La Fin de Freddy: L'Ultime Cauchemar
S'il y a un Freddy qui a divisé les fans, c'est bien celui-ci. Farce grotesque et nulle pour les uns, film jouissif pour les autres. Qu'en est-il réellement? Eh bien on pourrait dire que, quelque part, les deux clans ont raison. Question de point de vue évidemment car ce Freddy a les défauts de ses qualités.
Risque imminent de chute douloureuse...
Après avoir été retrouvé inanimé au bord d'une route, John témoigne auprès de Maggie, une psychologue pour enfants, des cauchemars incessants qui le tourmentent et de sa mémoire défaillante. Convaincu qu'il est le fils caché de Freddy Krueger, le croquemitaine qui terrorisa jadis Elm Street, John retourne dans la ville de Springwood avec Maggie et trois autres adolescents qui tentaient de fuguer. Une fois sur place, le groupe comprend qu'il ne peut plus quitter cette ville qui paraît comme hantée par une étrange présence...
Freddy s'accorde une petite pause console...
L'histoire tout d'abord. Basé sur un pitch de départ erroné (non, tous les enfants de Elm street n'ont pas disparu, voir la fin du cinquième épisode), le scénario a au moins le mérite de se différencier du moule habituel avec la tuerie simpliste des adolescents de la rue Elm. Ici les enjeux sont tout autres puisque Freddy n'a plus d'enfants à tuer au début du film et qu'il cherche par tous les moyens à en obtenir d'autres.
L'idée d'introduire la descendance de Freddy paraît incongrue pour certains, et très bonne pour d'autres. Question de point de vue toujours. Mais il faut tout de même reconnaître que ça nous change de la sempiternelle tuerie sans but réel. Celà crée un (petit) semblant d'émotion et permet d'enfin apercevoir à quoi ressemblait la vie de Freddy Krueger lorsqu'il était en vie. Excellente séquence qui justifie à elle-seule la vision de ce 6ème opus de la saga.
Une des meilleures scènes du film
Mais ce qui choque particulièrement les détracteurs du film c'est que Freddy n'est plus du tout (mais alors vraiment plus du tout) effrayant. Il n'y a qu'à voir la séquence du début dans laquelle Freddy vole sur un balai à la manière d'une sorcière. Ou encore ce meurtre dans le jeu vidéo. Séquence tellement cartoon que l'on garde constamment les yeux grand ouverts d'étonnement. Et c'est là le point qui divise vraiment. Le film a un côté burlesque totalement assumé et n'est plus qu'un grand défouloir jubilatoire pour Freddy.
Là où les autres films hésitaient entre l'horreur et la comédie, La fin de Freddy est totalement concentré sur la comédie. Et c'est là son point fort. On sait d'entrée que le film ne fera pas peur. Donc on n'attend plus que de pouvoir se distraire avec des meurtres et des idées inventives. Et on est servi! Nombre de séquences sont excellentes : le meurtre du sourd, le passage à travers le décor... Malheureusement, réaliser la fin du film en 3D était loin d'être l'idée du siècle. Coup marketing pour l'époque, il ne s'inscrit pas du tout dans le film et pire, passe très mal à la vision en 2D.
C'est vrai que ça fait quand même pas très sérieux...
Parlons de la réalisation. Jusque là productrice de la série, Rachel Talalay décide de réaliser elle-même cette cinquième séquelle. Sans être exceptionnelle, la dame ne s'en sort pas trop mal. Ca n'atteint jamais des sommets (c'est tout de même la première réalisation de Mme Talalay) mais ce n'est pas mauvais. Le scénario souffle le chaud et le froid. De très bonnes idées et d'autres moins heureuses. Mais dans l'ensemble cet épisode reste supérieur au numéro cinq.
Ce qui est surtout intéressant dans cette histoire c'est que, ce sixième opus étant censé être le final de la saga, on en apprend beaucoup sur les origines de Krueger. (Comment il était de son vivant, comment il est devenu ce qu'il est...) Et donc si on s'intéresse au personnage de Freddy, le film vaut le coup d'être vu. Par contre si vous recherchez de la peur et attendez d'être scotchés à votre siège par l'angoisse, passez votre chemin.
S'amuser avec Freddy ou être consterné devant ses pitreries, choisis ton camp camarade...
Un film de Rachel Talalay
Avec : Robert Englund, Lisa Zane, Breckin Meyer, Yaphet Kotto