Feast 2
Non, Feast 2 : Sloppy Seconds n'est pas un film à caractère pornographique où un petit chien noir et blanc s'en prendrait plein l'arrière-train. Il s'agit ici de la suite d'un film d'horreur qui a partagé le public, j'ai nommé Feast. Dans ce film, on dit adieu à Ben Affleck et Matt Damon pour la production et quand des gens quittent le navire, ce n'est jamais bon signe.
On connait bien la propension des américains à tirer sur une corde qui fonctionne allégrement et Feast 2 ne fait pas exception à la règle. Se voulant plus irrévérencieux, plus gore, plus con, le film réussit à se tirer une balle dans le pied et à faire d'un film gore et fun à la base une parodie dégueulasse et sans grand intérêt. Mais pourquoi le film est-il si mauvais par rapport au premier? Et pourquoi faut-il toujours aller plus loin dans la connerie quand il s'agit d'une suite?
Ok les mecs, j'ai le plan nichons, on check!
Le scénario est assez débile et sent déjà bien profondément la resucée du premier : pour ne pas s'emmerder, le scénariste nous amène un nouveau personnage, qui est en fait la s½ur de la lesbienne du premier. Sauf que celle là, elle est plus méchante et possède un gang de bikeuses lesbiennes. Bref, ce gang se retrouve dans le bar dévasté du premier et elle choppe le barman en lui demandant où se trouve sa s½ur qui leur répond que cette dernière est morte et que les gens qui ont fait ça sont partis. Les bikeuses vont donc aller faire un petit tour dans une bourgade où les monstres sont censés se trouver. Elles y feront la rencontre d'un vendeur de voiture débile, de deux nains catcheurs, d'un un mec aussi doué qu'il est con, et de la pétasse blonde du premier opus qui s'était barré avec le camion. Tout ce joli monde va tenter de survivre dans cette ville. Tout cela bien entendu à grands renforts de gore, de sang, de nichons et d'effets plus que douteux. Ce n'est pas folichon et dès les premières images, on voit très nettement la différence avec le premier opus. Moins inspiré, moins travaillé et plus tourné vers la grosse déconne bien grasse.
Dans le premier film, malgré une action frénétique et du gore qui tâchait dans tous les sens, on avait tout de même une sensation de moiteur qui se dégageait de l'ensemble. Les teintes jaunes, rouges et oranges étaient assez étouffantes et le tout donnait à cet espèce de huis clos une atmosphère de fin du monde. Dans ce deuxième opus, c'est tout le contraire. L'action se déroulant principalement de jour, on n'a plus cette ambiance moite et chaude. En fait, question ambiance, on n'a plus rien du tout. Même la petite bourgade, qui pourrait être un endroit sympathique, avec des recoins sombres, des ruelles malfamées, ou encore avec des maisons inquiétantes, ne ressemble à rien, on dirait un bled lambda filmé en plein jour un matin de printemps. De plus, tous les décors et même l'arrière-plan sonnent faux, ce qui est assez dérangeant en soi pour la crédibilité du métrage.
Ok les mecs, j'ai le plan débile du film, on check!
Au niveau des acteurs, on a toujours des inconnus au poste. Du coté des actrices féminines, elles sont bonnes (dans le sens de jeu d'acteur), quoiqu'un peu effacées. En effet, seule la s½ur de celle de Feast premier du nom est assez importante et encore, elle n'apporte pas beaucoup au film. Par contre, les autres, c'est vraiment de la figuration et elles ne servent qu'à montrer des nichons et des fesses tatouées. Ceci dit, la blonde salope rescapée du un s'en sort assez bien dans son rôle, mais il faut dire que c'est la seule qui évolue toute seule dans la ville et qui essaye de s'en sortir par tous les moyens. Pour le reste, on se retrouve avec des acteurs qui ne croient pas en ce qu'ils font et qui ne sont pas à fond dans leurs rôles.
Par contre, le film se rattrape aisément sur les effets gores et sales. Mais encore une fois, je ne suis pas sûr que gore et scatologie fassent bon ménage. Si certains passages valent leur pesant de cacahuètes, comme le nain qui se fait bouffer, ou encore le gars qui se prend une barre de fer en travers de la tête, d'autres sont, à mes yeux, beaucoup trop inutiles. A force de vouloir faire dans le dégueulasse, on tombe dans le lourd et le gratuit, à l'instar de la scène de l'autopsie du monstre, où le triso de base s'amuse à toucher les différents organes du monstres. On peut aussi se demander à qui s'adresse le film, notamment avec son idée débile de catapulte avec une moto, car cela fait clairement penser à un film pour enfants, alors que du gore et du malsain côtoient ces idioties.
Ok les mecs, j'ai ma scène nain et double nichons, on check!
Au final, Feast 2 est une suite très médiocre qui n'aurait pas du voir le jour. John Gulager se fourvoie complètement dans cette suite où il accumule des scènes débiles pour enfants de 8 ans et scènes trash plus que douteuses. Si on ne veut pas faire de sentiment, autant ne pas faire d'humour et assumer à 100% ce que l'on fait. L'ambiance poisseuse du bar du premier métrage est totalement absente et on se retrouve dans un film sans ambiance et sans enjeux. Les personnages ne sont pas attachants et leur mort ne nous touche absolument pas.
Bref, un film à éviter sauf pour les amateurs de gore sans charme et ceux qui aiment les bikeuses à seins nus et tatouées de partout.
Un film de John Gulager
Avec : Jenny Wade, Clu Gulager, Diane Goldner, Chelsea Richards