Robin des Bois et La Créature de Sherwood

Belle idée que de tenter de renouveler l'histoire archi connue du plus célèbre archer du monde en y ajoutant un élément fantastique, pas si décalé qu'on pourrait le penser : après tout, l'ensemble se situe au 12ème siècle, époque se prêtant beaucoup aux légendes dragonesques.

Mais comme toutes les belles idées, si la concrétisation rate, la déception est grande. Et ici, bien que beaucoup aient vraiment bien fait leur boulot, c'est un ratage.

Commençons par le meilleur : les acteurs-et-trices. S'ils ne sont pas tous très doués, tous ont en tous cas fait de leur mieux pour porter un scénario creux, sans aucune surprise, et même par moment inepte (moi qui suis nul en Histoire, y a quand même 2-3 bricoles qui m'ont fait tiquer, c'est dire). Qui pis est, ils ont eu à rendre crédibles des personnages très mal conçus, à faire face à des situations hautement improbables et à gesticuler comme ils pouvaient dans des scènes d'actions molles, plates et mal chorégraphiées. Alors certes on peut dire que l'interprétation générale va de médiocre à passable, mais vu le challenge, on peut quand même leur tirer chapeau bas.

Les effets spéciaux sont d'assez bonne facture, mais malheureusement bien mal incrustés, les rendant terriblement moches. La créature est bien faite (les loups, moins), mais pas très impressionnante (à peine plus grande qu'un vélociraptor, pas se fier à la jaquette), et bouge de manière plutôt naturelle et fluide... dans les mêmes combats piteux que ceux mentionnés plus haut, d'où un résultat quelconque.

Réalisation, montage, photographie, scripte et costumes sont tous à jeter, mais ni aux orties ni aux requins (ce serait abîmer un paysage ou intoxiquer de pauvres bêtes sans défense, et c'est mal). Direct à l'incinérateur. On s'ennuie; la forêt est jolie (et très bien débroussaillée) mais on ne la voit quasiment pas (alors que 90% du film se passe dedans, bel exploit); les personnages sont tous très beaux (sauf les méchants, hou !), très propres (même au fond d'un cachot, on se doit de garder une barbe impeccablement taillée), et ont tous un ou deux pots de gel dans leur besace pour remettre en place leur brushings après les scènes d'actions (qui n'ont pas grand chose de décoiffant, mais par moment y a du vent), sauf un personnage : le muet. Lui, à un moment, il est un peu sale : après s'être caché dans un trou, avoir dormi dans les bois puis un cachot, s'être battu... il a un peu de marron sur la joue. Souillon, va !

Dernier point pour achever : après environ 1h20 de navet gentiment neuneu pour tous publics, le réalisateur (ou le scénariste, ou le balayeur, j'sais pas trop) se fait un trip gore pendant deux minutes, sans prévenir (aux amateurs de sensations : ça reste mollasson et plat, mais avec un démembrement et un jiclage de sang). Du coup, y a même pas moyen de mettre des gamins devant.