Starship Troopers 3 : Marauder
Dire que l'on n'attendait pas voir débouler une seconde séquelle du chef-d'oeuvre de Verhoeven relève de l'évidence, car malgré un second épisode pas aussi mauvais qu'on a bien voulu le dire, on ne peut s'empêcher de penser que la série aurait dû s'arrêter au film originel (un peu comme les Highlander).
C'est donc avec la plus grande appréhension que l'on se lance dans le visionnage de ce Starship troopers 3 : Marauder.
Allez, on est quand même content de le revoir ce bon Johnny
La guerre continue de faire rage entre la Fédération et les arachnides. Devenu colonel, Johnny Rico reprend les armes avec cette fois comme objectif de sauver le Sky Marshal qui s'est échoué sur une planète en plein dans la zone de quarantaine arachnide...
Le Sanctuaire, QG Terrien, a de la gueule...
Malgré tout, la présence sur l'affiche de Casper Van Dien qui reprend le rôle de Johnny Rico, son meilleur à ce jour, et celle d'Edward Neumeier (Robocop, Starship Troopers,...) au scénario redonnent l'espoir d'assister à une suite digne du premier opus. Les attentes ne seront pas forcément comblées, mais ce troisième opus de la saga arachnide fait déjà bien meilleure figure que le second et peut se vanter d'être la "vraie" suite du film de Verhoeven.
Le film s'ouvre sur ce qui est devenu la marque de fabrique de la série, le journal télévisé avec le fameux "Voulez-vous en savoir plus?". Le ton est mordant et on retrouve directement la patte de celui qui avait rédigé le script acide du premier épisode de la saga. Le plus gros choc viendra du Sky Marshal qui... chante! Oui oui, le commandant surprême des forces terriennes donne des concerts et nous gratifie de son tube "It's a good day to die." Il a même ses fans et la plupart des femmes de l'armée en sont folles, courant après lui pour un autographe. Cette scène hallucinante, qui aurait pu complètement flinguer la crédibilité du film, parvient, grâce à son ton satyrique, a faire sourire.
De plus, l'acteur qui incarne le Sky Marshall est parfait pour le rôle: beau gosse, niais et sans aucune crédibilité (pour quelqu'un qui devrait mener les forces terriennes à la victoire bien sûr).
Cette première salve contre les militaires fait plaisir à voir car on retrouve là les ingrédients qui avaient fait la particularité de Starship Troopers premier du nom et qui étaient (malheureusement) absents du deuxième.
Les gros flingues en plastique, c'est quand même moyen...
La réalisation de Neumeier, dans l'absolu, n'est pas plus mauvaise qu'une autre mais peine vraiment à nous faire ressentir le danger qui plâne sur nos héros. Les attaques arachnides ne sont ni effrayantes, ni impressionnantes comme elles l'avaient pu l'être dans le film de Verhoven et les nouvelles bestioles font de la figuration. Le "Scorpion" en est le plus bel exemple. Il lance des boules de plasma avec la queue, mais on ne verra rien d'autre de lui, si ce n'est deux ou trois plans en contre-jour. Dommage.
De plus, si l'on excepte les scènes sur la plage qui ont sans doute été filmées en vrais extérieurs, tout le reste fleure bon le studio. Les tranchées, notamment, nous hurlent à chaque instant qu'elles ne sont que des couloirs en alu disposées au fond d'un hangar.
On ne peut toutefois pas jeter la pierre à Edward Neumeier, car c'est dans des cas comme celui-ci que l'on se rend compte que le budget qui lui a été alloué devait être loin de celui du premier film et qu'on a affaire à un bon gros DTV.
Quelques plans sont néanmoins fort réussis, comme le "Dieu" arachnide qui est plutôt impressionnant et peu ragoutant.
De fait, le reproche que l'on pourrait faire à Neumeier, c'est d'avoir écrit un scénario beaucoup trop ambitieux pour le budget dont il disposait. Du coup, le contraste est parfois saisissant entre les intentions évidentes du réalisateur et le résultat à l'écran qui navigue entre les bonnes idées et le ridicule. Mais ce qui est très chouette, c'est que l'on a ici une suite directe aux évènement du premier Starship troopers. On verra ainsi ce qu'il est advenu du "cerveau" capturé par le sergeant Zim.
Toutefois, la "grosse" nouveauté de Starship Troopers 2, ce sont les fameux Marauders qui donnent son sous-titre au film.
Être citoyen, c'est pas pour les chochottes
Les Maraudeurs, ce sont donc de grosses armures avec lesquelles les soldats combattent les arachnides. Présentes dans le roman originel de Robert Heinlein, cette puissante arme des humains avait étrangement été occultée jusqu'à maintenant. Au vu du résultat, on se dit qu'ils auraient bien attendu un hypothétique Starship Troopers 4 pour nous les refourguer, car elles sont ici totalement secondaires et en 3D bien moche. Elles n'apparaissent qu'à la toute fin, pour un Deus ex machina débile sur fond de mysticisme religieux. Définitivement une des séquences les plus ridicules du film.
Je ne peux non plus passer sous silence la séquence de transfert des hommes dans les machines qui n'est pas sans rappeler les fameuses "transformations" des Power rangers (en plus dénudé) et un final qui se voudrait spectaculaire, mais ne l'est pas. Et ce n'est pas l'explosion d'une planète à peine plus puissante qu'un pétard du 14 juillet qui va changer quelque chose à l'affaire.
Mais il n'y a pas que les effets visuels qui fassent grincer des dents. le personnage Lola, super pilote et pétasse en puissance, présentée comme l'indispensable touche féminine dans ce monde de barbares. Cette dernière est particulièrement crispante et donne des envies de meurtre. On peut féliciter l'actrice qui l'incarne d'avoir su si bien exprimer le coté énervant de son personnage.
Casper Van Dien s'en sort un peu mieux mais est loin de la puissance avec laquelle il incarnait Johnny Rico, il y a dix ans. A sa décharge, signalons que son personnage n'est vraiment pas aidé par des dialogues pauvres et une envergure bien moindre qu'à l'époque.
Digne des Power Rangers qu'on vous dit!
Bref, pour tous les fans du premier Starship troopers, ce spectacle ne sera donc que l'occasion d'en apprendre un petit plus sur les arachnides et de savoir ce qu'il est advenu de Johnny Rico. Pour tous les autres, il peut constituer un petit film à regarder distraitement si l'on a rien d'autre à faire.
Pour conclure, je finirai par un petit message aux producteurs: Messieurs, s'il vous prenait l'envie de faire un numéro 4, pitié, donnez-leur un budget!
Geoffrey Claustriaux
Un film de Edward Neumeier
Avec : Casper Van Dien, Jolene Blalock, Stephen Hogan, Boris Kodjoe