Voix Profondes

Voix Profondes se présente comme l'avant-dernier film du maître de l'horreur macabre et du fantastique ésotérique transalpin. On y décèle des éléments prémonitoires, mis en scène par un Fulci affaibli, conscient qu'il n'a plus tant d'années à vivre. La camera pénètre régulièrement à l'intérieur d'un cercueil où le cadavre d'un homme – cet homme, en quelque sorte, c'est lui – se décompose peu à peu. Notons que les effets spéciaux utilisés afin d'illustrer cet état de pourrissement progressif sont de bonne facture. Hélas, Voix Profondes souffre de défauts non négligeables, notamment d'un point de vue technique: l'image est assez terne, plus proche d'une production télévisée que d'un véritable film de cinéma, et l'éclairage accuse une surexposition excessive. Quant au récit, il tend à pédaler trop souvent dans la chocroute lorsqu'il ne se montre pas ennuyeux. En contrepartie, le métrage nous réserve quelques séquences d'onirisme entre une jeune fille et son père non sans une certaine beauté (la poursuite dans les bois, le passage du train, le final) et au bilan des scènes gore, on pourra savourer un plan d'autopsie gentiment cra-cra ainsi que la vision d'un met peu ragoûtant où les jaunes d'œufs se voient remplacés par des yeux crevés l'un après l'autre à l'aide d'un couteau. Buon Apetito!

Voix Profondes bénéficie d'un scénario moins rachitique qu'à l'habitude pour du Fulci; une sorte d'enquête à la Agatha Christie plutôt bien pensée, même si au demeurant simpliste et un peu flemmarde dans le traitement. Le casting s'en sort plutôt honorablement – Karina Huff qu'on avait déjà pu voir dans le très sympathique La Casa Nel Tempo tire son épingle du jeu dans le rôle de la fille du défunt aidant celui-ci à saisir les origines de sa mort –, et concernant la bande-son, celle-ci tient la route, alternant le bon (mélodies synthétiques funestes du meilleur effet) et le moins bien (beats 80's un brin datés). Cette œuvre ne figure sans doute pas sur le podium des réussites du réalisateur de L'Au-delà, L'Enfer des Zombies et L'Emmurée Vivante, la faute à certaines maladresses plus ou moins importantes. Toutefois, elle reste un jalon incontournable dans sa vaste filmographie, et ce rien que pour la fascination (la peur ?) de la mort qu'elle explicite, phénomène abordé de manière plus tacite et subtile dans le tout dernier cru de Fulci, l'excellent Door to Silence.

Voices From Beyond est l’avant dernier film de Fulci. Celui-ci est un histoire de fantôme ou un homme récemment mort d’une hémorragie d’estomac tente avec sa fille de savoir la raison exacte de son décès. Un film plutôt divertissant, qui aurait pût être mieux mais l'esthétique de certaines scènes sont vraiment un point positif. Au générique, Fulci dit avoir dédié ce film a quelques bon amis donc Clive Barker. Bref, ce n’est pas son meilleur film de fin de carrière mais quand même on ressent toujours la petite touche spécial apporté par Fulci. 6.5/10