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Kick-Ass

Un film de super-héros sans super-héros, à la fois irrévérencieux, ordurier et surtout très intelligent dans sa narration et sa mise en scène.
Publié le 14 Octobre 2013 par AqMEVoir la fiche de Kick-Ass
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Transposé un comic book à l'écran est un défi relativement difficile. Beaucoup de réalisateurs s'y sont essayés et nombre d'entre eux se sont fourvoyés dans le navet. On pense à des films comme Elektra, Green Lantern ou encore The Spirit. Néanmoins, d'autres adaptations sont tout à fait honorables, comme les deux Hellboy de Guillermo Del Toro ou encore Sin City de Robert Rodriguez. Mais il faut remarquer une chose commune à chaque réussite, c'est l'implication dans chaque projet des auteurs du comic. Ainsi, Mike Mignola était constamment sollicité par le réalisateur sur Hellboy ou encore Frank Miller sur Sin City. Avec Kick-Ass, Mark Millar était le producteur du projet et surtout, il a refusé de changer des scènes ou d'adoucir son propos pour des raisons de rentabilité. Est-ce que cela fut une bonne idée ? Kick-Ass a-t-il gagné à être si violent ?


Vas-y, viens te battre !

Le scénario s'appuie donc sur le comic book de Mark Millar du même nom. On va suivre un jeune homme fan de comics qui répond au doux nom de Dave. Il est un élève normal de son école, sans grand talent, si ce n'est celui de faire croire qu'il est gay. Son obsession des super-héros lui monte à la tête et il se paye un costume et va faire la loi dans la ville sous le nom de Kick-Ass. Lors de sa première sortie, il se fait poignarder et renverser par une voiture. Avec des plaques dans le dos, la plupart de ses terminaisons nerveuses sont mortes, il ressent donc moins la douleur. Lors d'un passage à tabac par trois mecs, il devient une célébrité sur la toile. Grâce aux réseaux sociaux, il devient une vraie star. Alors qu'il se rend dans un ghetto pour régler un conflit avec sa meilleure amie, il va rencontrer Big Daddy et Hit Girl, de vrais héros masqués qui veulent tuer Frank D'Amico, un parrain qui a fait prendre à Big Daddy cinq ans de prison.

Le scénario suit donc un petit peu le schéma des initiations des super-héros, mais il s'en affranchit par un côté violent et drôle complètement assumé. On ressent un vrai vent de fraîcheur à chaque phrase et les vannes passent très bien. Mais surtout, le plus intéressant, c'est de nous montrer que même si l'on n'a pas de pouvoirs, on a quand même des responsabilités et qu'en se dévouant, on peut devenir un héros et sauver des vies. Bien entendu, le film est fort aussi car il contient son lot de scènes très puissantes, avec une réalisation impeccable. On pensera aux premiers méfaits de Hit Girl sur une musique pop rock, mais aussi et surtout à la mort d'un personnage dans un moment très émouvant et puissant. C'est d'ailleurs lors de cette séquence que l'on assiste à la plus belle réalisation, avec un ralenti en noir et blanc d'une beauté et d'une violence graphique incroyable. D'ailleurs, ce passage rappelle esthétiquement celui des minute-men dans le film de Zack Snyder, Watchmen.


Le casting y est pour beaucoup dans le succès du film et dans l'empathie que l'on éprouve pour les personnages. Aaron Taylor-Johnson incarne le parfait adolescent geek et il joue vraiment très bien. Mais la meilleure, c'est bien Chloe Grace Moretz dans son rôle de Hit Girl, touchante, drôle et surtout, très violente. Elle détient les meilleures scènes, comme l'attaque dans le couloir chez le mafieux et ses vannes sont dévastatrices. L'effet de surprise est là, chose que l'on ne retrouve pas dans le second opus. Bien entendu, Nicolas Cage est parfait dans son rôle de Big Daddy, à la fois touchant et triste quand il raconte son histoire.

On retiendra aussi les prestations des méchants. Christopher Mintz-Plasse est sympathique en Red Mist, devenant un méchant à cause de son père et de son isolement avec les autres enfants de son âge. Mais surtout, il faut retenir la prestation sans faille de Mark Strong en méchant. Il est charismatique, sans concession et rentre totalement dans le rôle du méchant crédible que l'on pourrait rencontrer dans n'importe quelle ville. Bref, tout cela est très bon et ce petit monde semble prendre un plaisir fou à jouer dans ce film. Le fin est très forte avec l'attaque de la tour du méchant, des combats vraiment bien chorégraphiés et une réalisation très lisible.


Kick-face !

Au final, Kick-Ass est un super film de super-héros sans super-héros. Irrévérencieux, ordurier, mais surtout très intelligent dans sa narration et dans sa réalisation, ce film est une véritable pépite. D'autant plus qu'il y a énormément de référence, que ce soit aux comics ou au cinéma, démontrant une grande culture et un second degré très appréciable. Bref, Kick-Ass est une valeur sûre du cinéma d'action, ou rires, larmes et rétention de souffle sont monnaie courante et c'est tout ce que l'on attend du cinéma !

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Kick-Ass
Réalisateur:
Sortie France:
Durée:
117 min
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