Connor MacLeod vit désormais à Marrakech avec John, son fils adoptif. Alors qu’il se croyait le dernier immortel vivant sur Terre, le terrible Kane refait surface, 400 ans après sa première rencontre avec Connor dans la grotte du sorcier Nakano, autre mentor de McLeod. Bien déterminé à éliminer Connor, Kane part à sa recherche avec deux autres immortels…
Russel Mulcahy, réalisateur des deux premiers films de la série, laisse sa place à Andrew Moharan, qui a collaboré à plusieurs reprises avec le groupe de hard rock Guns N’ Roses. Après les délires "extra-terrestres" du second film, on y perd pas vraiment au change…
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On retrouve donc notre immortel préféré, Christophe Lambert, toujours dans le rôle de Connor MacLeod, pourchassé par un autre immortel : Kane, campé par Mario Van Peebles, visiblement plus à l’aise dans l’actioner bourrin (
Le Guerrier d’Acier,
Full Eclipse) que dans l’heroic fantasy mâtiné de romance. Le film se veut un retour au source et nous sert donc la même sauce (ou presque) que le premier : Connor face à un immortel qui a tué son mentor (le Kurgan et Ramirez/Kane et Nakano), des flash-backs sur le passé "sentimental" de McLeod (sa première femme Heather/Sarah), un nouvel amour pour le Highlander (Brenda/Alex)… Bref, c’est grosso modo le même schéma narratif que le premier film. Déjà, du point de vue du scénario, le film ne fait pas des étincelles et ne prend pas trop de risques (le douloureux souvenir du précédent opus devait être encore frais dans la tête des producteurs)…
Cependant, quelques idées intéressantes comme le pouvoir de l’illusion de Kane (qu’il acquiert au début du film en décapitant le sorcier Nakano) agrémentent agréablement le film. En revanche, le film pèchent par la présence d’incohérences un peu trop "voyantes". Ainsi, Kane, fraîchement débarqué du 16ième siècle, n’a aucun mal à s’insérer dans le monde moderne (il conduit d’ailleurs comme un chef lorsqu’il kidnappe le fils de Connor). De même, on se demande un peu pourquoi Connor quitte Marrakech pour New York aussi rapidement et surtout, comment Kane sait-il qu’il va trouver Connor là-bas… D’autres incohérences du même genre fourmillent dans le film et ne contribuent pas à donner un cachet "sérieux" à l’ensemble.
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Elément indissociable des
Highlander : les duels à l’épée. Bon, avec ce troisième film, ça ne casse pas des briques. Les duels semblent avoir été réglé par dessus la jambe et notre Totophe brasse plus de l’air qu’il ne combat ses ennemis. Seul le duel final entre Kane et Connor n’est pas trop mal fichu (même si l’issue est prévisible). Côté effets-spéciaux, c’est pas trop mal dans l’ensemble (surtout les transformations de Kane). En fait, c’est surtout au niveau de la réalisation que ça flanche : peu inventive, montage très "clip" (avec le passé du réalisateur, on est guère étonné)… Peu de véritables plans sortent du lot (peut-être le plan final avec l’épée de McLeod et encore un peu trop classique…).
Highlander 3 reste un spectacle assez divertissant et rythmé, qui aurait mérité une réalisation à la hauteur de ses ambitions dans la tentative de renouer avec l’esprit du film original.
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A noter que l’on retrouve aux côtés de Christophe Lambert, la charmante Deborah Unger, dont on aura pu apprécier la plastique irréprochable dans le sulfureux
Crash de David Cronenberg. A noter également la présence de Mako dans le rôle du sorcier immortel Nakano, que l’on a pu voir dans un grand nombre de films comme
Œil pour Œil (aux côtés de Chuck Norris et Christopher Lee),
Conan le Barbare,
Robocop 3,
Crying Freeman,
Le Gardien du Manuscrit Sacré…
Enfin, et pour les musiciens surtout, la présence dans un petit rôle de Louis Bertignac (les amateurs du groupe Téléphone sauront de qui il s’agit…)