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Fragments

Une poignée d'individus voit son destin bouleversé le jour où un homme fait irruption dans un café et abat plusieurs clients.<p>Film disposant d'un bon casting et d'une idée de départ intéressante, <b>Fragments</b> se révèle être assez prenant.
Publié le 10 Octobre 2010 par GORE MANIACVoir la fiche de Fragments
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**Attention, cette critique contient quelques spoilers.**

Une poignée d'individus d'une petite bourgade voit son destin bouleversé le jour où un homme fait irruption dans un café, en plein jour, et abat plusieurs clients. Après ce drame, les survivants tentent de reprendre le cours de leur vie.

Fragments nous dévoile les doutes, les peurs et les souvenirs douloureux de quelques personnages n'ayant qu'un seul point commun : leur présence dans ce qui sera le théâtre d'un drame sanglant impromptu.
Ce puzzle nous offre déjà l'avantage de multiplier les univers et donc de présenter plusieurs points de vue d'un même événement.

Réalisateur australien peu connu, Rowan Woods dispose d'un casting remarquable pour ce métrage, et en profite tout au long de Fragments.
Les deux personnages les plus marquants sont joués par une vieille connaissance, Forest Whitaker, et par Dakota Fanning. Cette dernière, révélée par Spielberg (la série Disparitions, puis La Guerre des Mondes), interprète avec brio une adolescente qui vient de perdre son père dans ce drame. Elle se masque derrière la religion pour cacher une vérité qui finira par éclater, telle une bombe à retardement. Ce drame latent est le point commun à tous ces héros ordinaires et le point névralgique du film.

Il touchera également un Whitaker comme toujours sensible et surprenant dans le rôle d'un homme atteint d'un cancer et rongé de dettes. Se croyant à nouveau en veine, il touchera le fond dans un casino, lieu symbolique de la dualité de l'être humain, de ses forces et de ses faiblesses. L'acteur parvient à retranscrire une solitude touchante, bien que pitoyable, qui finira par s'éclipser dès que son personnage acceptera une aide visiblement nécessaire à chaque protagoniste pour passer ce cap.

Acteur à multiples facettes (Memento, Priscilla, Folle du Désert), Guy Pearce est sans doute le plus torturé et le plus trouble des victimes. Déjà, il est le seul à avoir quitté les lieux avant le drame, ce qui lui donne un caractère de témoin plus qu'autre chose. Toutefois, ses agissements malsains avec sa femme, qu'il tente d'empoisonner petit à petit chaque jour, tranche avec son travail de médecin, qu'il exerce avec passion. Difficile de comprendre néanmoins les réelles motivations meurtrières de ce docteur, visiblement amoureux, hormis pour des questions purement financières. Le dénouement de son histoire, assez abracadabrante, n'apportera aucune lumière sur ce personnage ambigu.

Il est difficile de chercher à comprendre ce genre de motivations en tout cas, à l'instar du père du garçon rendu muet suite au drame, peu enclin à faire aider son fils, isolé dans un silence morbide, qui peut rappeler l'ambiance d'Elephant.

Ce côté intimiste, propre à un cinéma australien actuel dont le cinéaste semble s'être inspiré, reste la qualité principale de ce long-métrage, Woods réussissant le plus souvent à nous immerger dans le quotidien frustrant de ces survivants ordinaires.

La plus ordinaire de ses héroïnes est interprétée par Kate Beckinsale. A contre courant de ses deux rôles les plus célèbres, qui en ont fait une déesse gothique (Underworld, Van Helsing), elle est méconnaissable dans un rôle de serveuse dépassée par son statut de mère célibataire. Elle aussi cloîtrée dans une grande solitude, elle cherchera affection et réconfort dans les bras d'hommes qui ne s'intéressent qu'à son physique. Teinte en blonde, celle-ci n'a pourtant rien de très glamour et s'avère convaincante en paumée dépressive en quête d'une seconde chance.

Cette seconde chance, chaque survivant en aura une, visiblement, l'espoir d'une rédemption réunissant finalement l'ensemble des personnages dans un épilogue assez conventionnel.

Film disposant d'un bon casting et d'une idée de départ intéressante, Fragments se révèle être assez prenant, même si l'on pourra regretter une réalisation parfois un peu fade et un scénario assez sage.

A propos de l'auteur : GORE MANIAC
Portrait de GORE MANIAC

J'essaie de partager ma passion pour un cinéma méconnu, mais qui mérite incontestablement qu'on s'y arrête !

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Réalisateur:
Durée:
92 min
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