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Paranormal Activity 4 - Critique

Un film d'une longueur insoupçonnée et doté de plans séquences inutiles. Une belle grosse daube.
Publié le 2 Juillet 2013 par AqME
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Fantôme
Et voilà, ils l'ont fait ! Il n'y avait qu'un pas à franchir et ils ont dépassé la ligne rouge. Cette fine ligne rouge qui sépare le côté passionnel du cinéma de celui du côté business et pognon. Après le premier film assez intéressant dans sa manière de filmer, sa suite, sa préquelle, son spin-off au Japon, voici qu'arrive la suite de la suite ! Mais jusqu'où vont-ils aller ? Quand on voit qu'un film comme Paranormal Activity 4 a eu droit à une sortie en salle dans tout le pays et que Sinister, bien meilleur, s'est vu privé de plusieurs salles, on se demande dans quel pays on vit !

Parce qu'il faut le dire, Paranormal Activity 4, c'est de la daube en boîte, c'est tellement moisi que même le boitier du DVD sent la mousse. Mais pourquoi tant de haine me direz-vous ? Parce que j'ai eu l'impression de voir un film amateur, une mauvaise sextape pour ado que n'importe qui pourrait faire. Mais bon, comme je suis bon, et que j'ai un devoir de citoyen, je vais développer pour éviter que les gens tombent dans le panneau.


Même quand il se passe des trucs bizarres chez moi, je garde mon ordi allumé et dans les mains...

Le scénario de ce film est des plus convenus. On commence par un petit rappel des épisodes précédents, avec l'héroïne/méchante et la scène que l'on a vu des millions de fois où elle offre un collier à Hunter, le petit qu'elle kidnappe après. Bref, on revient ensuite dans une famille normale avec la jeune fille adolescente qui discute via webcam avec son petit copain et qui aime filmer sa vie. Il faut croire que tous les américains sont fans de télé-réalité... Bref, on va vite voir que le petit voisin, au look improbable avec coupe au bol et chaussettes/tongs, n'est pas très normal et il va s'acoquiner avec le fils de la famille. Or, il se trouve que ce petit est très bizarre et que des choses étranges passent dans la baraque. Mais heureusement que les nouvelles technologies sont là pour pouvoir se filmer durant toute sa vie, car ainsi, le petit copain pervers voit que le minot couche avec sa copine (enfin, dort dans le lit de sa copine quand elle pionce) et que lorsque l'on fait un petit montage avec le Kinect (petit instant pub pour Microsoft), ça fait plein de points partout et on voit des trucs bouger.

Bref, nous on est censés avoir peur, et serrer son seau de pop-corn contre soi. Seulement, l'histoire est pleine d'incohérences. On nous dit que l'on n'a jamais retrouvé la méchante des deux premiers épisodes. Or, c'est la voisine d'en face. Ensuite, on n'a jamais retrouvé le petit, or c'est le frère adoptif de la jolie blonde. Sérieusement, il y a du laisser-aller dans les services sociaux américains ! Du coup, la surprise ne prend pas et les plans vont se retrouver d'une inutilité flagrante.

C'est d'ailleurs ça le pire : le film n'est qu'une succession de saynètes inutiles où il ne se passe rien et dans lesquelles la vacuité est reine. Prenons un exemple tout simple. Les deux réalisateurs (oui parce qu'ils s'y sont mis à deux ces manches…) montrent tous les angles de vue des différentes caméras de la baraque (le PC portable de la cuisine, la caméra planquée dans le salon, le PC portable de la jeune fille qui reste ouvert toute la journée, bonjour les économies…) pour ensuite nous asséner un moment de frousse totale, une ombre qui coure !

Même dans le premier film, Oren Peli n'avait pas osé faire ça, mettant plutôt une musique sourde et un effet basique, mais inquiétant car jouant sur le plan réel de la chose et le fait que l'on voit deux personnes qui ne se rendent compte de rien. Dans le quatrième épisode, il ne se passe rien, on s'emmerde éperdument et parfois, cela devient carrément débile. Le film est dénué d'ambiance et surtout, dénué d'interpellations du spectateur. A aucun moment on est sollicité, même pour avoir peur !


Au bout d'une heure, Silvain Mirouf vient à notre rescousse !

Au niveau du casting, il a fallu se renouveler et ce n'est pas évident de trouver des gens qui veulent tourner dans une telle merde. On retrouve donc notre grosse dindonne que l'on voit dans les deux premiers épisodes, Katie Featherston, qui reste crédible en victime, mais qui est vraiment ridicule en méchante. Elle ne fait pas peur et n'est pas du tout inquiétante. Alors bien évidemment, il a fallu trouver une victime qui touche le public. Le choix se porte donc sur Kathryn Newton, que l'on a pu voir dans Bad Teacher, autre gros nanar. Si elle demeure bien mignonne, elle est aussi intéressante que Nabila et on se fout un peu de son sort. Il faut dire que l'on a tous les éléments pour bien l'aimer, elle est gentille, elle est jolie, mais elle ne possède aucun background. Tout comme son petit copain, très désagréable et beauf par-dessus le marché, et que l'on est bien content de voir mourir. Mais le plus gros point faible, c'est le petit blondinet qui ramène le petit frère chez lui. Aussi inquiétant qu'un pigeon sur un fil électrique, il ne distille aucune émotion et n'inquiète personne hormis les acteurs. Il joue mal et ressemble plus à Dave enfant qu'à un petit démon... Bref, là encore, tout est à revoir, surtout sur le travail des protagonistes.

Mais le comble pour un film d'horreur, c'est de ne pas faire peur. Et c'est bien le cas de Paranormal Activity 4. En fait, quand on y repense, le film ne contient aucune nouveauté, hormis le coup des points de repérage du kinect (deuxième moment pub pour Microsoft). Et c'est sur ça que le film se repose. En effet, par deux fois, on va voir une silhouette qui bouge, mais c'est tout ! Alors après, on a le coup du couteau qui s'envole, pour retomber dix minutes plus tard, dans un effet plus qu'attendu et sans proposer de scènes gores ou violentes, juste le couteau tombe et se plante.

Bref, tous les effets sympathiques que l'on a pu voir dans les précédents épisodes, comme le coup du fantôme dans le drap qui disparait d’un coup, ou encore les traces de pas dans la farine, sont absents de ce métrage. On retrouve même des passages déjà vu dans tous les autres films, comme un plafonnier qui bouge et qui tombe. Enfin, on aura droit à une superbe scène d'action dans le garage avec la voiture qui démarre ou encore lorsque la jeune fille se barre chez les voisins et se fait agresser par une horde de démons. Risible et moi aussi je cours plus vite une caméra à la main...


J'ai peur de booster les ventes de la Xbox 360 avec cette critique !

Au final, Paranormal Activity 4 est une belle grosse daube. Un film d'une longueur insoupçonnée et surtout doté de plans séquences inutiles, montrant des pièces vides. Quand on sait que les producteurs prévoient de faire un cinquième épisode et qu'un spin-of mexicain est prévu, on se fout vraiment de la gueule du monde...

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