Flashback
Ah l'Allemagne, ses bières, ses grosses blondes, sa chancelière si sexy, et bien sûr le Rock am Ring. Mais ce n'est pas tout, le pays teutonique a aussi son lot de films d'horreur : on se souvient encore par exemple de la souffrance ressentie en regardant Blood Trails, slasher avec un tueur en vélo qui arrive à égorger un type avec les pignons crantés de son engin sans tomber de selle. Blood Trails et son héroïne aussi belle qu'un fond de poubelle. Blood Trails et ses allées et venues dans les bois d'outre Rhin. Bref, une belle daube.
Mais comme on ne juge pas avec une seule carte en main, je me suis décidé à mater Flashback, slasher datant des années 2000, mais qui a mis 8 ans à sortir par chez nous.
Alors le film est-il bon ? Est-ce là une bonne surprise ? L'Allemagne est-elle le pays du renouveau de l'horreur ? Ne vaudrait-il pas mieux qu'il s'en tienne à la bière ?
Mes règles ? Déjà ?!
Le scénario ressemble à s'y méprendre à un scénario classique de slasher lambda avec un tueur qui utilise une arme bien particulière en plus d'arborer une tenue bien marquante. Donc, dans cette histoire, nous avons droit à une petite fille dont les parents vont se faire égorger avec une faux, ou une serpe, c'est comme on veut, par un individu un peu dérangé. Quelques années plus tard, la jeune fille sort de l'hôpital psychiatrique et part dans une famille cossue pour donner des cours d'italien. Mais bien entendu, le méchant bonhomme censé être mort refait surface et va l'embêter.
Rien de bien novateur là dedans, au contraire. Du coup, on attend sagement le twist final, mais sans être emballé plus que ça par l'histoire. Malheureusement, cette révélation finale est rapidement devinée par le spectateur.
C'est assez facile de surfer sur la vague post-Scream, encore faut-il avoir de la suite dans les idées pour ne pas pondre une sorte de faux frère sur une idée seule. Car le film, en plus de ne pas tenir en haleine, est long et lent avec des personnages peu attachants. Et c'est bien là tout le problème de ce Flashback qui, malgré des débuts prometteurs, s'enfonce dans la banalité la plus profonde.
Un autre problème de ce film, c'est sans aucun doute son ambiance et son coté kitsch. Si le film date de 2000, on sent vraiment que tout cela a mal vieilli et que depuis douze ans, on a fait beaucoup mieux en matière de slasher. Le réalisateur Michael Karen s'amuse à nous dépeindre une jeunesse bourgeoise qui préfère s'amuser et forniquer que travailler. Cela sent aussi le réchauffé et on a beaucoup de mal à s'identifier à ces jeunes abrutis, ou même à éprouver la moindre joie ou colère face à leur mort. D'ailleurs, le film a plus une ambiance de téléfilm et même si quelques passages gores le parsèment, on n'a jamais la sensation d'être devant un vrai film de cinéma. Enfin, le film est dénué de charme "extérieur", comme des décors bucoliques (à part quelques montagnes mais qui ne servent finalement à rien) ou encore des éléments climatiques inquiétants comme une brume épaisse ou encore une chaleur intense. Bref, rien n'est fait pour surprendre ou pour faire ressentir quelque chose au spectateur.
Il serait peut-être temps de t'épiler ? Ah, pardon, c'est ton chien !
Qui dit film venu d'Allemagne, dit acteur inconnu. C'est vrai quoi! Vous en connaissez des acteurs très connus qui font des films en Allemagne? Personnellement, à part Horst Tapper qui incarnait Derrick, le reste, connais pas! Ben ici, c'est pareil, les acteurs sont tous des débutants et j'espère qu'ils le resteront.
Commençons par l'héroïne, qui est censée être une personne fragile, traumatisée par son malheur passé. En fait, elle tombe vite amoureuse du fiston de la famille. Le problème, c'est que Valerie Niehaus joue très mal les filles fragiles et qu'elle n'est pas crédible pour un sou. En plus, elle n'a pas de poitrine.
Du coté des autres jeunes, on a droit aux mongoliens de service qui ne coutent pas chers et qui jouent comme leurs pieds. Aucun n'est attachant et aucun n'attire notre sympathie ou notre dégoût. Bref, un casting du pauvre, à part peut être le tueur du début. Atiffé comme une vieille femme, ne parlant pas et ayant une bonne tête de vainqueur, c'est le seul qui tire son épingle du jeu. Mais il faut en profiter, car il ne reviendra pas de tout le film!
Qui dit slasher, dit en général meurtres sanglants et inventifs. Que vaut Flashback sur ce point-là ? Il faut bien l'avouer, pas grand chose. L'idée de la serpe est sympathique en soi (on ne voit pas souvent des druides tueurs en série dans les rues et elle fait un tranche-gorge idéal). Seulement, le film est très avare en gore et c'est bien dommage, car il aurait pu gagner des points sur ce terrain-là. Ceci dit, on a bien un gars qui se prend la serpe dans le haut du crâne et la lame qui ressort par le menton, ainsi qu'un chien coupé en deux, et parfois on voit bien les égorgements, mais depuis 2000 on a fait tellement mieux (et même avant) que tout ceci parait bien maigre. Par contre, c'est assez bien foutu et les effets spéciaux sont sympatoches.
Néanmoins, le réalisateur aurait pu éviter la sempiternelle scène avec le mec mort dans sa voiture sans que personne ne le remarque.
J'aimerais bien prendre le Kamasutra qui est sur ma gauche, mais j'ai un peu honte, alors je la joue discrète...
Au final, Flashback est un slasher banal, sans surprise, et dont le twist final n'est qu'une resucée de ce que l'on a déjà vu maintes et maintes fois. Les acteurs sont assez insupportables, notamment l'héroïne, l'ambiance est plate comme pas possible, les effets gores sont tout juste gentillets et le rythme est très long à venir.
Bref, un film très moyen qui ne m'a pas convaincu et dont je pense sincèrement que les années ne le bonifieront pas. La preuve, seulement dix ans plus tard, il parait déjà dépassé.
Un film de Michael Karen
Avec : Valerie Niehaus, Xaver Hutter, Alexandra Neldel, Simone Hanselmann