La Famille Addams : les Retrouvailles
Le problème d'un film comme La famille Addams : Les Retrouvailles c'est qu'en plus de passer après deux excellents films qui avaient eu droit aux honneurs des salles obscures, il se retrouve destiné directement à la télévision. Et même si un téléfilm n'est pas forcément plus mauvais qu'un film de cinéma, que du contraire, avoir à la réalisation un tâcheron comme Dave Payne (qui n'avait pas encore réalisé les Reeker) n'inspirait pas la plus grande confiance. Malheureusement à la vision de La Famille Addams : Les Retrouvailles, les craintes s'avèrent justifiées et la comparaison avec les excellents films de Sonnenfeld est d'autant plus cruelle...
Mmmh, répéte-moi encore qu'on joue dans une daube!
Pourtant le pitch n'est pas plus bête qu'un autre, même s'il limite déjà fortement les possiblités scénaristiques: Gomez s'est mis en tête de retrouver son arbre généalogique. Quand une agence spécialisée le lui envoie avec en prime une invitation à rencontrer ses cousins, Gomez n'hésite pas et emmène sa famille à la rencontre de leurs parents éloignés. Mais un bug informatique dans le système de l'agence a envoyé les Addams chez les Adams...
Des retrouvailles qui n'ont rien de joyeuses...
Commençons par ce qui fâche le plus dans ce troisième long métrage de la famille la plus barge d'Amérique: les acteurs. Mauvais comme des cochons et peu aidés par un doublage catastrophique, les personnages du film de Dave Payne sont à mille lieues de leurs homologues du cinéma, voire même de la vieille série TV. Daryl Hannah en Morticia n'est tout simplement pas à sa place et est loin de la grâce glacée que dégageait Angelica Huston. Dans le même ordre d'idées, Tim Curry, par ailleurs excellent acteur (inoubliable Pennywise dans Ca de Tommy Lee Wallace) a bien du mal à effacer le souvenir du génial Raul Julia dans ce même rôle. Pourtant moins mauvais que le reste de la troupe, Tim Curry se contente d'essayer de reproduire le jeu de Julia sans en avoir la classe (dans ce rôle en tout cas, entendons-nous bien).
Et que dire de la grand-mère, hystérique au possible, tout comme l'oncle Fétide qui s'agite et vocifère comme s'il s'était enfilé un rail de coke avant chaque scène. Nicole Fugere en Mercredi Addams est encore la seule qui n'a pas trop à rougir de la comparaison avec son aînée même si Christina Ricci restera pour longtemps LA Mercredi. Pugsley ressemble à un tranche de veau tant son charisme, malgré son physique imposant, est proche de zéro. Signalons tout de même que Carel Struycken reprend le rôle de Lurch qu'il tenait déjà dans les autres films mais à part lui le casting est loin d'être fameux et la suite est malheureusement du même acabit.
Si même le film nous dit qu'il vaut mieux l'éviter...
La réalisation est logiquement très télévisuelle mais cela se marie très mal avec les joyeux débordements de notre famille. Ces derniers demandent plus de budget et d'inventivité visuelle pour être hilarants à l'écran mais ce n'est pas le cas ici. Les quelques effets spéciaux sont foireux mais surtout les gags en eux-mêmes sont faciles et extrêmement lourds, loin de la finesse qui caractérisait les films de Sonnenfeld. Le pire doit sans doute être la scène du chien se transformant en monstre qui nous est resservie 5 fois en tout. Déjà qu'elle n'était qu'à moitié drôle la première fois, imaginez ce que celà donne au bout de plusieurs répétitions... Quelques séquences parviennent néanmoins à nous dérider, mais elles sont breves et découlent la plupart du temps de Mercredi et Pugsley ou pire, du vieil homme qui ne fait pas partie de la Famille Addams. Un comble tout de même!
Bref, il est inutile de tirer encore plus sur la corde: La Famille Addams : Les retrouvailles ne vaut vraiment pas le détour. Mieux vaut en rester aux séries TV et surtout aux 2 films de Barry Sonnenfeld.
Un film de Dave Payne
Avec : Tim Curry, Daryl Hannah, Estelle Harris, Ray Walston