The Hills run red
Un slasher/survival en milieu forestier, ça vous dit? Comment ça, non?
Mais si allez, je vous promets que celui-ci vaut le détour.
Tout d'abord, sachez que le film jouit d'une très bonne réputation grâce à un buzz sur le net et à quelques apparitions réussies en festival.
Ce Direct-to-dvd produit par Dark Castle et distribué par la Warner permet au réalisateur Dave Parker (Les Morts haïssent les vivants) de passer à la vitesse supérieure et d'enfin avoir les moyens de matéraliser ses ambitions à l'écran.
Pourtant, un rapide tour sur les sites de critiques francophones a de quoi faire retomber l'enthousiasme, car quand ce n'est pas "The hills run red met toutes les chances de son côté pour devenir un bon gros navet", on a droit à "un climax aberrant de violence gratuite et de dialogues insipides censés disserter sur le cinéma".
J'avoue rester perplexe devant ces critiques, car malgré une certaine lassitude pour le genre du survival, ce Hills run Red m'a vraiment enthousiasmé.
Explications.
Babyface, serial-killer de son état...
Fan de films d'horreur, Tyler, un jeune étudiant, poursuit sans relâche un film mythique tourné dans les années 80, The Hills run Red, dont il ne subsiste qu'une obscure bande-annonce. Il faut dire que le film a été rapidement retiré de l'affiche à cause de sa violence malsaine. Depuis, tous les membres de l'équipe, à commencer par son réalisateur, semblent avoir disparu.
Mais il en faut plus pour décourager Tyler qui retrouve la fille du réalisateur et parvient à la convaincre de le conduire sur les traces du mythique tournage...
Oh! La belle rouge!
Le point de départ du scénario, déjà, est assez accrocheur pour tout cinéphile qui se respecte. En effet, voir le film d'horreur le plus effrayant de tous les temps est un peu comme le saint-graal pour bon nombre d'entre nous, amateurs du cinéma qui fait bondir. Et c'est aussi ce qui motive Tyler, chose qui ne peut que lui attirer la sympathie du spectateur.
Bon, le film en question (le fameux Hills run Red) ne ressemble qu'à un ersatz de Vendredi 13 si l'on en croit sa bande-annonce, mais qu'importe, voilà notre étudiant et sa bande en route pour les lieux du tournage.
Le scénario n'en a peut-être pas l'air comme ça, mais il sait se montrer très inventif par moment, et ce malgré quelques facilités dérangeantes.
Par exemple, les campagnes américaines ne sont-elles peuplées que de bouseux adeptes du viol ? Cette situation mille fois vue sonne comme un passage obligé pour tout survival qui se respecte, mais elle n'en demeure pas moins franchement gonflante pour les spectateurs rôdés au genre.
Il en va de même pour le "retournement de veste" de l'un des personnages, chose que l'on avait vu venir dès le début...
Et pour en finir avec les points qui fâchent au niveau du scénario, je ne saisis pas l'intérêt de suggérer que cette famille dégénérée est cannibale. Cela n'apporte rien, si ce n'est quelques plans gores inutiles.
Bref, cette accumulation de clichés fait tache et nuit au scénario qui, par ailleurs, est quasiment irréprochable.
Mais quoi qu'est-ce donc?
Les personnages sont crédibles et bien plus malins que d'habitude. Normal, puisque deux d'entre eux sont des férus du cinéma d'horreur. Ils utilisent donc leur "savoir" en la matière pour se prémunir contre les dangers potentiels. On pense d'ailleurs parfois à Scream dans la manière de faire référence aux codes du genre afin de mieux les détourner.
De plus, la réalisation de Dave Parker sait se montrer efficace et même si les emprunts sont parfois trop voyants (Coucou Saw pour la scène du piège des arbres, bonjour Vendredi 13 pour certaines séquences dans les bois), ils ne nuisent pas à la lisibilité de l'ensemble.
Les meurtres ont le bon goût d'être rarement hors-champ et il faut dire que The Hills run Red ne lésine pas sur l'hémoglobine. Babyface charcute joyeusement dans un déluge de gorges tranchées et de membres amputés, le tout sous l'oeil attentif du réalisateur.
Concernant ce tueur, sachez que son histoire est originale et que malgré la "ressemblance" physique, il est bien plus humain que Michael Myers ou Jason Voorhees.
Que dire de plus pour vous inciter à voir ce film ? Que Sophie Monk passe une partie partie du métrage la poitrine à l'air ? (N'insistez pas, pas de photo!) Que la mise en abîme du rapport entre le cinéma et son public est amusante ? Ou que l'image donnée de l'adultère est si bien faite que... Non ! Tout ceci ne vous intéresse pas. (Quoique Sophie Monk...)
L'histoire est prenante, le sang gicle et la réalisation est bonne. C'est tout. Point, à la ligne.
Bon, si vous insistez... (cliquez sur l'image)
Mais qu'attendent les éditeurs français pour sortir The Hills run Red dans nos contrées??
"The hills run red met toutes les chances de son côté pour devenir un bon gros navet"
Non, vraiment, je ne comprends pas...
Un film de Dave Parker
Avec : Janet Montgomery, William Sadler, Sophie Monk, Tad Hilgenbrink