Le dossier des enfants aux yeux noirs

On doit la première mention documentée des enfants aux yeux noirs à un journaliste du Texas, Brian Bethel. Le 30 juillet 1997, il a décrit sur un groupe Internet son étrange rencontre avec deux adolescents, un an plus tôt, à Abilene, et mentionne qu'une autre personne lui a relaté une expérience similaire faite à Portland, en Oregon.

Au cours des années suivantes, de nombreuses personnes ont rapporté leur rencontre avec des enfants aux yeux noirs (Black-Eyed Kids en anglais, ou BEKs). Leurs histoires se ressemblent toutes. Âgés de six à seize ans, les enfants aux yeux noirs arborent une apparence banale, à l’exception de leur teint pâle et de leurs yeux complétement noirs, sans iris ni pupille. La plupart du temps, ils sont habillés comme tous les adolescents de leur âge, mais parfois ils portent des vêtements anciens ou grossièrement cousus.

Ils apparaissaient toujours la nuit, parfois seuls, souvent en groupe de deux. Leur principal point commun est qu'ils essaient de convaincre leur interlocuteur de les laisser entrer dans une habitation ou un véhicule, usant parfois de manipulation mentale ou prétextant un besoin de téléphoner à leurs parents ou de se protéger du froid. Ils semblent incapables d’entrer dans un endroit sans y avoir été invités par son propriétaire.

Leur nature exacte demeure incertaine.

L'auteure scientifique Sharon A. Hill indique qu'il n'existe aucune documentation prouvant l'existence des enfants aux yeux noirs et mentionne que leur description a tout d'une légende folklorique, similaire aux apparitions de chiens noirs ou d’autres créatures fantasmagoriques. Bethel, de son côté, maintient en 2013 dans un article publié par le Abilene Reporter News que sa rencontre paranormale était réelle.

Notons qu’il n’est pas le seul à l’affirmer. Citons ainsi les exemples de Craig Besand, un étudiant américain expatrié à Norwich, en Angleterre, qui rencontra un duo d’enfants en 2009 aux abords du cimetière de Dereham Road ; de Carris Holdsworth à Lisburn, en Irlande du Nord ; de Beth Stringfield, une mère au foyer de Lawson, dans le Missouri, qui était en train de déjeuner dans la cuisine lorsqu’elle a entendu frapper à sa porte d’entrée ; ou encore le cas de la forêt de Cannock Chase, en Angleterre, laquelle serait un haut lieu de ce type d’apparitions.

La multitude de blagues, de vidéos truquées et de faux témoignages postés sur Internet ont inévitablement entaché la crédibilité des victimes et les sceptiques prétendent que toutes ces histoires sont inspirées du témoignage de Brian Bethel. Néanmoins, l’auteur David Weatherly, qui a consacré un livre au phénomène, souligne que de telles rencontres avaient déjà été rapportées avant la naissance d’Internet, notamment en 1950 en Virginie et en 1974 en France.