Les Dossiers Secrets du Vatican
Alors qu'elle fête son anniversaire en compagnie de son père et de son petit-ami, Angela s'entaille le doigt avec un couteau. Emmenée aux urgences, son comportement change subitement.
Depuis l'Exorciste, le film de possession a toujours fait recette au cinéma. Il n'est donc jamais rare de découvrir chaque année de nouvelles bobines censées apporter un second souffle à ce sous-genre horrifique. Bien qu'assimilé au found footage, les Dossiers Secrets du Vatican ne propose que quelques séquences filmées sous cet angle. Heureusement, car ces scènes n'apportent strictement rien à l'intrigue et auraient même tendance à agacer le spectateur, tant elles sont filmées de manière mécanique.
La première demi-heure, assez bavarde, ne présente rien de terrorisant. Tout juste y faisons nous connaissance avec les principaux acteurs de ce drame qui se prépare. Ainsi, on reverra avec plaisir la trogne sévère de l'excellent Dougray Scott, tandis que la belle Olivia Dudley, rescapée des Chroniques de Tchernobyl, apporte un atout charme non négligeable dans ce genre de série B. Plus tard, Kathleen Robertson (Scary Movie 2) s'en donnera à coeur joie en psychiatre rigide, cassant son image habituelle de garce sexy.
Que retenir de cette énième variation sur le thème de la possession démoniaque ? Le jeu vénéneux d'Olivia Dudley, qu'on aurait aimé voir moins habillée, unique révélation d'un casting qui nous propose encore son lot de prêtres exorcistes. Il faut attendre le dernier tiers du métrage pour avoir droit à notre attendue séance d'exorcisme. Malheureusement, pas question ici d'assister à un déballage gore ou grand-guignolesque, quelques effets numériques venant à la rescousse d'un réalisateur visiblement peu inspiré par le sujet (le cinéaste engagé au début du projet ayant été remercié).
Tout au long des Dossiers Secrets du Vatican, on constate un réel manque d'ambition, dans le fond et dans la forme. Certes, les idées sont parfois intéressantes (conf la scène de folie collective au sein de l'hôpital psychiatrique et celle avec les nouveaux-nés) mais le jusqu'au-boutisme n'est pas la priorité des producteurs, préférant oeuvrer dans le feutré. Dès lors, difficile de sortir cet ouvrage du cadre du "téléfilm" fantastique que l'on peut suivre en soirée sur la TNT, oublié dès le (très long) générique de fin entamé.
On le regrette car la présentation de locaux mystérieux cachés au Vatican méritait d'être davantage mise en valeur, à l'instar du personnage du Cardinal Bruun (Peter Andersson), sorte de Terry O'Quinn du pauvre (période MillenniuM), plutôt convaincant dans son combat contre le Mal, mais pas assez fouillé. L'épilogue, cependant,achève le film sur une bonne note. On nous informe que l'Antéchrist est parmi nous et qu'il cachera sa véritable nature en jouant les faux prophètes. L'occasion de redécouvrir l'album Antichrist Superstar de Marilyn Manson, qui a sans doute inspiré nos scénaristes.
Malgré un final plutôt original, ces Dossiers Secrets du Vatican, au goût de déjà vu, ne parviendront pas à imprégner longtemps la rétine des habitués du genre, malgré des acteurs investis.
Un film de Mark Neveldine
Avec : Olivia Dudley, John Patrick Amedori, Dougray Scott, Michael Peña