Mulberry Street
- Black tulip 2007 du meilleur film au festival d'Amsterdam
- Meilleur film 2007 au fant-asia Film festival
ainsi qu'une foule d'autres sélections, c'est avec cet impressionnant palmarès que nous accueille fièrement Mulberry Street. C'est certain qu'une tonne de références n'a jamais fait un bon film (on se demande parfois si le public des festivals voit les mêmes films que nous...), mais c'est toujours mieux d'arriver comme celà plutôt qu'à la sauvette dans les bacs en solde des magasins. Enfin bref, passons à la critique de Mulberry Street.
Toc toc! Qui est là?
Alors que Clutch, un ancien boxeur, attends l’arrivée imminente de sa fille, New York se fait infecter par un virus qui transforme les gens en monstre-rat/zombie. Clutch devra alors se barricader et aider les autres habitants de l’immeuble qu’il habite en espérant que sa fille arrive saine et sauve...
Un scène gore...mais dans l'ombre
Pour avoir une petite idée de ce à quoi ressemble Mulberry Street, fermez les yeux et imaginez ce que donnerait 28 jours plus tard dans un immeuble. C'est un peu réducteur mais c'est presque ça. De plus, le film qui nous occupe ici partage un gros point commun avec l'excellent métrage de Danny Boyle: c'est un film de zombies...sans zombies! En effet, dans les 2 films, les personnes avides de chair fraîche ne sont pas des mort-vivants mais des "infectés", qui ont en outre le bon goût de se transformer progressivement en rat dans le cas de Mulberry Street.
De plus, pour enfoncer le clou de la ressemblance avec son illustre modèle, la réalisation de Jim Mickle ressemble refortement à celle de Danny Boyle (même genre de grain d'image notamment) avec un poil de talent en moins et une énervant propension à filmer le gore dans la pénombre. Le réalisateur est toutefois parvenu à tirer le meilleur parti de ce qu'il avait à sa disposition, ce qui n'est dejà pas un mince exploit.
Une autre scène gore...toujours dans l'ombre
Malheureusement, les limites du budget se font parfois douloureusement ressentir. Le nombre de personnes est plus que limité (6 au total) et les apparitions des zombies/rats sont des plus rares. La plupart du temps on ne les verra qu'en partie. Tout comme les décors qui sont réduits à leur plus simple expression: l'intérieur d'un immeuble et quelques scènes dans les rues de New-York. C'est tout. Pour ceux qui s'attendraient à des plans d'ensemble d'une ville déserte façon Londres dans 28 jours.., vous pouvez passer votre chemin.
Cette limite de moyens a également une incidence sur le scénario qui, s'il n'est pas mauvais, reste des plus classiques et contient quelques incohérences. Par exemple, comment expliquer que le père, après avoir retrouvé sa fille, décide de retourner dans l'immeuble au lieu d'essayer de sortir de la ville et de la fuire. On ne me fera pas croire que quelqu'un de sensé préférerait retourner s'enfermer au milieu d'un lieu pris d'assaut par des zombies plutôt que de tenter de sauver sa peau. Mais bref, l'indulgence est de mise ici puisque c'est probablement contraint et forcé que Jim Mickle a dû se résoudre à cette solution.
Le film manque parfois d'un peu de gore et de violence également, mais certaines scènes assez sympas viennent relever l'ensemble (la vieille personne avec sa bouteille d'oxygène) et les personnages sont plutôt sympathiques malgré un coté caricatural pas toujours le bienvenu.
Tu veux un verre l'ami?
Mais bon, celà reste tout de même un petit film indépendant avec tout ce que celà implique et pour un métrage de ce niveau, Mulberry Street se classe dans le haut du panier. Evidemment, les spectateurs habitués aux blockbusters ou aux grands classiques de l'horreur risquent de s'ennuyer par moment et c'est donc avec toute la clémence que l'on peut avoir envers ce genre de production qu'il faut regarder Mulberry Street, un film qui est plutôt bon dans sa catégorie.
Geoffrey Claustriaux