Voir la fiche complète du film : V/H/S (Ti West, David Brückner, Joe Swanberg - 2012)

VHS

V/H/S n'apporte franchement rien dans les deux genres qu'il assimile. Le côté found footage est dégueulasse, tandis que l'aspect sketch est plutôt décevant.
Publié le 14 Août 2013 par AqMEVoir la fiche de V/H/S
4
Le film à sketches est un principe assez simple et sympathique. Il propose d'insérer plusieurs petites histoires ou saynètes au sein d'un fil rouge, afin de faire connaître différentes sensations au spectateur. Parmi les plus connus on peut citer Creepshow de George A. Romero et ses deux suites plutôt dispensables. Aujourd'hui, ce genre qui, sans être délaissé, n'a pas su proposer quelque chose d'intéressant ou qui relève le niveau, comme les deux Scream Show, revient à la mode avec notamment The Theatre Bizarre ou bien ce V/H/S, qui propose des sketches en found footage. Alors le film est-il bon et relève-t-il la barre des films à sketches ? Quand on sait que le found footage est réellement un foutage de gueule et permet juste une certaine facilité dans le montage et dans le scénario, doit-on attendre quelque chose de vraiment positif via ce film ? Allons voir de plus près les cinq historiettes qui parcourent ce métrage.


Actrice au rabais à vendre, seconde main !

Le premier segment est une histoire assez banale entre trois potes qui veulent faire la fête et se bourrer la gueule en espérant trouver des nanas pour baiser. Mais leur trip, c'est de filmer leur partie de jambes en l'air. Pour le coup, ils offrent à l'un des leurs, une paire de lunettes qui fait caméra. Seulement, parmi les créatures qu'ils ramènent dans l'hôtel, l'une d'entre elles, super bizarre, va devenir leur pire cauchemar. Si l'histoire est assez bonne et l'actrice principale, jouant une espèce de démone est relativement convaincante, on va vite voir les limites imposées par le found footage et la VHS. Premièrement, la qualité de l'image est relativement dégueulasse. Ensuite, le fait de mettre la caméra sur les lunettes n'est pas une bonne idée. En effet, on suit tous les mouvements de tête du personnage, jusqu'au vomissement et l'action devient rapidement illisible. Alors quelques bons plans fonctionnent bien, comme lorsque l'on voit la nana dans une drôle de position en contre jour, mais cela reste assez anecdotique. Certains défauts viennent entacher le récit, comme le fait que l'homme ne perde pas ses lunettes en tombant dans les escaliers. Néanmoins, ce segment reste assez agréable grâce à une histoire assez innovante et surprenante.

Le deuxième segment est résolument le plus faible de tous. On y croise un jeune couple qui va visiter le désert aux States. Une femme frappe à la porte de l'hôtel dans la soirée et l'homme explique qu'il la rembarre. Durant la nuit, quelqu'un prend la caméra et filme le couple en train de dormir et va faire des conneries dans la salle de bains, comme mettre la brosse à dents du gars dans l'eau des chiottes. Sans réel intérêt, que ce soit dans la mise en scène ou dans l'histoire en elle-même, ce segment est mou, lent et ne comporte aucun intérêt. Les acteurs jouent mal et la fin est d'une ringardise abjecte. Bref, il s'agit là d'un passage sans grand intérêt qui va faire plonger le film dans une léthargie assez nauséabonde et qui va dégouter le spectateur. Entre les mouvements frénétiques du premier segment et l'inutilité de celui-ci, on commence à sentir l'esbroufe.

Le troisième segment est un peu plus classique dans son déroulement et emprunte son schéma narratif dans le slasher. Encore une fois, l'image est dégueulasse, ça bouge dans tous les sens, mais on commence à s'y habituer. Le plus gros problème dans ce segment provient des acteurs, qui sont vraiment mauvais et désagréable. En gros, quatre jeunes partent dans une forêt où des crimes ont eu lieu. On apprend par la force des choses que la brune de l'équipe est une rescapée de la première tuerie et qu'elle est là pour se venger. Chose surprenante, le tueur est une sorte de vibration pixélisée presque invisible à cause de sa rapidité. Les passages gores sont bien présents, mais ils sont desservis par des comédiens au ras des pâquerettes. Sans être inintéressant, ce sketch ne surprendra pas grand monde et sa fin demeure d'une connerie imbuvable.


Vergeture faciale !

Le quatrième et avant dernier segment est un peu plus mystérieux et intéressant que les autres. Déjà, il bouge beaucoup moins puisqu'il utilise une webcam. On s'écarte un peu du sujet, mais pas tellement, puisque le fil rouge est une succession de cassettes vidéo mises dans un magnétoscope (oui, aux States, ça existe encore !). On y voit constamment une jeune femme qui discute avec son copain via internet. C'est alors que des bruits et des apparitions émergent dans son appartement. On voit des silhouettes, des portes qui claquent et tout cela ressemble un petit peu à Paranormal Activity en plus vif. Elle décide alors d'en savoir un peu plus sur ces petits êtres. On aura droit à notre lot d'apparitions surprises, mais la plus grosse surprise viendra de la fin, vraiment inattendue, et même si l'on ne comprendra pas grand-chose, reste inquiétante et malsaine. Il s'agit là d'un segment plus agréable et plus reposant, mais aussi un peu plus inquiétant.

Le cinquième et dernier segment est sûrement le plus réussi et le plus intéressant. Alors qu'une bande de potes se déguise pour Halloween, ils décident d'aller faire la fête dans une maison où ils ont rendez-vous. Ils se trompent de baraque et tombent dans une immense bâtisse inquiétante, où des silhouettes longent les murs et où les objets bougent tout seul. Pensant qu'il s'agit là d'une blague pour la fête, les quatre copains entendent du bruit à l'étage et trouvent quatre mecs qui essayent d'assassiner une jeune fille attachée. Ils décident de la libérer et la maison va se déchaîner, sortant des bras des murs, lançant violemment des objets et fermant les portes. Il s'agit du segment le plus efficace, celui qui bouge le moins au niveau de la caméra et qui assure un rythme soutenu et une histoire très sombre. La fin est vraiment emmenée, avec sa volée d'oiseaux et il y a presque de quoi en faire un long métrage.

Bien évidemment, tous ces segments sont reliés entre eux via un fil rouge, où l'on voit une bande de potes s'introduisant dans une maison pour récupérer une cassette vidéo. Ils tombent alors sur le cadavre du propriétaire et sur un lot de cassettes qu'ils s'empressent de regarder les uns après les autres avant de disparaître de façon étrange. Mal filmé, pénible à voir et avec des personnages aussi insupportables qu'inutiles, il s'agit d'un fil rouge bien faiblard qui n'emportera pas un franc succès. Il aurait été plus facile de trouver un autre fil pour introduire les histoires horrifiques.


C'est toi le chat !

Au final, V/H/S est un coup d'épée dans l'eau qui n'apporte franchement rien dans les deux genres qu'il assimile. Le côté found footage est dégueulasse et donne la gerbe, notamment lors du fil rouge et de deux segments et l'aspect sketch est plutôt décevant, ne proposant que deux segments sympathiques, deux mauvais et un assez moyen. Bref, un succès presque immérité pour cette production qui sera vite suivi par une autre suite, S-V/H/S avec d'autres jeunes réalisateurs accros à l'horreur.

Autres critiques

Frankenstein's Army
Le monde du Found Footage est décidément bien vaste. Je ne vous apprendrai rien en écrivant que ce sous-genre du cinéma d'horreur possède de nombreux détracteurs à cause de ses qualités visuelles souvent discutables, mais force est de reconnaître qu'il propose aussi un cadre cinématographique propice à de nombreux délires et qu'il sait s'adapter à toutes les sauces, que ce soit la SF ( Apollo 18...
The legend of Boggy Creek
Les films relatant les méfaits du bigfoot ou du sasquatch ont pris leur essor dans les années 1970. The Legend of Boggy Creek s’avance comme le fer de lance de ce sous-genre du survival animalier. Son succès a suscité bon nombre de vocations par la suite ; certaines plus dispensables que d’autres. S’appuyant sur de véritables témoignages et des faits divers, l’intrigue...
Phantom Racer
Comme vous le savez peut-être, les Américains aiment les courses de Nascar, sorte de bolides urbains qui tournent en rond sur un circuit fermé dont vitesse et prise de risque sont les maître mots. Genre quasiment inconnu en France, il s'agit pourtant d'un sport automobile que l'on voit souvent à la télé ou parfois dans des films. Je pense bien évidemment à Destination Finale 4 ...
Zombeavers
Il est des productions que l’on sait d’avance ratées ou destinées à public amateur de nanars et autres navets. Avec les films catastrophe, le survival animalier est les porte-étendard le plus malmené. Ce n’est pas parce que l’on évoque des sujets plus irréalistes que crédibles, qu’il faut en faire n’importe quoi. Même un pitch complètement idiot, on peut...
Doom
La saga Doom est connue de tous les fans de jeux vidéo pour avoir popularisé tout un genre : le FPS (First Person Shooter). Certes, il y avait bien Wolfenstein , mais Doom était tellement novateur et supérieur à son aîné de seulement un an qu'on lui donna son nom pour caractériser les jeux de tirs à la première personne, soit "Doom-like". Des couloirs labyrinthiques, des beuglements...
V/H/S
Durée:
116 min
7.32
Moyenne : 7.3 (25 votes)

'V/H/S' Trailer HD

Films en tendance

Thématiques