Cérémonie Mortelle
"Ho non ! Encore un slasher !", ai-je pensé en découvrant l'affiche de Cérémonie Mortelle. Bien mal m’en a pris de vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué, car Cérémonie Mortelle, c’est de la bombe ! Certes, un peu petite de par son manque de budget – parfois flagrant – mais qui fait son effet malgré tout.
L'histoire s'articule sur des meurtres mystérieux qui tournent autour d’un funérarium... Ecrire d’avantage serait criminelle, car le scénario ne casse pas des briques. Par contre son développement inhabituel, lui, défonce les murs.
Généralement dans le slasher, il y a un tueur masqué qui tranche, coupe et défonce. Celui qui nous intéresse ôte des vies mais en mode « Mozart ». Ses méfaits prennent encore plus d’ampleur quand nous découvrons de quel personnage il s’agit. Ne partez pas ! C’est justement ce qui fait la force du film. C’est à ce moment que l’histoire se renforce et que les protagonistes, jusque là secondaires, prennent leur place. Un parti pris qui à renforcé mon empathie pour le tueur, mais ce je retiens c’est que Mortuary a voulu sortir des sentiers battus. Nous ne sommes qu’en 1982 !
A certains moments, j’ai ressentis quelques odeurs… italiennes. Je n’irais pas jusqu’à dire qu’il s’agit d’un giallo déguisé mais certains passages, malgré leurs manque de budget, je le répète, m’ont curieusement fait pensé à certains vieux giallis (voyez le déguisement, c’est Scream avant l’heure).
Je parlais du manque de budget en début d’article. J’aime à le citer quand il est présent car s’il peut être un frein plus ou moins important dans la plupart des cas, il est parfois un élément qui peut être un tremplin. Dans le sens où il force à se creuser la tête pour trouver des solutions. C’est clairement ce que fît le réalisateur Howard Avedis ! A défaut de pouvoir bouger sa caméra au maximum, il se sert des « restrictions » pour accentuer le suspense. Que pouvait-il faire d’autre avec tous ses décors… minimalistes ? Je vous renvoi à la très bonne explication - présente sur le combo dvd/blu-ray du film - du réalisateur, scénariste et monteur Gilles Penso.
Au niveau de l’interprétation, Mary Beth McDonough et David Wallace ne s'en sortent pas mal du tout. Les deux comédiens dégagent une belle complicité. À leurs côtés, on retrouve Lynda Day George et Christopher George, couple à la ville et souvent à l’écran. À cette belle petite brochette, n'oublions pas d'ajouter la participation du regretté Bill Paxton, forcément génial de par son interprétation outrée.
Si je dois garder le meilleur pour la fin, je me dois de parler de Rimini Editions. Ce que j’aime chez eux, c’est leur simplicité. Elle me va droit au cœur. Car ils sortent des petites pépites oubliées (le 21e titre de la collection Angoisse de l’éditeur !!!) dans de classieux et vintage packaging, mais aussi parce que leur contenu force l’admiration. Pour Cérémonie Mortelle, vous aurez droit à droit à un master haute définition, un boîtier qui se présente tout naturellement sous la forme d’un Digipack à trois volets, ainsi que l'habituel livrerédigé par Marc Toullec qui dresse cette fois un panorama des 17 slashers sortis sur les écrans américains en 1983. Indispensable !
Un film de Howard Avedis
Avec : Mary Beth McDonough, David Wallace, Bill Paxton, Lynda Day George