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Absentia

Un film indépendant qui ne tient pas vraiment ses promesses, d'une lenteur accablante...

Publié le 30 Juillet 2012 par AqMEVoir la fiche de Absentia
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Quand j'ai vu le titre de ce film, je me suis dit: "Chouette! Un film d'horreur indépendant américain traitant d'un sujet peu ou pas abordé et qui pourrait éventuellement me satisfaire pleinement, moi qui suis un grand amateur de frissons et de peur freudienne avec un petit penchant psychanalyste et analytique". Bien entendu, je ne l'ai pas pensé en ces termes. En fait, c'était plutôt "cool un nouveau film d'horreur, pourvu qu'il ait des nichons et du sang !"

Mais la principale question est "qu'est-ce que l'absentia?" Il s'agit en fait d'une loi qui désigne pour mort toute personne n'ayant pas réapparu au bout de sept ans, et le film va tenter de faire peur avec ce thème mêlant disparition mystérieuse, drame familiale, loi stupide et atmosphère lourde. Le film est-il bon? Le thème est-il savamment étudié pour en faire un film d'horreur? Le public ne se sentira-t-il pas trop floué par l'omniprésence du drame alors qu'il s'attend à un film d'horreur classique, au vu de la jaquette?


 

Le scénario de ce film est assez simple dans le déroulement global mais il essaye désespérément de compliquer le truc pour donner à son film une sorte de corps un peu plu épais. Hélas, cela ne sert à rien car le film va s'enliser tout seul dans le mélodrame sans pour autant tendre vers une horreur indicible et invisible. On va suivre le combat d'une femme enceinte dont le compagnon a disparu depuis 7 ans. Bon rassurez-vous, elle n'est pas enceinte de lui, sinon elle aurait un autre problème. En fait elle est enceinte de son nouveau compagnon qui est flic. Un beau jour, elle reçoit l'avis de décès de son compagnon pour absentia. Avec sa s½ur, ex toxico, elle tente de comprendre pourquoi et comment il a disparu. C'est alors qu'il revient, abîmé, fatigué et délirant sur une bête qui enlève les gens dans le passage souterrain qui borde la maison. Le pitch demeure alléchant, il évoque des démons, des disparitions, peut être une bonne ambiance noirâtre et paranoïaque, le tout au milieu des quartiers pauvres de Los Angeles. Malheureusement, toute cette enveloppe est vide, car le film va vite s'essouffler et se révéler trop peu travailler.

Le principal problème du métrage vient de son rythme. Tout cela est très lent, très lénifiant et on se retrouve vite à fermer les yeux en dodelinant de la tête. il faut dire que rien ne nous attache vraiment aux deux héroïnes et que j'ai parfois eu l'impression d'être face à un drame à la française, bien pathos et qui met bien le moral dans les chaussettes. Il est vrai que Flanagan essaye pourtant d'instaurer des jeux de caméra simples, des plans lumineux ou sombres assez intéressants, mais tout cela manque vraiment de rythme ou d'envie. C'est d'autant plus frustrant que la jaquette du film annonçait un vrai film d'horreur à base d'esprits ou de fantômes.
Ce qui est assez pénible aussi, c'est que le scénario nous pond des personnages d'une déchéance rare, car entre la femme enceinte et désespérée, la soeur ancienne toxico en quête de rédemption, le flic un peu bourru et envahissant, l'autre flic suspicieux et sans sentiments. Bref, tout cela fleure bon la lourdeur. Mais trop de lourdeur tue la lourdeur ou doit être justifiée, comme dans Blood Island.

Les acteurs et actrices sont tous de grands inconnus, à part peut être Doug Jones. Peut être que certains d'entre vous ne le connaissent pas et pourtant il s'agit d'un acteur très connu surtout pour ses rôles de monstres. Par exemple, il est Abe Sapiens dans Hellboy, ou encore le surfer d'argent dans les quatre fantastiques, ou bien l'ange de la mort toujours dans Hellboy 2. On le voit ici faire une victime d'une bestiole qui vit emmurée dans un passage souterrain. Pour le reste, il s'agit de nouvelles têtes. On a droit à la grosse de service, à sa soeur plutôt mignonne qui a des faux airs de Scarlett Johansson en brune sur certains plans, au flic obèse et au flic maigrichon à lunettes. Tout ce petit monde joue assez bien son rôle, notamment Katie Parker qui incarne la femme enceinte. Le problème avec tous ces rôles, c'est qu'il faut jouer des émotions assez dures comme la tristesse, l'abandon, la peur et que tout ce petit monde essaye de faire de son mieux, mais on se retrouve vite avec des gens qui tirent la gueule, et c'est tout...

Pour ceux qui aiment le gore, ce n'est pas la peine de voir le film. En effet, je me doutais bien qu'avec des fantômes ou des présences immatérielles, le gore ne serait pas prépondérant, et je ne me suis pas trompé. Mais malheureusement, le coté effrayant des fantômes, le coté omniprésent des esprits n'est pas non plus présent dans le film. Voulant tout jouer sur la carte du drame en instaurant une ambiance apocalyptique psychologiquement parlant, le film s'enlise dans un medley de monstres/fantômes dans un milieu urbain et anodin. Cela aurait pu être sympathique, si toute la lourdeur et le rythme lancinant ne pesait pas sur le film comme une chape lourde et fatigante. Du coup, si on doit résumer rapidement, il n'y a pas d'effets gores et on n'a aucune frayeur dû à de quelconque apparitions. Il est vrai que certains plans ne sont pas trop mal, je pense notamment lorsque le fantôme de son compagnon apparait dans le placard, mais ce n'est qu'une fulgurance dans le néant. Au niveau des effets spéciaux, le budget étant plus que serré, on ne verra pas grand chose, si ce n'est un mur qui bouge une fois.

Au final, Absentia est un film indépendant qui ne tient pas vraiment ses promesses. D'une lenteur accablante, le film accumule les mélos dramatiques présentant des personnages nageant dans la déchéance ou en quête de rédemption. Mais Mike Flanagan a oublié qu'il faisait un film d'horreur car que ce soit le coté gore ou encore les effets effrayants et faisant sursauter le spectateur, ils sont absents du film et on a l'impression de s'être fait flouer.
Bref, un film qui lorgne du coté de Blood Island présentant des personnages dans une situation délicate, mais qui n'a aucunement le talent et les moyens de faire aussi. Il en résulte un film ennuyeux et vraiment pas horrifique.

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Absentia
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