Voir la fiche complète du film : Ghost in the shell - Stand alone complex : Les 11 individuels (Kenji Kamiyama - 2005)

Ghost in the shell - Stand alone complex : Les 11 individuels

Un deuxième « film-résumé » aux qualités certaines qui tend parfois à oublier des détails essentiels au bon déroulement du récit. Il reste néanmoins un habile montage de Second gig pour ceux et celles qui n'auraient pas le temps de se pencher sur la série.
8
Adaptation de manga Robot

Après l'affaire du rieur et sa dissolution, la section 9 est reformée pour faire face à une nouvelle menace. Un groupe terroriste qui se nomme les onze individuels fait vaciller l'équilibre de l'actuel gouvernement japonais. Est-ce le début d'un autre Stand alone complex ou le danger est-il bien plus grand ?

Dans la foulée du « film-résumé » Le rieur, Kenji Kamiyama réalise Les onze individuels. Tout comme son prédécesseur résumait la première saison de Stand alone complex, le présent métrage fait de même avec Second gig. Soit près de 10 heures de programme ramenés à 2 h 40 d'un montage qui se révèle très prévisible. Si l'on nourrissait les pires craintes concernant Le rieur, Les onze individuels a la confortable tâche de passer juste après sans pour autant créer la surprise (bonne ou mauvaise).


Une femme se cache sur cette photo. Saurez-vous la trouver ?

On ne reviendra pas sur le procédé d'un montage habile et nerveux qui parvient à trier l'utile du superflu. Les intrigues secondaires sont au rancard tandis que l'affaire des onze individuels occupe le devant de la scène. Certes, quelques séquences auraient gagné à être incorporés (comme le premier affrontement entre le Major et Kuse), mais cela reste affaire de goût plus que de compréhension. En effet, l'ensemble demeure très accessible. L'on regrettera tout de même l'édulcoration du passé des protagonistes, du moins un minimum d'explications sans couper le rythme.

Second gig était également l'opportunité de relever la qualité très moyenne de la première saison de Stand alone complex. Aussi, le scénario se veut plus fouillé et travaillé qu'auparavant. Les enjeux géopolitiques mettent en avant les conditions déplorables des réfugiés, davantage considérés comme un fardeau plutôt que des hommes. Ainsi, les tensions montent crescendo. Les différents points de vue sont exposés de manière appropriée sans jamais se perdre en propos trop techniques ou abscons. Dès lors, ce qui apparaît à du terrorisme s'assimile à des actes réfléchis et justifiés au vu d'un idéal (que l'on cautionnera ou pas).


Une cible de choix.

On regrettera tout de même un passage trop rapide sur le point de vue de Kuse et sa relation avec le Major. Ce n'est vraiment pas évident et les indices dissimulés dans l'anime ne prennent ici aucune signification flagrante. Le constat est similaire concernant les motivations des personnages secondaires (ceux du camp des réfugiés). Si l'on souhaite demeurer dans les éléments supprimés, du moins relégué au stade de l'anecdotique, les Tachikoma ne paraissent plus que de gentilles machines serviables, à défaut d'une véritable personnalité. Ce qui n'est clairement pas le cas lorsque l'on regarde la série.

Tout comme Le rieur, les remarques sur l'animation et les personnages sont équivalentes à la série. Une petite relecture de la critique de cette dernière permettra d'avoir un avis général concernant la série, les deux saisons prisent individuellement et également la place qu'occupent les deux métrages en les résumant de manière habile.


Serre les dents et encaisse.

Au niveau de l'histoire, on dénotera tout de même des réflexions sur l'individualité au sein de la société, de quelle manière celle-ci s'accapare les masses pour en faire une main d'oeuvre bête et disciplinée sans éveiller les consciences. Bien entendu, le degré de complexité des deux films de Mamoru Oshii n'est pas atteint. Néanmoins, l'effort est louable et salué étant donné son absence dans l'affaire du rieur qui ne permettait aucune relecture du récit.

Bref, Les onze individuels gardent l'essentiel de Second gig, quitte à parfois oublier des éléments indispensables (le rapport entre Kuse et le Major, les Tachikoma...). Il demeure toutefois une histoire nettement plus prenante que l'affaire du rieur grâce à un contexte géopolitique présent et des propos intéressants sur ce qu'engendre la société en délaissant une partie de la population. Une animation honnête et l'équipe de la section 9 au grand complet permettent un film agréable même si l'on préférera se pencher sur Second gig pour avoir une meilleure appréhension des événements.

A propos de l'auteur : Dante_1984
Portrait de Dante_1984

J'ai découvert le site en 2008 et j'ai été immédiatement séduit par l'opportunité de participer à la vie d'un site qui a pour objectif de faire vivre le cinéma de genre. J'ai commencé par ajouter des fiches. Puis, j'ai souhaité faire partager mes dernières découvertes en laissant des avis sur les films que je voyais.

Autres critiques

Empire of the Sharks
Avec Planet of the Sharks , Mark Atkins transposait le film de requins dans un contexte post-apocalyptique façon Waterworld . Sur fond de cataclysme écologique, il en ressortait une incursion étonnante (dans le mauvais sens du terme) tant l’ensemble s’avérait médiocre et vide d’intérêt. La faute à un manque d’enjeux bien définis et à une progression en roue libre, elle-...
Mr. Brooks
Homme d'affaires reconnu, mari et père de famille apprécié, Earl Brooks cache en fait un sombre passé. Un soir, il sort et tue un couple, renouant avec ses démons. Peu évoqués au cinéma par le passé (même si Norman Bates avait jeté les bases de cet être moderne monstrueux dans la sage culte des Psychose (1960), avant que Thomas Hewitt, alias Leatherface, lui offre un visage moins humain que...
Jack Brooks : Tueur de Monstres
Comment résister à un film intitulé Jack Brooks: Tueur de Monstres avec, en tête d'affiche, ce bon vieux Robert Englund et dont la jaquette proclame, je cite: "Quand Super Mario rencontre Evil Dead !". Impossible, pour l'amateur de série B en quête de divertissement facile, de passer à côté. Alors quand, en plus, cette même jaquette a le bon goût d'être très attrayante, il...
Deep Water
Qu’il soit géant ou d’une taille tout à fait normale, le scorpion est un arachnide peu exploité dans le domaine du survival animalier. Hormis de timides (et très dispensables) incursions telles que Stinger , Deadly Stingers ou Scorpius Gigantus , la préférence va clairement du côté des araignées. Sur la base d’une histoire de l’écrivain thaïlandais S. P. Somtow, Deep Water...
The Deadly Spawn
Eh bien oui, j’aime les madeleines et Proust, ce qui fait un délicieux début pour parler de ce film, car oui c’est un film et c’est un de mes préférés en plus. J’avais vu The Deadly Spawn entre midi et deux, dans mes années collège, un surveillant avait inséré une V.H.S. pirate dans le magnétoscope de la salle de projection. Étant déjà fan de ce genre, je fus entrainé dans...
Ghost in the shell - Stand alone complex : Les 11 individuels
Réalisateur:
Sortie France:
Durée:
161 min
8
Moyenne : 8 (1 vote)

Thématiques