Voir la fiche complète du film : Megalodon (James Thomas (XLIX) - 2018)

Megalodon

Énième mockbuster pour Asylum qui signe avec Megalodon un survival animalier relativement correct. Il est néanmoins difficile de faire l’impasse sur les nombreux défauts du film, comme le discours proaméricain, les trucages et les incrustations du requin à la surface ou l’anémie (à défaut de cabotinage) qui semble toucher le casting. Une distraction très modeste qui relève néanmoins de l’exploit compte tenu du passif du studio.
Publié le 28 Septembre 2019 par Dante_1984Voir la fiche de Megalodon
4
Requin Sous-marin

En parallèle de ses métrages vite faits mal fignolés, Asylum n’a pas son pareil pour produire des mockbusters au moment opportun. Le principe tient à surfer sur le succès d’un blockbuster tout en sortant son téléfilm fauché dans le même intervalle de temps; le plus souvent d’une bêtise affligeante. Bien entendu, un tel procédé flirte avec les frontières du plagiat et de la tromperie éhontée. Du pitch à l’affiche, tout est fait pour flouer le spectateur et créer un lien avec la référence en question. En l’occurrence, Megalodon use et abuse de la renommée d’En Eaux troubles de Jon Turteltaub pour tenter de vendre sa marchandise qui sent bon le poisson avarié.

Mangez de la baleine, c'est mal.

Bien entendu, le point commun tient à l’espèce préhistorique de requin qui fait les jours heureux des amateurs de survival animalier bon marché. On songe notamment à Shark Attack3 ou encore Megalodon (un titre des plus original) de Pat Corbitt. Le principal attrait du squale est son gabarit qui ferait passer le grand requin blanc pour une sardine. Si elles ne sont guère développées dans ce type d’intrigue, l’hypothèse de certains cryptozoologistes concernant sa survie à notre époque permet d’obtenir une base de travail relativement sympathique. Et c’est précisément sur cet aspect et sur le roman de Steve Alten qu’En Eaux troubles s’appuient pour étayer son propos.

S’il emprunte des idées similaires, le film de James Thomas se contente du minimum syndical en matière de scénarisation. La présente histoire préfère se concentrer sur le naufrage du sous-marin au fond de l’océan plutôt que de suivre la traque de l’animal en surface. Enfin, dans un premier temps. Sans l’ombre d’un doute, l’intrigue est confondante de simplicité. Toutefois, Asylum nous a habitués à bien pire dans le domaine des étrons maritimes. Certes, le récit reste linéaire et prévisible au possible. On évite néanmoins des absurdités omnipotentes, ainsi que des incohérences en pagaille, rendant l’ensemble aussi décousu que stupide dans ses fondements.

La tête des mauvais jours ou une indigestion de cétacé ?

Un comparatif basique avec des productions du même acabit permet de minimiser les dégâts, du moins dans une certaine mesure. Car si Megalodon n’est pas l’ignoble pâle copie d’En Eaux troubles, il s’empêtre rapidement dans les errances inhérentes aux téléfilms réalisés à la va-vite. À vrai dire, la trame emprunte également bon nombre d’éléments à un autre blockbuster: Battleship. Ce dernier avait déjà eu droit à son propre mockbuster avec American Warship. En l’occurence, on retrouve toute la panoplie du bon petit soldat américain. Les relents patriotiques côtoient des morceaux de bravoure complètement stupides, tandis que l’esprit de cohésion du corps des marines face à l’ennemi est suranné au possible.

Par ailleurs, le requin tient un rôle secondaire en raison de trublions russes perturbateurs, renvoyant l’équipage aux heures les plus tendues de la Guerre froide. Un choix qui fait office de remplissage, mais qui n’était guère essentiel. Quant au megalodon, les séquences sous l’eau ne sont pas trop mauvaises, surtout lorsqu’on a droit aux mêmes passages filmés en plan large où le squale aime nager en diagonale dans le grand bleu! Plus sérieusement, l’échelle de son gabarit est globalement respectée, notamment avec le gobage d’un sous-marin, d’une baleine ou la confrontation avec le cuirassé. Un élément apparemment anodin, mais qui se révèle souvent saccagé dans ce genre de métrage fauché. En revanche, on n’échappe guère aux misérables images de synthèse dès que la bestiole crève la surface de sa carcasse.

En fait, il s'agissait plutôt d'un renvoi de sous-marin !

Au final, Megalodon n’est pas forcément le plus mauvais film de requins de l’année. En dépit des défauts plus ou moins volontaires qui parsèment l’intrigue et la réalisation, James Thomas minimise la catastrophe à une modeste distraction au lieu de nous fournir un nanar innommable. Ce qui est pourtant une constante chez Asylum. S’il paraît vain de lui accorder un quelconque crédit en raison de la bêtise de son scénario et de ses valeurs archaïques, il subsiste une progression assez enlevée, rendant l’ensemble dynamique. Une production animalière un peu plus sérieuse et acceptable que la masse informe d’étrons qui le précède. Médiocre, mais moins mauvais qu’escompté.

A propos de l'auteur : Dante_1984
Portrait de Dante_1984

J'ai découvert le site en 2008 et j'ai été immédiatement séduit par l'opportunité de participer à la vie d'un site qui a pour objectif de faire vivre le cinéma de genre. J'ai commencé par ajouter des fiches. Puis, j'ai souhaité faire partager mes dernières découvertes en laissant des avis sur les films que je voyais.

Autres critiques

Last of the Living
Quand on s’attaque à un thème aussi exploité que les morts-vivants ou la comédie de zombies en l’occurrence, il faut avoir un minimum d’idées et un scénario potable pour se lancer dans l’aventure. Faire un film sans imagination et surtout sans apporter un petit quelque chose au genre, c’est un peu comme suivre le troupeau de moutons qui saute de la falaise. Autrement...
Evidence
Malgré les nombreuses critiques négatives récoltées par Phénomènes paranormaux , Olatunde Osunsanmi ne se laisse pas décourager si facilement et poursuit l’exploration du found-footage avec Evidence , thriller à la lisière de l’horreur qui sort directement en DVD. Véritable phénomène depuis la fin des années 1990, les faux documentaires déboulent régulièrement avec un niveau de qualités variables...
Hinamizawa: Le Village Maudit
En 1983, Keiichi emménage dans le petit village d'Hinamizawa. Au sein de son école et en compagnie de ses nouvelles amies, il apprend les étranges croyances locales et une malédiction qui semble se répéter tous les ans lors d'un festival. Bientôt, la fête approche et, avec elle, la mort risque de frapper à nouveau... Adapter un manga en jeu vidéo s'est déjà vu par le passé. Ghost in the shell,...
Slender Man
Considéré comme une légende urbaine montée de toute pièce pour une diffusion virale sur le web, Slender Man est un personnage aussi inquiétant que passionnant. La silhouette humaine élancée, d‘où son patronyme, l’absence de visage renvoyant à un anonymat dans sa forme la plus stricte... Ces caractéristiques sont ancrées dans l’imaginaire collectif sous des noms et des mythes...
Clownhouse
Alors que les années 1980 touchent à leur fin, le cinéma d’horreur est particulièrement hanté par les boogeymans et autres psychopathes issus des slashers. Sous-genre en perte de vitesse à l’époque, ce dernier reste la principale base de travail de Clownhouse , même s’il n’officie pas vraiment dans ce style. Comme son titre l’indique, le premier métrage de Victor...
Megalodon
Réalisateur:
Durée:
88 min
7
Moyenne : 7 (2 votes)

MEGALODON TRAILER

Thématiques