The House of lost souls

Réalisé dans le cadre du projet House of Doom, regroupant quatre fictions produites par la télévision italienne et où Lucio Fulci et Umberto Lenzi se partagèrent équitablement la tâche – sans qu'une réelle collaboration eût lieu entre les deux cinéastes, ce House of Lost Souls laisse un petit arrière-goût de potentiel gâché derrière lui. On imagine en effet qu'il y avait de quoi donner naissance à un modeste mais sympathique téléfilm d'épouvante si les quelques séquences d'horreur et de suspense assez réussies jalonnant l'intrigue ne se voyaient guère écrasées par un jeu d'acteurs, une narration et une photographie plus que moyens. Le scénario, qui exploite le filon des histoires classiques de maisons hantées et met en exergue des sortes de spectres-zombies massacrant les hôtes d'un étrange manoir, n'est en soi pas dénué d'intérêt, mais le traitement et le filmage laborieux de Lenzi, de même que le manque de conviction des comédiens (qui au passage s'avèrent extrêmement mal coiffés et habillés pour certains d'entre eux) plombent notre implication dans le récit. Reste un lot de scènes qui procurent leur petit effet (la vieille morte-vivante surgissant de la douche, les gouttes de sang s'échappant d'un lustre, le plan très gore et surprenant d'un gamin qui se fait décapiter à l'intérieur d'une machine à laver), de bons décors ainsi qu'une bande originale d'honnête facture composée par Claudio Simonetti, le leader de Goblin, dont certains thèmes efficaces transcendent d'autres plus datés. Au final, une production télévisuelle à quelques lieues encore des plus gros ratages de son auteur et se laissant regarder avec une certaine dose d'indulgence, mais qui est loin de faire des étincelles pour autant. Passable.