Resident Evil
Racoon City. Sous les rues de la ville, une société du nom d'Umbrella Corporation fait des recherches ultra-secrètes; certaines sous le couvert de recherches scientifiques alors qu'il s'agit surtout d' expériences génétiques et virales. Quand un "incident" se déclenche, les scientifiques se trouvent piegés. En quelques minutes, toute vie disparaît après la propagation d'un virus mortel. Au même moment, au dessus du laboratoire souterrain, une jeune femme, Alice, se réveille dans un somptueux manoir. La jeune femme semble frappé d'amnésie. Elle se met à explorer les lieux et rencontre Matt, un policier. Tout les deux n'ont pas le temps de savoir ce qui se passe lorsqu'un groupe d'intervention militaire, les S.T.A.R.S, les oblige à les suivre. Ces derniers sont au service d'Umbrella Corporation qui les charge de neutraliser la Red Queen, une intelligence artificielle, qui est devenue incontrôlable.
On avait tout à craindre d'une nouvelle adaptation d'un jeu vidéo culte. Mais Paul Anderson réussit l'exploit de faire un film qui tienne en haleine avec de nombreux retournements de situation peu prévisibles. Il est ainsi difficile de deviner qui va mourir et surtout quand. Résolument orienté action, Resident Evil, s'inspire de la plupart des jeux, sans privilégier véritablement un épisode. Le grand mérite de cette adaption est d'avoir laissé de côté les personnages récurrents du jeu pour pouvoir en créer de nouveaux. Choix intelligent qui fait que le film plaira même à ceux qui ne connaissent pas le jeu. Nul besoin d'y jouer avant de voir le film.
Après une scène d'intro déstabilisante au cours de laquelle on assiste au massacre de l'équipe des scientifiques sans que l'on sache ce qui a pu provoqué une telle catastrophe, suit une mystérieuse scène ou Alice reprend ses esprits sous la douche. Alice, interprétée par Milla Jovovich, débute l'histoire sans trop savoir ce qu'elle fait là. C'est au fur et à mesure de la progression dans le complexe scientifique que la vérité nous sera dévoilée sous forme de flashs-backs. Ainsi, le suspense est bien ménagé et le doute est permis sur les véritables intentions d'Alice (le prénom d'Alice renvoie directement à celui du personnage du livre de Lewis Caroll, Alice au pays des Merveilles).
Mais venons-en à l'action proprement dite : des zombis réussis (même si l'aspect gore des zombi-movies est ici nettement atténué), peu de montres finalement mais c'est compréhensible pour éviter le trop plein (zombis-humains, zombis-chiens et autre monstre final). Film d'abord bourrin agrémenté de pointes d'humour, Resident Evil, s'il fait monter l'adrénaline, oublie l'élèment moteur des jeux, c'est à dire, de faire véritablement peur. Je pense d'ailleurs qu'il serait erroné de comparer le film uniquement aux films de zombis : les références sont plus nombreuses La Nuit des Morts-Vivants bien sûr, mais aussi 2001,odyssée de l'espace, Cube, Alien, Matrix, Ghosts of Mars). Les décors alternent entre le gothique (juste dans le manoir au départ), le high-tech mais verse aussi dans le glauque lorsque les rescapés de l'attaque des zombies s'engagent dans des égouts sombres et humides. Donc, il y en a pour tout les goûts. Quant à Milla Jovovich (encore plus belle que d'habitude), avec sa robe très courte et ses tenues très légères du début et de la fin, elle se révèle une femme à poigne dans la droite lignée de la Ripley de la saga "Alien".
Et, malgré ses défauts comme de nombreuses morts hors-champs (pas toujours d'ailleurs comme en témoigne un passage tranchant dans l'antichambre de la Red Queen), Resident Evil, constitue un grand divertissement sans temps mort, du début au magnifique plan final. Car, les temps ont changé, et l'on est loin ici de la trilogie sur les Morts-Vivants de George Romero. Place dorénavant à l'action horrifique, avec l'utilisation d' effets spéciaux plutôt traditionnels dans l'ensemble(encore un bon choix de la part d'Anderson). Voilà donc un bon film qui laisse augurer d'une suite encore plus excitante.
Un film de Paul W.S. Anderson
Avec : Milla Jovovich, Michelle Rodriguez, Eric Mabius, James Purefoy