La Mort au large
La réponse italienne au film de Spielberg. Plutôt rigolo et à prendre au second degré naturellement...
Les italiens, dans le courant des années 70-80, furent de sacrés plagiaires, c'est bien connu. Lorsqu'un film cartonnait aux Etats-Unis, il fallait absolument que le concept de celui-ci soit reprit pour un "remake" destiné au marché européen. Naturellement, le budget était considérablement revu à la baisse par rapport au film original. Le film - que dis-je le film, le chef d'oeuvre - de Steven Spielberg que l'on ne présente plus fit des émules un peu partout à travers le monde et l'Italie se devait de relever le défi "film de requin". Chose fut faite grâce au producteur Maurizio Amati, déjà derrière des films comme Perversion Story (1969, Lucio Fulci), Holocaust 2000 (1977, Alberto Martino) ou encore Cannibal Apocalypse (1980, Antonio Margheriti). Bref, un producteur pas vraiment étranger au genre (même s'il produisit en grande majorité des comédies) qui nous intéresse et qui a côtoyé quelques bons faiseurs de séries B à l'italienne.
La Mort au Large : voilà un chouette titre pour une série B. Rien que le titre fait saliver. Et que dire de cette affiche ? Un énorme squale qui ouvre une belle gueule béante bien garnie de dents tranchantes comme des rasoirs, le tout prêt à ne faire qu'une bouchée de cette planchiste ? Géant. On se dit alors que ça doit bien saigner et que, même si les requins sont très rarement réussis dans les films de ce genre, on ne fait pas trop le tatillon en espèrant voir des membres arrachés et quelques plans nichons... Dans La Mort au Large, rien (ou presque) de tout ça. En fait, c'est comme si on regardait le film de Spielberg mais en version super fauchée. On cotoie ainsi un vieux chasseur de requin, un politicien peu scrupuleux, etc. Bref, la sensation de déjà-vu est complète, tant au niveau des personnages que des situations...
Pas spécialement captivante ni intéressante, l'histoire se déroule sans gros rebondissement et, si l'on a vu le film de Spielberg, on a pas vraiment de grandes difficultés à imaginer le sort de la plupart des protagonistes du film. Le final est quand même un grand moment de n'importe quoi puisque l'on retrouve un pauvre type (l'équivalent du maire des Dents de la Mer) pendu au train d'atterissage d'un hélicoptère, à quelques mètres de la surface de l'eau. Pas de bol pour le gus puisque le squale passe justement dans le coin et à envie de s'enfiler un costard cravate. Il n'en aura que la moitié (le seul moment vraiment "gore" du film) mais nous, on aura bien rigolé.
La Mort au Large est un film à prendre pour ce qu'il est, à savoir un ersatz plutôt rigolo du film culte de Spielberg et rien d'autre. Et si l'on aime les films de requins (comme votre serviteur!), on voit plus les qualités que les défauts de cette production italienne bougrement sympathique.
Un film de Enzo G. Castellari
Avec : James Franciscus, Vic Morrow, Micaela Pignatelli, Joshua Sinclair