Voir la fiche complète du film : Sx Tape (Bernard Rose - 2013)

SX TAPE

Désireux de faire de sa petite amie une artiste reconnue, son fiancé décide de faire un reportage sur ses peintures. Si vous aimez le found footage et les sex tapes : gardez votre argent !
Publié le 21 Septembre 2014 par GORE MANIACVoir la fiche de Sx Tape
2

Attention, cette critique contient quelques spoilers.

Désireux de faire de sa petite amie, Jill, une artiste reconnue, son fiancé, Adam, décide de faire un reportage sur ses peintures. Il l'emmène un jour dans un ancien hôpital psychiatrique qui serait, selon lui, un lieu idéal pour une exposition.

A l'heure actuelle, le found footage a le vent en poupe, à tel point que les seuls projets totalement neufs en matière de film d'horreur à Hollywood (mettons donc de côté les innombrables remakes, suites, préquels et autres reboots) concernent ce sous-genre cinématographique ! Ici, un reportage sur une peintre inconnue devient le point de départ d'une soirée qui va virer au cauchemar dans une bâtisse désaffectée.

D'emblée, deux détails retiennent notre attention concernant SX Tape. D'une part, son titre, qui laisse présager un caractère sexuel ravageur assez rare dans ce genre de métrages. D'autre part, la présence au générique de Bernard Rose à la réalisation. Révélé par le cultissime Candyman, Rose s'était depuis orienté vers des films grand public (Ludwig Van B., Anna Karénine). On pouvait donc espérer assister à un spectacle plus travaillé qu'à l'accoutumée, et sans doute plus axé vers une sensualité trouble (parfois évoquée dans Candyman).


Toutefois, après une bonne demi-heure, force est de constater qu'il n'en est rien ! On ne peut que s'ennuyer (pour rester poli) devant le début de ce reportage sur une artiste peintre visiblement peu farouche. Son petit ami (qui a la même voix française que le héros des Paranormal Activity), semble assez benêt et trouillard. Sa principale obsession se situe davantage sur la plastique de Jill que sur ses toiles. On le comprend, car la demoiselle sait jouer de ses atouts, même si l'on a davantage l'impression d'assister aux prémices d'une scène hard pour le net. Néanmoins, ne vous attendez pas à un débordement érotique outrancier. En effet, hormis quelques poses lascives et une paire de seins, vous ne verrez rien de plus dans SX Tape, au titre volontiers tapageur.

Seul le charme de Caitlyn Folley parvient à retenir jusqu'ici notre attention. Agrémenté d'un second couple (le débile de service et sa petite amie soumise), la seconde moitié du film se résume à une partie de cache-cache grandeur nature dans l'établissement psychiatrique. Comme par hasard, ils se disputent, se séparent, et, surprise, des gens meurent...Bien évidemment, il y a un fantôme dans les couloirs (heureusement), et l'esprit d'une pauvre patiente s'est emparée de Jill, afin de punir tous les hommes qui la sauteront (voici le scénario du film au fait).


Mais que fait Bernard Rose pendant tout ce temps ? A vrai dire, on ne sait pas trop. Entre une caméra qui tremblote, des images de surveillance noir et blanc dévoilant des meurtres durant seulement deux secondes, un fantôme qui transforme les couleurs en bleu et vert criards, on peut s'interroger sur la présence du cinéaste sur les lieux du tournage ! En même temps, si l'on regarde Snuff-Movie (2005), atroce série B filmée sans talent et sans âme, on comprendra mieux la réalisation de SX Tape, sans doute assurée afin de payer les factures. Ajoutons à cela un scénariste aux abonnés absents (la scène initiale, entre Jill et un policier, ne trouvera aucun épilogue), et SX Tape pourra se vanter de nous donner à tous l'envie de se lancer dans la mise en scène. Car après avoir vu ce film, on sait qu'il ne sera pas difficile de faire mieux !

En résumé, si vous aimez le found footage et les sex tapes : gardez votre argent ! Pour le côté horreur, autant vous replonger dans la saga des Rec. Et côté sexe, autant se payer un bon vieux Marc Dorcel des familles !

A propos de l'auteur : GORE MANIAC
Portrait de GORE MANIAC

J'essaie de partager ma passion pour un cinéma méconnu, mais qui mérite incontestablement qu'on s'y arrête !

Autres critiques

Une nuit en enfer
Longtemps dénigrées par le monde du cinéma, les séries sont parvenues à un statut de reconnaissance telle que des acteurs et réalisateurs de renoms n’ont pas hésité à franchir le pas du petit écran. David Fincher pour House of cards , Woody Harrelson et Matthew McConaughey pour True detective … Les exemples ne manquent pas. Intarissables explorateurs de l’entourloupe, les producteurs se sont...
Ghost Shark
Si l’on peut regretter la médiocrité permanente qui suinte du survival animalier, il faut reconnaître que les producteurs ne se découragent pas pour donner vie aux concepts les plus idiots. En 2013, Asylum entamait la saga Sharknado . Auparavant, on avait également eu droit à Sharktopus . Outre la volonté d’infliger quelques aberrations génétiques aux squales, on remarque une certaine...
Madness
**Attention, cette critique contient quelques spoilers.** Minneapolis, milieu des années 90. Quatre jeunes gens, victimes d'un chauffard, se retrouvent en panne dans des bois isolés. Pris en auto-stop, leur cauchemar ne fait que débuter. L'office du tourisme suédois est il en berne ? Bonne question ! Toujours est-il que Madness ne semble pas avoir confiance en l'attraction que pourrait constituer...
Les Châtiments
Par le biais de leur société Dark Castle, Robert Zemeckis et Joel Silver nous offrent régulièrement des films d'horreur qui, sans être excellents, nous procurent tout de même de très bons moments. On retiendra notamment La maison de l'horreur ou La maison de cire. Assez prévisible dans l'ensemble, mais rondement mené par leur réalisateur respectif. Qui plus est, si les premières...
The Dead Don't Die
Face à la profusion de productions en matière de morts-vivants, il semble difficile de présenter le sujet sans paraître répétitif. Cela vaut également pour la comédie horrifique dont les fondamentaux se sont essentiellement forgés au cours des années 2000. Toute considération parodique écartée, ce type de métrages peut se montrer généreux et ultra-référentiel, comme Shaun of the Dead ou Bienvenue...
Sx Tape
Réalisateur:
Durée:
83 min
2
Moyenne : 2 (4 votes)

SX TAPE - Extrait (VF)

Thématiques