'impression persistante d'être une fois de plus pris pour des cons par l'industrie hollywoodienne ...

Dommage, car hormis ce scénario limité et quelque-peu superficiel concernant les différents protagonistes, le film assure sur les scènes d'action, très punchy et faisant la part belle aux nombreuses cascades de sa star, l'excellente Angelina Jolie. Quelle performance de la part de celle qui prouve au fil de sa carrière toute l'étendue de son talent, et qui impressionne ici par sa débauche d'énergie, et au-delà par sa composition d'actrice. Lors de la promotion du film, Angelina Jolie était au centre de toutes les attentions, et il n'est pas compliqué de comprendre le buzz créé autour d'elle, vu que l'ensemble du film gravite autour d'elle !

Malheureusement, si la femme de Brad est un cadeau pour les yeux, sa performance ne peut à elle seule assumer une production de ce calibre, et il est dommage que les seconds rôles n'aient pas été davantage approfondis. Je pense notamment à Liev Schreiber, monolithique et dénué de toute expression, ainsi qu'au mari de Salt, dont le sort réservé me semble faire tâche dans le scénario ...

Pari réussi tout de même pour Phillip Noyce, et surtout pour Angie, qui prouve ici qu'elle en a une sacrée paire dans le string ... Diantre, que c'est poétique ...

6.8

Publié le 24 Janvier 2011

Les Créatures de l'Ouest

Les Créatures de l'Ouest

Associer la passionnante et tumultueuse période du Far West au genre Fantastique est chose rarissime dans le noble 7ème Art, et ce à mon plus grand désarroi ! Alors ne boudons pas notre plaisir lorsqu'un réalisateur quasiment inconnu du grand public (et accessoirement fauché) se met en tête de relever le défi ...

Territoires du Dakota, fin du XIXème siècle. Persuadés que les indiens sont responsables du massacre d'une famille de fermiers, ainsi que de l'enlèvement d'une jeune fille, un groupe de yankees se lance à leur poursuite, talonné par un détachement de cavalerie. Ce qu'ils vont devoir affronter dans les Badlands va leur retourner le slip dans tous les sens !

Qui connaît J.T. Petty ? Pas grand monde j'imagine, le bonhomme étant surtout "connu" pour avoir réalisé le passable "Mimic : Sentinel" en 2003 ... Mouais, pas folichon le C.V ... Pourtant, J.T a pigé qu'à défaut de gros moyens financiers pour impressionner le spectateur à base de créatures terrifiantes, la mise en place d'une atmosphère travaillée était tout aussi efficace en matière se suspense et d'intérêt. Ainsi, celle du film s'avère très réussie et particulièrement crédible, avec ses grands espaces désolés, sa reconstitution historique juste (décors, costumes, la rencontre des indiens Ute parlant français ...) et sa panoplie de "gueules", dont Clancy Brown et Doug Hutchison notamment ...

Si le rythme du film est assez lent, l'intérêt ne faiblit jamais, et même si les fameuses créatures ne se révèlent jamais vraiment au grand jour, faute de moyens j'imagine, leurs apparitions produisent tout de même leur petit effet. Il faut dire que l'idée de créatures vivant sous terre et encore inconnue des humains est plutôt bonne, rappelant notamment le jubilatoire "Tremors" avec Kevin Bacon. Cependant, les inepties dans le scénario concernant ces créatures restent légèrement gênantes, notamment quant à leur rapidité de déplacement sous terre ... M'enfin rien de bien méchant, et qui ne nuit en aucun cas au plaisir de suivre le périple de nos braves pistoleros !

Au final, le réalisateur s'en sort plus qu'honorablement, non sans quelques erreurs au passage, mais son film mérite en tout cas plus d'intérêt que ce que laissait présager l'accueil des critiques. Il serait dommage de s'en priver !

6.85714

Publié le 14 Janvier 2011

Les Frères Grimm

Les Frères Grimm

A début du XIXème siècle, Napoléon s'est juré d'envoyer ses braves soldats, accessoirement accoutrés comme des guignols endimanchés, servir de cibles aux quatre coins de l'Europe. La Teutonie, où se déroule l'action du film, est donc occupée par la soldatesque gauloise, contexte historique souligné par le réalisateur Terry Gilliam, mais qui n'apporte pourtant rien du tout à l'intrigue, hormis la présence peu marquante d'un méchant et cabotin général français, interprété par Jonathan Pryce ...

Le début du film commence pourtant de manière fort intéressante, avec ces frères Grimm escroquant la populace des campagnes en se faisant passer pour des chasseurs de fantômes et autres créatures malveillantes ... Hélas, l'idée n'est que peu ou mal exploitée, et le film s'enlise dans une intrigue poussive concernant la malédiction d'une défunte reine, avec son cortège de références plus ou moins réussies aux contes qui ont bercé notre enfance, tels que Le Petit Chaperon Rouge, Hansel et Gretel, la forêt enchantée, le loup-garou, la sorcière, le bonhomme de pain d'épice ... Un peu à la manière d'un "Van Helsing", le film en fait des tonnes, là où un peu plus de simplicité et de sobriété auraient donné un bien meilleur résultat. On ressent ici davantage la production commerciale dans tout ce qu'elle conditionne en effets spéciaux, multiples rebondissements et personnages caricaturaux, que le véritable film d'auteur !

Au crédit de Terry Gilliam, notons un visuel des plus réussis, qui n'est pas sans rappeler le style gothique du formidable "Sleepy Hollow" de Tim Burton. Enfin, le casting est tout de même sympathique, avec en particulier un excellent Matt Damon dans le rôle du frère aîné des Grimm, son cadet étant lui joué par le regretté Heath Ledger. Quand à la bonnasse de service, il s'agit ici de Lena Headey, une actrice que j'adore, surtout depuis son rôle de Sarah Connor dans "The Sarah Connor Chronicles" ! Quoi, j'ai oublié d'évoquer le rôle très complexe (encore une fois) de la plantureuse Monica Bellucci ???

Bref, on aurait peut-être pu attendre davantage de la part d'un réalisateur comme Terry Gilliam, qui semble ici s'être davantage appliqué à répondre aux attentes d'un public pop-corn, plutôt que de réaliser une véritable oeuvre personnelle. Le résultat demeure tout de même honorable et divertissant, mais ne restera pas dans les annales ...

6.07692

Publié le 13 Janvier 2011

Dog Pound

Dog Pound

Trois jeunes délinquants sont incarcérés à Enola Vale, établissement pénitentiaire pour mineurs situé dans le Montana. Le plus jeune a 15 ans et a été condamné pour vol de voiture avec violence ; le second est âgé de 16 ans et est tombé pour trafic de drogue ; le troisième débarque quant à lui d'un autre établissement pénitentiaire, transféré pour avoir agressé sauvagement un gardien ...

Kim Chapiron s'est particulièrement investi dans ce projet, qu'il voulait le plus proche de la réalité possible. Le réalisateur français, surtout connu pour son survival "Sheïtan" sorti en 2006, s'est ainsi déplacé pendant près d'un an dans plusieurs prisons pour mineurs à travers les Etats-Unis. Son objectif pour ce film ? Retranscrire l'univers carcéral et les différentes émotions fortes qui s'y rattachent, telles que la haine, la peur, le doute, la lâcheté, et surtout l'instinct de survie. La somme de toutes ces informations accumulées durant ces visites en milieu carcéral donne un résultat saisissant de réalisme à l'écran, souvent même très proche du documentaire.

La réalisation est sobre, sans fioritures ni autres artifices destinés à impressionner le spectateur. Comme si la caméra s'était glissée à l'insu de tous au sein d'un véritable établissement pénitentiaire, et témoignait par différents points de vue (en l'occurrence ici les trois enfants de coeur cités plus haut, ainsi que le gardien Goodyear) du quotidien de ces jeunes délinquants, condamnés à survivre, à subir la violence omniprésente, la racisme latent, la méfiance, la dépression morale ...

La réussite de ce film doit beaucoup à l'impressionnante performance d'Adam Butcher dans le rôle de l'imprévisible Butch, véritable star du film, tant il éclipse finalement les autres personnages. L'intensité de son regard, proche de la folie, a lui seul suffi à convaincre Kim Chapiron que ce rôle était fait pour lui (dixit le réalisateur lui-même). La prestation des autres comédiens est également excellente, mais celle d'Adam Butcher justifie à elle seule la vision de ce film !

Je regrette cependant la fin trop expéditive, après seulement 85 minutes de film, alors que le potentiel promettait d'approfondir davantage le sujet, à travers notamment l'intimité des personnages, une intensité dramatique peut-être plus prononcée ... Reste que la scène de l'émeute envoie du steack malgré sa brièveté !

Pari réussi pour Kim Chapiron, qui au travers d'un récit sobre et violent, parvient parfaitement à nous immerger dans un univers que personne n'aimerait "réellement" découvrir ... A noter une bande originale très sympa !

8

Publié le 8 Janvier 2011

The Killer Inside Me

The Killer Inside Me

Lou Ford, jeune shérif-adjoint d'un petit bled peaumé de l'ouest du Texas, n'a rien d'autre à faire de ses journées que de commander une omelette au Drive-In du coin, soulever nonchalamment le rebord de son fringant stetson afin de saluer comme il se doit les braves citoyens de ce trou perdu, où l'on s'y ennuie à mourir ...

Pour meubler le temps, Lou décide alors d'entasser les macchabées, de manière lâche et inutile, se révélant par la même occasion une nature psychopathe du plus bel effet. Aucune empathie à l'égard de ses malheureuses victimes, un sourire narquois et suffisant en présence des enquêteurs, une nonchalance quasi permanente ... Hou là là, j'en connais un qui mériterait une cinglante paire de claques !

Casey Affleck est parfait dans le rôle de ce type méprisable, pourtant estimé par la population de son patelin, et qui sombre soudainement dans un cycle meurtrier, révélant une personnalité violente, sadique et cruelle. Son personnage m'a rappelé celui que l'acteur incarnait dans l'excellent "L'assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford", film dans lequel il portait d'ailleurs le même nom de personnage ... Casey Affleck est en effet un acteur qui n'a pas besoin de longues tirades pour exprimer tout son talent d'acteur. L'intensité et la force de son regard assument déja une grande part des émotions qu'impulse l'acteur à chacun des personnages qu'il interprète à l'écran.

Cependant, la présence d'un grand acteur n'est pas toujours suffisante, et même les petites fesses de Jessica Alba et de Kate Hudson n'auront suffi à me convaincre totalement. Peut-être trop centré sur un personnage principal antipathique, le film délaisse ses personnages secondaires (dommage pour ce roublard d'Elias Koteas notamment) et semble baigner dans une torpeur quelque peu redondante ... A noter tout de même un final aussi surprenant que réussi !

Je reste un peu sur ma faim avec ce thriller, que j'espérais plus enthousiasmant, eu égard au sujet ainsi qu'au casting. Un bon film sur la forme, dont on se souviendra essenciellement pour la prestation de Casey Affleck.

6.44444

Publié le 5 Janvier 2011

Solitaire - Eaux Troubles

Solitaire - Eaux Troubles

Le Territoire du Nord en Australie, 1.300.000 km2 (soit deux fois la taille du Texas), seulement peuplé par quelques 200.000 pèlerins, dont 60.000 aborigènes ... Là-bas, c'est Dame Nature qui fait la loi !

Certains naïfs pensaient peut-être que Crocodile Dundee avait fait le ménage une bonne fois pour toute dans le bush et autres marécages qui pullulent dans le nord du Territoire ... Que nenni ! C'est pas demain que les touristes pourront patauger en toute sérénité dans les cours d'eau du pays !

Les attaques mortelles de crocodiles ponctuent régulièrement la rubrique nécrologique en Australie, loin devant celles des requins notamment. Certains spécimens peuvent atteindre huit mètres et constituent une redoutable machine à tuer au sein de leur milieu naturel. Celui du film a dû s'enfiler pas mal de viande grasse pour atteindre l'imposante masse d'écailles qui va faire morfler Radha Mitchell & Co pendant toute une nuit ...

La bête est en effet impressionnante, mais sait également se faire désirer. Ses attaques sont au départ aussi brutales que rapides, et laissent le spectateur sur sa faim. Heureusement, le suspense opère plutôt efficacement, la suggestion étant souvent le meilleur moyen de maintenir ou d'accroître la tension chez le spectateur friand de membres amputés et de hurlements déchirants que nous sommes. Mais la suggestion ça va un moment, et faut savoir justifier les biftons mis sur la table lors de la production du film. Aussi la scène finale est-elle un modèle du genre, avec une bête aussi féroce que bien réalisée.

Evidemment, rien de transcendant au niveau du scénario et des personnages, mais les magnifiques paysages, la bonne bouille du croco associée au joli minois de Radha Mitchell, valent franchement le détour pour les amateurs de survivals animaliers. Une réussite, un très bon divertissement.

7.34483

Publié le 3 Janvier 2011

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Devinez le film par sa tagline :

The fictionalized story of the murders.

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