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Blanche-Neige et le Chasseur

Au lieu d'avoir une version plus dark et plus adulte du conte, on se retrouve devant un spectacle mou du genou et qui ne prend aucun risque. Une grande déception.
Publié le 19 Août 2013 par AqMEVoir la fiche de Blanche-Neige et le Chasseur
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Forêt
Tout le monde connaît les contes de Grimm. Ils ont souvent bercé notre enfance, et ils sont rentrés dans la bibliothèque mentale de beaucoup de monde. Quand le scénariste du film Evan Daugherty écrit pour la première un scénario, il signe une réadaptation du conte Blanche-Neige. Il prend le temps de l'écrire et surtout de le proposer aux producteurs. L'histoire s'arrache à prix d'or et promet une histoire novatrice et pleine de promesses. Seulement, il n'est jamais évident de réadapter une ½uvre devenue mythique, par Disney, mais surtout par les livres au départ, et qui a fait rêver des millions de jeunes filles.


Mais le fait le plus étonnant dans cette histoire, c'est que l'on refile le bébé à Rupert Sanders, dont c'est le premier film, puisqu'il n'a réalisé que quelques publicités et des courts métrages. Alors, pourquoi mettre autant d'espoir et de moyen dans un premier film ? Le scénario est-il aussi bon ? Le film fait-il oublier l'histoire originale des frères Grimm ? Autant le dire tout de suite : non ! Mais comme je suis assez perfectionniste, je vais expliquer cela un peu plus dans le détail.

Le scénario du film ne débute pas totalement comme Blanche-Neige. Le film débute avec une voix off qui nous raconte qu'un roi et une reine mettent au monde une fille magnifique. Sauf que la reine meurt quelque temps plus tard et que le roi a du mal à s'en remettre. Lors d'un raid contre une armée de soldats noirs, le roi tombe amoureux d'une belle blonde qui était captive de cette armée. Il se marie avec elle et elle le tue le soir du mariage. Sauf que la reine Ravenna est vraiment méchante et souhaite être le plus belle et la plus forte. Elle demande à son miroir magique qui est la plus belle et il se trouve que Blanche-Neige peut menacer sa beauté. Elle l'enferme donc dans un cachot. Blanche-Neige arrive à s'échapper. La reine fait alors appel au chasseur, le seul qui ait traversé la forêt des ténèbres sans encombre. Sauf que la reine n'avait pas prévu que le chasseur ferait équipe avec Blanche-Neige et qu'il trouverait les rescapés de la prise du château et qu'ensemble, ils allaient fomenter un coup d'État.


Le film se veut donc un mélange d'héroïc-fantasy, de fantastique et de conte pour enfants, mais à aucun moment la sauce ne prend. Il faut dire que le film suit une trame banale et que le spectateur rompu aux histoires fantastiques, telles que Narnia ou encore Harry Potter, ne sera pas dépaysé, mais il ne sera pas non plus surpris. On pourra faire beaucoup de reproches aux acteurs, et j'y reviendrai juste après, mais l'image reste belle, le cadre plutôt sympathique et on voit une nette différence entre la forêt des ténèbres et la forêt encore vierge de la puissance de la reine. Ce qui m'a le plus dérangé dans ce métrage, c'est que le film raconte une histoire, mais à aucun moment on est interpellé, ou on doit réfléchir (comme tout blockbuster me direz-vous !) et je commence à en avoir ras le bol de voir des films qui se contentent d'aligner un trio d'acteurs connus et une histoire d'une banalité affligeante.

Pour le côté sympa, on retrouve la trame narrative d'un conte avec la situation initiale, l'élément perturbateur en la présence de Ravenna, les péripéties, la résolution du problème, qui est ridicule, et la situation finale. Seulement, il y a un gros déséquilibre entre toutes ces phases, et on a droit à beaucoup plus de péripéties qu'autre chose. C'est l'idéal pour nous foutre un troll, un cerf blanc ou encore les sept nains qui sont plus des ivrognes qu'autre chose. Enfin, dernier gros point noir, comment peut-on dire que Kristen Stewart, est plus belle que Charlize Theron ?! Il y a vraiment un gros problème !


Etouffée en bouffant une pomme... Bah, un président des Etats-Unis s'est bien étranglé avec un bretzel.

Le pire reste bien évidemment l'interprétation. Il faut dire que mettre deux nouveaux entre Charlize Theron n'est pas forcément une bonne idée. Kristen Stewart est égale à elle-même, c'est-à-dire qu'elle est inexpressive, la bouche à moitié ouverte et les yeux mi-clos comme une prostituée au bois de Boulogne. Elle incarne une Blanche-Neige fade, molle et inintéressante. D'ailleurs, on remarquera son magnifique jeu d'actrice lorsqu'il faut motiver les troupes pour se rebeller contre la méchante reine. Personnellement, j'aurai été un des chevaliers, j'aurai fait marche arrière. Chris Hemsworth est aussi égal à lui-même. Il nous ressert le coup du mec bodybuildé super sûr de lui qui tatane tout ce qui lui passe par la main et avec une expression d'huître. Heureusement pour nous, il a un jeu de sourcils fabuleux.

Heureusement, il y a la belle Charlize Theron qui investit totalement son rôle. Elle reste parfaite en tant que méchante reine et campe une méchante de toute beauté, à la fois sensuelle, désirable et détestable. On sent l'expérience et on voit la différence avec les autres protagonistes. Sam Claflin joue le prince et il est aussi expressif que Kristen Stewart, pas étonnant qu'il veuille l'épouser. On retrouvera aussi quelques têtes connues comme Nick Frost dans le rôle d'un nain et il se fait royalement chier ! Tout comme Ray Winstone, Bob Hoskins ou encore Eddie Marsan.


Bien entendu, comme pour tout blockbuster qui se respecte, le film aligne des effets spéciaux magnifiques, avec un grand renfort de créatures magiques et de monstres mythologiques. Cela n'apporte pas grand-chose au film, puisque le fait est là, on s'ennuie ferme. Certains passages frisent le ridicule, comme le coup du cheval blanc sur la plage ou encore lorsque le chasseur embrasse Blanche-Neige et qu'elle sort de son sommeil.

Au final, Blanche-Neige et le Chasseur est une grande déception. M'attendant à voir une version plus dark et sûrement plus adulte du conte, on se retrouve devant un spectacle mou du genou, qui ne prend aucun risque et qui favorise l'abêtissement du cinéma et des jeunes spectateurs qui ne veulent plus réfléchir. Avec des acteurs au rabais et une histoire des plus classiques, le film s'enlise dans un faux rythme, préférant se rendre esthétique et creux que plein et rayonnant de brillance. Bref, s'il fait passer, il ne révolutionne rien du tout. Et dire qu'une suite est prévue...

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