Blob, Le
Remake d’un film de S-F de 1958 , The Blob version Chuck Russell est un bon exemple de ce qu’on appelle « film de série B ». Si, sur le papier, il n’y a rien de foncièrement exceptionnel ni de profondément original (normal pour un remake, certes), le concept de base est suffisamment sympathique et prometteur pour s’en contenter : une météorite s’écrase sur Terre avec, à l’intérieur, une substance genre « gelée flasque couleur rose-dégueu » à l’appétit très vorace. Le premier clochard qui passe non loin du lieu du crash et qui a la bonne idée (pour le spectateur) d’y jeter un œil d’un peu trop près se retrouve avec la main contaminée par l’étrange substance. Par un concours de circonstances, le papy SDF manque de se faire écraser sur la route par la voiture de Paul Taylor et Meg Penny. Egalement sur les lieux, le rebelle de service au regard ténébreux Brian Flagg. Tous trois embarquent le grand-père jusqu’au toubib le plus proche. Ils ne tardent pas à découvrir que la substance qui recouvre la main du clodo n’est pas un porte-bonheur et que plus elle mange, plus elle grossit...
Encore auréolé du succès au box-office des Griffes du cauchemard (le sympathique troisième volet de la série des Freddy), le réalisateur Chuck Russell tourne avec The Blob son second film et, s’il ne s’attache pas vraiment à faire dans l’expérimental niveau mise en scène, il cadre correctement les comédiens et soigne les séquences où le fameux Blob entre en scène. On saluera d’ailleurs au passage le travail de Dream Quest Images (et les autres quelques boîtes de SFX qui ont bossé sur le film) qui est vraiment remarquable surtout pour un film de 1988. Chuck Russell ne fait pas – Dieu merci ! – languir le spectateur trop longtemps avant de nous dévoiler le blob en action. Ainsi, les attaques et mises à mort des pauvres victimes (hommes, femmes et – chose plutôt rare : enfant !) surviennent à un rythme régulier, maintenant ainsi l’attention du spectateur qui, il faut le dire, n’a rien d’autre de très consistant auquel se rattacher. Les personnages principaux, sans être de gros stéréotypes, ne présentent que peu d’intérêt. Enfin, suffisamment pour que l’on s’intéresse un tant soit peu à leur sort en fin de métrage, lorsque le Blob menace la ville toute entière en s’engouffrant dans les égouts...
Petit tour côté casting : le jeune rebelle motard aux cheveux longs qui tire toujours la tronche mais qui a un cœur gros comme ça est interprété par un certain Kevin Dillon. Un peu inconnu au bataillon le bonhomme (vu dans le rôle de bunny dans PLATOON). Vous serez sans doute plus familier avec le visage du sheriff Herb Geller, joué par Jeffrey DeMunn, qu’on a pu voir dans The Hitcher (1986), Les évadés (1994), La ligne verte (1999) ou encore The Majestic de Frank Darabont qui semble apprécier cet acteur (l’aurait-il repéré dans The Blob ? puisque Darabont a co-rédigé le scénario du film avec Russell). Autre tête connue depuis le succès de la série des Saw, celle de la charmante Shawnee Smith, la donzelle de service (qui ne nous offrira pas le plan-nichon qui manque peut-être au film). Un brochette d’acteurs plutôt convaincants dans une bonne petite série B d’horreur qui n’a pas fait un gros carton dans les salles à l’époque de sa sortie mais qui s’est bien rattrapé grâce à son succès dans les vidéo-clubs.
Un film de Chuck Russell
Avec : Kevin Dillon, Shawnee Smith, Donovan Leitch, Ricky Paull Goldin