Voir la fiche complète du film : Lake Placid : The Final Chapter (Don Michael Paul - 2012)

Lake Placid : The Final Chapter

Un quatrième opus quasi identique à son prédécesseur. Scénario pourri, effets spéciaux moisis et interprétation bonne pour les orties font que la saga Lake placid mérite de reposer en paix. Un chapitre final ? On l'espère de tout c½ur.
Publié le 26 Juin 2013 par Dante_1984Voir la fiche de Lake Placid : The Final Chapter
2
Crocodiles

Aux abords de Lake Placid, une classe, un shérif et son acolyte, ainsi que des braconniers sont amenés à se rencontrer sur les berges inhospitalières du lac où ils vont avoir maille à partir avec les crocodiles géants du coin.

La saga Lake Placid a bien mal vieilli au fil de ces dernières années. Depuis le premier volet, la franchise n'a cessé de sombrer dans les affres de la médiocrité, pardon, de la débilité profonde. Une suite pathétique et un troisième épisode encore pire, SyFy ne se démonte pas pour autant avec ce quatrième "outrage au bon goût" signé Don Michael Paul (Mission Alcatraz, Le jardin du mal...). Étant donné la trajectoire catastrophique empruntée et la volonté des producteurs à nous fournir des DTV mal fichu et vite expédié avec un minimum de moyens, inutile de dire que ce « Chapitre final » (on l'espère) sera loin de conclure sur une note positive.


Attention à ne pas perdre du silicone pour l'instant bronzette nocturne !

Hormis le premier opus sympathique, les deux précédents films s'octroyaient les poncifs du survival animalier sans faire étalage de quelconques nouveautés, à tout le moins les ressortir d'une manière honorable. Dans le cas présent, on est exactement dans le même cas de figure. Autrement dit, le scénario est aux abonnés absents. On se retrouve aux abords de Lake placid où un enclos cerne le lac et empêche nos bons vieux crocodiles géants de croquer du touriste décérébré ou des locaux inconscients. On a l'impression d'avoir ouvert un Jurassic Park du pauvre, l'ambition et les moyens en moins.

Une seule espèce, un terrain peu propice à son épanouissement et une faune absente (exception faite d'un dindon perdu) sont le lot de ce parc animalier en gestation. Heureusement, le voyage est gratuit, tout comme l'entrée. Il suffit d'un chauffeur de bus pervers dénué du sens de l'orientation, d'employés qui ne ferment pas les portes derrière eux et le tour est joué. Dans ce joyeux foutoir, on ne distingue aucun intérêt à cette suite, si ce n'est la stupidité des personnages.


Il a de la gueule ce croco.

Nous avons donc notre bande d'ados en chaleur prête à se faire bouffer, des braconniers qui veulent faire fortune en vendant des ½ufs (ou des omelettes, c'est selon), un nouveau shérif tente de faire respecter l'ordre (mais est incapable de se faire obéir de sa fille) et secondée par un piètre... solitaire ? On porte tellement d'attention aux protagonistes que l'on ne se souvient ni des noms, ni de ce qu'ils font. Bien entendu, pour attirer le pauvre quidam, on ajoute une figure prestigieuse au casting : Robert Englund, en très petite forme dans un rôle caricatural au possible.

Pourtant, ce sympathique tableau se révélera drôle bien malgré eux. Outre le jeu des acteurs catastrophiques (Yancy Butler est-elle du métier ?), ce sont leurs réactions et leurs répliques qui vont tourner le film en une vaste blague. La panique se lit sur leurs visages autant qu'une injonction à comparaître sur les tentacules d'un poulpe. On court dans tous les sens sans trop savoir quel chemin emprunter, on s'engueule, on prend des décisions débiles... Un ramassis de conneries qui atteint son summum avec la séquence où le prof se trouve dans la gueule d'un des crocos et le jeune idiot qui tient le fusil ne tire pas parce qu'il a peur de le blesser ! Il faut oser, tout de même.


« J'ai peur de le blesser ! ».

Certes, l'histoire anémique a au moins le mérite de multiplier les interventions des crocodiles pour éviter de s'ennuyer. Ça croque à tout-va, mais les effets spéciaux ne font pas passer la pilule. D'une qualité équivalente au précédent opus, les reptiles sont modélisés avec les pieds, claquent de la mâchoire comme s'ils étaient en manque de caféine et s'incrustent dans l'image comme une mouche dans votre bol de soupe. C'est moche et mal foutu. N'oublions pas les habituelles gerbes de sang numériques qui achèvent le vain espoir de trouver un produit potable.

Si besoin est, Lake placid 4 confirme que la franchise ferait mieux de s'arrêter plutôt que de multiplier des films ineptes, sans envergure et surtout d'une stupidité profonde. Entre une histoire qui ne vaut même pas la peine qu'on la résume (inexistante et néanmoins bordélique), des interprètes qui ne possèdent que le nom, des trucages dignes des prémices des images de synthèse (mais quand vont-ils évoluer ?), le survival animalier est décidément bien malmené avec ce genre de sous-merde bon marché. L'on réutilise les mêmes ficelles foireuses sans autre préoccupation de gagner un peu d'argent avec un minimum d'investissement (tant financier, qu'humain). Qui a dit que le recyclage était toujours bon ?

A propos de l'auteur : Dante_1984
Portrait de Dante_1984

J'ai découvert le site en 2008 et j'ai été immédiatement séduit par l'opportunité de participer à la vie d'un site qui a pour objectif de faire vivre le cinéma de genre. J'ai commencé par ajouter des fiches. Puis, j'ai souhaité faire partager mes dernières découvertes en laissant des avis sur les films que je voyais.

Autres critiques

Massacres dans le Train Fantôme
Deux couples d'adolescents passent la soirée à la fête foraine locale. Ils décident finalement de s'aventurer toute la nuit au coeur du train fantôme et vont être le témoin d'un meurtre effroyable. Décédé il y a quelques semaines, à l'âge de 74 ans, Tobe Hooper faisait partie des derniers illustres réalisateurs américains des années 70-80. Avec Massacres dans le Train Fantôme ,...
Mega Shark Vs. Octopus
**Attention, cette critique contient quelques spoilers.** Durant une plongée sous-marine, une scientifique est interpellée par la fuite d'un groupe de baleines. En fait, la fonte de la calotte glacière a ramené à la vie deux monstres marins que l'on croyait éteints depuis des millions d'années : une pieuvre géante et un mégalodon. Spécialisée dans les nanars à budget réduit, la maison de...
Cold Ground
Officier dans le domaine du found-footage est une entreprise cinématographique hautement risquée. Malgré cette propension à triturer la frontière entre la réalité et la fiction, sans oublier un potentiel d’immersion évident, le genre connaît une baisse d’intérêt notable. Cela vaut surtout pour la prolifération de productions opportunistes qui, non satisfaites de décrédibiliser ce...
En eaux troubles
Vouloir produire un film de requins à l’heure actuelle peut relever du suicide artistique si l’on souhaite s’engouffrer dans la brèche abyssale laissée par Asylum, SyFy et consorts. Hormis Instinct de survie et 47 Meters Down , peu de bobines se sont révélées intéressantes ces cinq dernières années. En ce sens, une sortie sur grand écran est tout aussi surprenante qu’...
Tucker & Dale fightent le mal
Depuis plusieurs mois déjà, Tucker & Dale Fightent le Mal , réalisé par Eli Craig et écrit en collaboration avec Morgan Jurgenson , fait le buzz sur la Toile. Il faut dire qu'avec un titre pareil et une affiche bien dans le ton, il est impossible de ne pas se sentir intrigué par ce film qui fleure bon la déconne, la tripaille et la parodie de genre. Un exercice ambitieux, bien souvent...
Lake Placid : The Final Chapter
Réalisateur:
Durée:
86 min
5
Moyenne : 5 (6 votes)

Lake Placid The Final Chapter - Vanaf 6 maart 2013 op DVD

Thématiques