Woochi: Le magicien des temps modernes
Le film qui nous occupe aujourd'hui est sud-coréen et selon la jaquette, a attiré pas moins de 7 millions de spectateurs dans les salles obscures.
L'histoire?
A la création du monde, des Dieux Taoistes reçurent comme mission de garder prisonniers des démons maléfiques, les gobelins durant 3000 jours. Hélas, ils les laissèrent s’échapper, et ceux-ci se mirent en quête d’une flûte pour dominer le monde.
Woochi, un jeune magicien talentueux toujours accompagné de Chorangyi, passe son temps à utiliser son pouvoir dans le but de troubler l’ordre public, et en particulier la royauté. Hélas pour lui, ses facéties prendront fin lorsqu’il se retrouvera piégé dans une peinture.
500 ans plus tard, à notre époque, les divinités taoistes n’ayant toujours pas réussi à stopper les gobelins, réveilleront Woochi pour qu’il exécute la tâche à leur place, mais c’était sans prévoir à quel point il deviendrait incontrôlable dans le monde moderne...
Bigre, voilà un pitch fichtrement prometteur, improbable croisement des Visiteurs et de légendes asiatiques.
Le contre-jour : classique, mais toujours efficace...
Personnellement, avec mes yeux d'occidentaux, c'est la deuxième option que je privilégie. Parce qu'un cadrage raté reste un cadragé raté, où qu'on se place sur la mappemonde. De même qu'un montage trop cut en Corée du Sud restera trop cut en France.
De fait, le premier problème auquel doit faire face le spectateur qui s'attaque à Woochi, c'est une première demi-heure franchement brouillonne, tant au niveau du scénario que de la réalisation. Les enjeux ne sont pas très clairs car on passe d'un personnage à l'autre (voire d'une époque à l'autre) sans transition. Ce n'est qu'au bout d'une trentaine de minutes que l'enchaînement frénétique des situations va se calmer et que le film va enfin devenir compréhensible.
Gageons qu'à ce moment, certains spectateurs auront déjà décroché.
Heureusement, les courageux seront récompensés, car la suite va se montrer plus réussie.
La contre-plongée : toujours efficace également...
Ceci entraîne une certaine mollesse dans les combats qui apparaissent comme trop chorégraphiés.
De plus, il convient de signaler que la réalisation n'est pas exempte de reproches. Trop souvent elle cache ce qu'elle est censée montrer et frustre parfois. L'exemple des gobelins est le plus frappant. Impressionnantes et stylées, ces créatures sont trop peu présentes à l'écran et quand elles le sont, c'est par tranches d'une ou deux secondes, ce qui ne laisse pas le temps au spectateur de les admirer. Rageant !
Pour en terminer avec les points négatifs, signalons quelques chutes de rythme dans la seconde partie avant d'arriver au combat final.
Un méchant tout feu, tout flamme...
Et que dire de son acolyte, l'homme-chien? Plus tête à claques, tu meurs. Quoique dans leur genre, les trois divinités taoistes ne sont pas mal non plus.
Bref, les gentils sont bien grâtinés, alors que les méchants ont la classe impériale (raaaah, ces gobelins!).
Trois divinités ridicules et un homme-chien: toute la classe taoiste...
...opposée aux gobelins en armure.
L'humour déployé ici apporte un plus à l'ensemble, malgré une lourdeur et une naïveté parfois touchantes. Mais l'humour étant une chose tellement subjective, il serait malvenu de le critiquer ici. Pour rappel, même dans l'excellent Shaolin Soccer, tous les gags ne fonctionnaient pas aux yeux des Occidentaux.
A vous de voir si adhèrerez.
Michael Jackson-style...
Le spectateur lambda et non-initié sera peut-être moins intéressé, mais pour les autres, n'hésitez pas à visionner ce film exotique et rafraichissant.
Dommage que ses quelques défauts lui fassent rater le coche, à savoir devenir un incontournable.
Geoffrey Claustriaux
Un film de Dong-hun Choi
Avec : Su-jeong Lim, Dong-won Kang, Yun-seok Kim, Jung-ah Yum