La Rancon de la peur

Un grand très grand Lenzi bien glaque et violent , avec un personnage mythique interprétés par le superbe Tomas Milan . Un exellent poliezco tout simplement .

Un formidable poliziotteschi - polar seventies à l'italienne - doublé d'une caricature sociale acerbe des bas-fonds du Milan des années 70, où régnaient la pègre et le crime. Avec un style proche du documentaire, du moins extrêmement réaliste, Umberto Lenzi filme les méfaits d'un tocard qui assassine comme il respire, mais dont la cupidité et la débrouillardise vont si loin que le sort lui devient quasiment favorable au sein de l'environnement de plus en plus immoral caractérisant l'époque dans laquelle il vit. Au-delà d'un parti pris pour l'ultra-violence gratuite et galopante, affichant d'ores et déjà de la part du futur auteur de Cannibal Ferox un goût peu modéré pour l'hémoglobine et le sadisme jusqu'au-boutiste, l'on admirera l'impressionnante maîtrise du récit, épuré, captivant et mené sans le moindre temps mort. Tomas Milian joue une fascinante ordure, supprimant tout être humain susceptible de nuire à ses desseins ou le faisant même par pur démence et cruauté, et livre ici l'une des compositions de salopard les plus déchaînées et les plus marquantes jamais vues au cinéma. La mise en scène au montage nerveux et serré typique de chez Lenzi ainsi que l'impeccable score musical signé Ennio Morricone achèvent de rendre l'impression d'avoir assisté, avec La Rançon de la Peur, à un véritable chef-d'œuvre, transcendant complètement le statut du simple film de genre auquel il s'apparente à la base. Un polar bouillonnant, âpre, et décidément passionnant.