The Deadly Spawn
Eh bien oui, j’aime les madeleines et Proust, ce qui fait un délicieux début pour parler de ce film, car oui c’est un film et c’est un de mes préférés en plus.
J’avais vu The Deadly Spawn entre midi et deux, dans mes années collège, un surveillant avait inséré une V.H.S. pirate dans le magnétoscope de la salle de projection. Étant déjà fan de ce genre, je fus entrainé dans ce film immédiatement, pas de foot aujourd’hui il y a de l’horreur à l’école ! Ce film j’en avais oublié le nom — à l’époque mon anglais se limitait à savoir où était Bryan — mais il m’avait marqué. Il avait des scènes bien gores (soyons francs, moins que d’autres que j’ai vus après en grandissant) et une fin parfaite. Aidé par des effets spéciaux corrects, pas des CGIs pourraves, ici que du bricolage à l’ancienne, quelquefois avec génie.
Je m’étais fait à l’idée de ne jamais retrouver le nom de ce film.
Puis, il y a quelques années, grâce une question posée sur un obscur fan-site de films d’horreur US, un illustre inconnu par suite d’une description de quelques scènes mal expliquées, me ressort le titre ! Ces quelques mots firent ressurgir une profusion de souvenirs, tel Anton Ego devant sa ratatouille, presque 30 ans de traversée du désert résolu en un titre : The Deadly Spawn !
Je retourne avec joie dans ce film et aussi un peu dans cette salle de projection, ses chaises plastiques alignées attachées entre elles, une desserte bancale, sa télé cathodique, son magnétoscope. Au loin, les copains qui me cherchent pour jouer au ballon, mais non là c’est « Horror Time, baby » !
Le pitch : Des campeurs assistent à l’écrasement d’une météorite, puis meurent attaqués par une bête immonde — rien qu’avec ça vous devriez avoir envie de voir ce film, non ? Ou il n’y a que moi ici que ça émoustille ? — plus tard, l’affreuse bestiole profite d’un fenestron entrouvert pour s’infiltrer dans la cave d’une maison pas loin. Elle va massacrer petit à petit les habitants, envoyant ses petits chasser le clampin local.
Sa progéniture est des vers de la forme d’un Royal-Cône hérissés de dents acérées. Ils dévoreront de l’intérieur un papy lors de sa sieste, s’incrusteront dans une réunion de mamies gastronomes — vous ne verrez plus les préparations aux mixers de la même façon — des visages arrachés.
Ils pousseront même le vice à bouffer un électricien. Un électricien, quoi ! Le respect envers nos artisans dévoués a disparu… Bon après tout, rien de plus normal que la vie dans la campagne américaine des Eighties, non ?
Les acteurs ne sont pas mauvais, une fin superbe et digne des classiques du genre horrifique de ces années-là.
Un bon film de série B que je mets au même niveau qu’un bon vieux « House » ou « Creepshow » ou bien encore « Hurlements ». Un film de seconde zone sanglant et un peu gore comme il faut.
À voir de toute urgence !
Un film de Douglas McKeown
Avec : Charles George Hildebrandt, Tom DeFranco, Richard Lee Porter, Jean Tafler