Voir la fiche complète du film : Terreur sur la Ville (Charles B. Pierce - 1976)

Terreur sur la ville

Un film qui n'est pas parfait, mais tout à fait appréciable si l'on est amateur de thriller/slasher.
Publié le 18 Février 2022 par GeoffreyVoir la fiche de Terreur sur la Ville
7
Tueur en série

Rimini Editions continue son exploration des petite perles oubliées du cinéma d’horreur en exhumant aujourd’hui cette Terreur sur la Ville (The Town That Dreaded Sundown), un titre peu connu chez nous, mais culte outre-Atlantique où il a d’ailleurs connu les joies d’une suite/remake (très réussie) en 2014 sous la bannière Blumhouse.

Terreur sur la Ville se base sur une histoire vraie. En effet, en 1946, un tueur, surnommé "The Phantom Killer", s'en prend à plusieurs résidents de la ville. Pendant des mois, le mystérieux tueur sème la terreur dans cette paisible communauté. Puis, un jour où il devait se manifester, il ne l'a pas fait et on n'a plus jamais entendu parler de lui. Son identité est demeurée mystérieuse…

Terreur sur la Ville est un drôle d’objet puisqu’il jongle entre narration documentaire, chronique d'une petite ville en proie à la paranoïa, enquête policière et… slasher. Car oui, si l’on évoque toujours la « Saint Trinité » à l’origine du slasher (Black Christmas, Halloween, Vendredi 13), c’est oublier un peu vite la contribution de la bande de Charles B. Pierce. Par de nombreux aspects, Terreur sur la Ville s’inscrit ainsi comme l’un des précurseurs oubliés du genre puisque, tourné deux ans après le Black Christmas de Bob Clark et deux ans avant le Halloween de John Carpenter, le film présente une série de caractéristiques qui le ferait presque passer pour une espèce de « chaînon manquant » : un psychopathe masqué, des meurtres imaginatifs (le trombone reste dans toutes les mémoires !), des policiers dépassés par les événements, des victimes adolescentes qui fricotent dans leur voiture, l’utilisation de la vue subjective… Tout ceci ressemble quand même furieusement à ce qui déferlera quelques années plus tard sur tous les écrans de la planète. Et ce n’est pas Steve Miner qui dira le contraire puisque le look de Jason Voorhees dans son Vendredi 13 – Chapitre 2 : Le tueur du vendredi singe trait pour trait celui du Phantom Killer.

Pourrez-vous faire la différence ?

Loin d’être parfait, notamment à cause de plusieurs moments de comédie pouêt-pouêt qui nuisent à son atmosphère par ailleurs tout à tour bucolique et oppressante, Terreur sur la Ville parvient malgré cela à maintenir l’intérêt du spectateur grâce à un rythme soutenu et, il faut bien l’avouer, à une histoire franchement prenante qui n’est pas sans rappeler l’affaire du Tueur du Zodiaque (un fait divers brillamment mis en images par David Fincher en 2007 dans le très recommandable Zodiac).

L’aspect comédie étant surtout une affaire de goût, s'il n'y avait qu'un reproche objectif à faire à Terreur sur la Ville, hormis ses faux raccords et sa photographie pas toujours inspiée, ce serait de ne pas s'attarder suffisamment sur la paranoïa générée par cette affaire au sein de cette communauté, et de demeurer très superficiel sur l’investigation en elle-même. Bref, on en voulait plus, et ça c’est au final le beau compliment que l’on peut faire au film de Charles B. Pierce.

Comme les autres films de la collection proposée par Rimini, le film de Charles B. Pierce débarque sous la forme d’un beau Combo Blu-ray/DVD/Livret, présenté dans un digibook luxueux agrémenté d’un fourreau du plus bel effet. Le coffret contient également un livret de 20 pages signé Marc Toullec. Le Blu-ray quant à lui bénéficie d’une remasterisation HD tout à fait satisfaisante, malgré quelques inévitables signes de dégradation occasionnels. Ce même Blu-ray propose par ailleurs une poignée de suppléments à destination des amateurs qui pourront y trouver un entretien avec l’acteur Andrew Prine (10 min), lequel remémore les bons moments passés sur le tournage ; une interview du directeur de la photographie Jim Roberson (13 min), qui revient sur les conditions de tournage difficiles et sur le caractère, disons, « fort » de Ben Johnson ; et pour finir une entrevue avec l’actrice Dawn Wells (5 min).

A propos de l'auteur : Geoffrey
Portrait de Geoffrey

Comme d'autres (notamment Max et Dante_1984), je venais régulièrement sur Horreur.net en tant que lecteur, et après avoir envoyé quelques critiques à Laurent, le webmaster, j'ai pu intégrer le staff début 2006. Depuis, mes fonctions ont peu à peu pris de l'ampleur.

Autres critiques

Le Sorcier Macabre
Edmund, journaliste atypique, se rend un soir dans un spectacle de magie en compagnie de sa petite amie. Sur place, il est subjugué par le réalisme et la violence des tours. Il essaye d’en savoir davantage sur l’illusionniste, mais il ignore qu’il s’engage dans des investigations incertaines et dangereuses. Depuis un certain temps, les surprises surgissent là où on les...
Manifest
À bien des égards, le format de la série permet de développer des intrigues tortueuses où le suspense est de rigueur pour maintenir l’attention et l’intérêt du spectateur. En cela, les années2000 ont parfaitement assimilé ce potentiel avec des productions qui ont changé le paysage télévisuel contemporain. On songe à 24 heures chrono ou, pour rester dans le domaine de l’...
Le Bazaar de l'épouvante
En novembre 2021 est sorti chez RIMINI EDITIONS le DVD/Blu-Ray d’un petit classique adapté de Stephen King : Le Bazaar de l’Epouvante. Outre une remasterisation HD du film (qui date tout de même de 1993), quelques bonus et un livret de 24 pages conçu par Marc Toullec, cette nouvelle édition a surtout le mérite de contenir ce qui, pour moi, justifie entièrement son achat : LA VERSION...
En eaux troubles
Vouloir produire un film de requins à l’heure actuelle peut relever du suicide artistique si l’on souhaite s’engouffrer dans la brèche abyssale laissée par Asylum, SyFy et consorts. Hormis Instinct de survie et 47 Meters Down , peu de bobines se sont révélées intéressantes ces cinq dernières années. En ce sens, une sortie sur grand écran est tout aussi surprenante qu’...
La Nuit du Loup-Garou
**Attention, cette critique contient des spoilers.** Né du viol d'une servante par un prisonnier dément, un orphelin est condamné par une terrible malédiction. Après s'être attaquée avec succès aux relectures de Dracula et Frankenstein , la Hammer se lance, au début des années 60, dans de nouveaux projets. Après les mythes de La Momie (1959) et de Jekyll et Hyde (1959), le célèbre studio...
Terreur sur la Ville
Réalisateur:
Durée:
90 min
7
Moyenne : 7 (2 votes)

Thématiques