Voir la fiche complète du film : L'Ultime Sharknado: Une Question de Temps (Anthony C. Ferrante - 2018)

The Last Sharknado : It's About Time

Une intrigue construite uniquement sur la base d’illogismes et d’inepties pour conclure en « apothéose » l’un des pires étrons du survival animalier. Une nullité telle qu’elle repousse les limites du concevable en la matière. D’autant plus incompréhensible que cela ne fera que renforcer le statut culte et néanmoins usurpé de la saga.
Publié le 16 Septembre 2018 par Dante_1984Voir la fiche de L'Ultime Sharknado: Une Question de Temps
1
Voyage dans le Temps Requin

Depuis 2013, Sharknado est devenu un phénomène aussi inexplicable qu’incongru. Malgré sa débilité clairement affichée, une équipe au rabais et un concept fauché en rase-mottes, Anthony C. Ferrante a réussi le pari hautement improbable de rendre «culte» un étron du septième art. Comme évoqué dans les critiques des précédents volets, la nullité s’est avérée un standard de qualité. Prétexte appuyé par le sacro-saint divertissement d’une masse abrutie par quelques produits plus ou moins licites. Fort heureusement, il faut bien une fin à tout, même aux pires exactions du septième art. Si nul n’est prophète en son pays ou son époque, force est de reconnaître que Fin Shepard a pris le dicton au mot avec un voyage dans le temps en guise de baroud d’honneur.

On bouscule l'ordre de la chaîne alimentaire !

Prônant une apocalypse d’un genre nouveau,le cinquième opus se terminait en queue de poisson pour tenter de fournir un dernier effort poussif. Après avoir écumé les genres et les références cinématographiques en tout genre, on a droit aux premiers requins voyageurs temporels de leur état. Si l’on connaissait la saga d’Asylum pour son manque de cohérence entre chaque séquence, celles-ci trouvent dorénavant une justification à sa mesure avec des passages alambiqués entre différentes époques. L’occasion est donnée de saper les derniers pans de raison des spectateurs en massacrant l’histoire et des films cultes dont le statut n’est, en l’occurrence, guère usurpé.

On songe bien évidemment à Retour vers le futur, mais aussi aux œuvres arthuriennes (Excalibur, Princess Bride...) ou les odyssées préhistoriques, comme La guerre du feu. Cela passe par des répliques cinglantes, ainsi que par des saynètes au résultat affligeant. Car non satisfait de promouvoir une telle débandade dans la cohésion narrative, les transitions se font à coup de projection dans les airs, dignes des plus mauvais cartoons. Pour ceux qui en douteraient encore, on peut évoquer la chasse aux requins à dos de ptéranodon, la fée Morgane reconvertie en travesti mal embouché ou une allusion à Roboshark au 210e siècle de notre ère avec des sentinelles décérébrées.

Haut les flingues, pied-tendre !

À ce stade, les requins n’ont plus la moindre importance en eux-mêmes. On ne peut même pas parler d’une menace en tant que prédateurs, mais simplement d’un caprice météorologique qui investit tous les pans de l’histoire connue et inconnue. On se contente de quelques coups de pompes bien placées, de survoler les sharknado ou de jouer au baseball avec les squales. Pour les attaques, ça croque des seconds couteaux entre deux rafales. Inutile de s’attarder sur la variété des espèces qui compose ces tornades d’un autre temps. Tant au niveau de la taille que des disparités morphologiques, les squales se suivent et se ressemblent dans leur pathétique vol planant.

Dans de telles circonstances, on ne peut escompter une once de réalisme, mais était-il nécessaire de multiplier les anachronismes et autres reconstitutions bancales pour justifier la connerie antédiluvienne qui émane de ce produit? Toujours est-il que la variété des époques se heurte au grand n’importe quoi d’une intrigue à la nullité intrinsèque. Et l’on ne peut même pas se retrancher vers une abondance de situations aussi «généreuses» qu’improbables. Un clin d’œil au feuilleton Beverly Hills 90210 et un retour aux sources du concept n’enlèveront rien à un dénouement en roue libre. Ainsi, on peut croiser au détour d’un vortex temporel des gladiateurs, des boxeurs, une navette spatiale, sans oublier Adolf Hitler. Cherchez l’intrus...

Surfnado on the beach !

Au final, The Last Sharknado : It's About Time est à l’image du reste de la franchise. À savoir, opportuniste, incroyablement mauvais et d’une stupidité omnipotente. Le simple fait que son succès tient à sa nullité a de quoi laisser perplexe. Il existe des métrages fun et décomplexé qui n’ont pas besoin de s’afficher en tant que nanar ou faux nanar pour divertir. Force est de constater que la formule fonctionne et continue à faire des émules, au grand dam de véritables productions animalières. À moins de partager le mauvais goût des scénaristes ou de confondre convivialité et absurdité pour des soirées entre amis, cet ultime opus, comme le reste de la franchise, ne mérite aucune considération. Plus un bad trip qu’un délire réjouissant.

A propos de l'auteur : Dante_1984
Portrait de Dante_1984

J'ai découvert le site en 2008 et j'ai été immédiatement séduit par l'opportunité de participer à la vie d'un site qui a pour objectif de faire vivre le cinéma de genre. J'ai commencé par ajouter des fiches. Puis, j'ai souhaité faire partager mes dernières découvertes en laissant des avis sur les films que je voyais.

Autres critiques

Yéti : Le géant d'un autre monde
Les années 1970 sont particulièrement friandes des créatures mythiques qui ornent le tableau de chasse fantasmé des cryptozoologues. Le sasquatch, le bigfoot ou même l’abominable homme des neiges ont eu droit à quelques métrages plus ou moins dispensables. C’est notamment le cas de Sasquatch, the Legend of Bigfoot , Snowbeast ou encore Screams of a Winter Night . Il est en revanche un...
Dragonball : Evolution
Dire que cette adaptation live du manga culte d’ Akira Toriyama s’est faite désirer est un doux euphémisme. En effet, cela faisait presque une dizaine d'années que des rumeurs couraient sur un possible long métrage et que des légions de fans s’excitaient à la moindre image "fake" débarquant sur le net. L’annonce officielle par la FOX de la mise en chantier du projet a donc logiquement attisé l’...
Scar 3D
Les producteurs et les gérants des salles de cinéma ont eu il y a quelques décennies la bonne idée de vouloir faire des films en 3D, dans l'espoir mensonger de faire vivre de nouvelles sensations aux spectateurs et dans l'espoir véritable de faire des rentrées d'argent conséquentes. Ce sketch a commencé dans les années 80 avec des films comme Vendredi 13 Meurtres en 3D ou encore Les Dents de la...
Ghost Game
Tiens, un film asiatique avec des fantômes. Un de plus... C'est que depuis le succès de Ring 1er du nom, on en bouffe jusqu'à plus soif ( The Grudge, Réincarnations, Dark Water , et j'en passe) et si les qualités sont souvent présentes, il devient franchement dur de s'exciter sur ces productions qui s'empilent à n'en plus finir. Toutefois le pitch de Ghost Game pouvait s'avérer excitant avec sa...
The Dinosaur Project
Qui a dit que le film de dinosaures était mort ? Les deux suites à Jurassic Park en deçà — pourtant très appréciées de votre humble serviteur — des attentes ? Ou la tentative de reboot/sequel Jurassic World , véritable déminage au box-office, mais flingué par-ci par-là par la critique ? Non, impossible, inconcevable. Rien n’atteindra la candeur de ces êtres surdimensionnés, pas...
L'Ultime Sharknado: Une Question de Temps
Réalisateur:
Durée:
3
Moyenne : 3 (2 votes)

THE LAST SHARKNADO: IT'S ABOUT TIME! TRAILER

Thématiques