Ghost Game
Toutefois le pitch de Ghost Game pouvait s'avérer excitant avec sa bande de crétins envoyés dans un ancien camp hanté et surveillés par les caméras d'une émission de télé-réalité. Las, 1h40 plus tard on se dit que franchement, il faudrait qu'ils cessent de nous abreuver de ces productions insipides calibrées pour surfer sur le succès des films précités...
Noooooon! Pas encore un film de fantômes asiatique!
Derrière vous, c'est affreux!
Car s'il y a bien quelque chose que l'on ne peut reprocher à ce début de film, c'est de nous faire languir. En effet, à peine dix minutes après le début du film, générique compris, l'action est déjà lancée et les spectres font leur apparition. Le revers de la médaille c'est qu'aucun des personnages ne nous est présenté et qu'une heure après le début du film, on ne sait toujours pas qui est qui (ce qui est très mauvais pour l'identification et la sympathie du spectateur).
C'est d'autant plus gênant que la grande majorité des scènes sont noyées dans la pénombre et que l'on a du mal à distinguer qui fait quoi. Ce procédé finit par lasser le spectateur et par le désintéresser totalement de l'action et c'est dommage car le coté télé-réalité est assez bien retranscrit avec les épreuves débiles que doivent accomplir les candidats et qui ne sont pas sans rappeler les âneries façon Loft Story ou autre Secret Story, dans un tout autre registre évidemment.
Profitez-en, vous ne les verrez plus aussi bien.
De son coté, la réalisation est bonne mais comme déjà dit plus haut, on ne peut pas trop apprécier ses effets puisque tout se passe dans la pénombre. C'est frustrant aussi car les rares scènes qui se passent dans la lumière du jour parviennent à créer l'effroi encore plus que les séquences de nuit (le pétage de plomb de la fille pendant le repas du début).
Le scénario est au diapason du reste, il commence bien puis finit par tourner en rond en répétant ses effets jusqu'à la nausée (on n'ose compter le nombre d'apparitions de spectres dans la lumière des torches!) et finit par devenir franchement nébuleux puisqu'on ne sait plus qui est déjà mort et qui il nous reste comme "héros". Certains réapparaissent d'on ne sait où alors qu'ils étaient censés avoir quitté le jeu et y reviennent sans rencontrer de problème. Bref, une fois de plus, ceci forcera le spectateur à s'enfoncer dans la torpeur surtout que les mises à mort graphiques se font très rares.
Heureusement les quelques unes qui nous sont offertes valent le coup (je pense au coup du tourniquet notamment). Ce sera toutefois loin d'être suffisant pour les amateurs du genre.
Lui-même n'est pas certain de bien voir ce qui est devant lui...
Mais le comble est atteint lors du générique final qui nous montre la vidéo de présentation de chaque personnage alors que l'on a attendu pendant des plombes pour en savoir un peu sur les andouilles que l'on voit à l'écran!
N'en jetez plus! Le film terminera probablement sa carrière de la même manière qu'il est filmé, c'est-à-dire dans l'ombre et c'est plus que dommage car il y avait du gros potentiel à tous les niveaux (casting, réalisation, décors,...) mais le tout a été assez mal maitrisé.
Geoffrey Claustriaux
Un film de Sarawut Wichiensarn
Avec : Pachornpol Jantieng, Thanyanan Mahapirun, Supatsiri Patomnupong, Phongsak Rattanapong