Voir la fiche complète du film : Urban Legend (Jamie Blanks - 1998)

Urban Legend

Provenant de la vague des slashers nineties qui succèdent à Scream, Urban Legend impose un concept séduisant au sein d’une ambiance familière pour les amateurs du genre. Malheureusement, le traitement reste surfait et la variété des assassinats s’efface sur une approche assez maladroite, voire illogique et décousue à de nombreuses reprises. Un film vieillissant, prévisible et inconstant.
Publié le 21 Décembre 2020 par Dante_1984Voir la fiche de Urban Legend
5

Le milieu des années 1990 a marqué le renouveau du slasher avec le désormais culte Scream. Par la suite, le genre a accueilli Souviens-toi l’été dernier, autre métrage des plus appréciables dans le domaine. Alors que ces deux sagas amorcent d’ores et déjà leur suite, Urban Legend vient compléter ce trio de tête représentatif de l’enthousiasme général pour cette frange du cinéma d’horreur. On connaît le slasher pour des codes très ciblés, voire restrictifs. Ces mêmes fondamentaux l’ont auréolé de gloire dans les années 1980 avant de provoquer son déclin progressif. Aussi, le film de Jamie Blanks se contente d’user de ficelles éculées sans jamais s’en dépêtrer.

 

De saines lectures...

Ce n’est sûrement pas la volonté des producteurs ou du réalisateur, et ce, en dépit d’une approche initiale sympathique. Le fait que le tueur choisit sciemment des légendes urbaines pour commettre ses crimes apporte un excellent potentiel pour la mise en scène, l’orchestration des assassinats et la variété des séquences. Le sujet est suffisamment bien fourni en histoires glauques pour surprendre le spectateur et multiplier les atours menaçants. Ceux-ci peuvent alors provenir du cadre, des protagonistes ou d’une situation particulière susceptible d’être fomentée par le coupable.

En cela, il est vrai que la succession des morts jouit d’une certaine diversité. L’entame détourne sciemment le danger via un habile renversement de perspectives. Dommage que la finalité débouche sur une incohérence grossière. On ne tue pas une victime qui conduit au risque de mourir ou de passer à travers le pare-brise. Et c’est bien cela qui dérange dans Urban Legend : disposer d’idées sympathiques que l’on sabote par un moyen ou un autre. Outre ces invraisemblances qui ont la fâcheuse tendance à se multiplier, on déplore également d’autres écueils tels que les réactions des intervenants et une progression chaotique.

 

Lettres d'outre-tombe ?

Pour les personnages, on a droit à une brochette d’individus grossièrement dépeints selon le catalogue de caricatures propres au slasher. Entre le comique obsédé et l’aspirant journaliste bien sous tous rapports, aucun effort n’a été consenti. De même, les phases d’investigation n’ont pas de véritables fonds et surviennent uniquement pour brouiller le jeu de pistes laissé par le passé énigmatique du campus et du présumé coupable. Certaines disparitions ou morts suspectes n’interpellent (presque) personne, tandis que les tenants scénaristiques tendent à s’égarer aux quatre vents. Et cela vaut aussi pour l’exploitation des légendes urbaines.

Il s’agit d’un des grands défauts que les décennies ont davantage mis en avant. Bien qu’il existe de nombreuses variantes, certaines histoires font des amalgames assez navrants. Preuve en est avec l’invocation de Bloody Mary face à une bicoque abandonnée. Quid du miroir et de la personne seule dans l’obscurité totale ? En réalité, la séquence en question s’est lancée dans un mélange maladroit avec la légende de Baba Yaga. Et cela se retrouve de manière plus ou moins flagrante dans chaque récit évoqué. Même le modus operandi prend des libertés et ne s’encombre guère d’éventuelles cohérences entre la victime et la légende qui signe son trépas.

 

Sortez couvert !

Au final, Urban Legend relève davantage du plaisir nostalgique (et coupable) plutôt qu’à une véritable référence du slasher. Le potentiel demeure présent. Les codes du genre sont respectés à la lettre. Pourtant, il faut bien reconnaître que le film a vieilli et que les années ont accentué ses défauts. Maladresses et incohérences que l’on doit, pour l’essentiel, à une mauvaise approche des légendes urbaines. Par ailleurs, on notera que la violence est édulcorée avec de nombreux hors-champs et le minimum syndical lors des exécutions. Des meurtres qui finissent par devenir routiniers pour susciter une sombre indifférence. Avec le recul, un slasher moyen et paresseux dans ses intentions.

A propos de l'auteur : Dante_1984
Portrait de Dante_1984

J'ai découvert le site en 2008 et j'ai été immédiatement séduit par l'opportunité de participer à la vie d'un site qui a pour objectif de faire vivre le cinéma de genre. J'ai commencé par ajouter des fiches. Puis, j'ai souhaité faire partager mes dernières découvertes en laissant des avis sur les films que je voyais.

Autres critiques

Mortal Kombat
Les années 1990 auront marqué l’émergence des adaptations cinématographiques de jeux vidéo. Les premiers résultats en la matière laissaient pour le moins… « circonspect », comme Super Mario Bros , Double Dragon ou Street Fighter . Éternel rival de ce dernier, Mortal Kombat a également profité de cet engouement avec un premier métrage distrayant et honnête, mais somme...
Devil Story : Il était une fois le Diable
Depuis des mois, le DVD de Devil Story trônait sur ma pile de films à chroniquer sans que j'ose y toucher. La raison de cette réticence était simple : ce film me faisait peur. Etais-je de taille à m'attaquer à ce que nos confrères de Nanarland.com, par ailleurs édteurs du DVD, décrivent comme, je cite, le plus mauvais film du monde et de sa proche banlieue ? De plus, Devil Story me...
Sharknado
Asylum est intarissable quand il s’agit de concilier la connerie inhérente à l’humanité et le survival animalier; particulièrement dans le domaine aquatique avec les requins. La firme décérébrée nous offre depuis quelques années les pires étrons du septième art en concurrence directe avec SyFy. Alors que la saga Mega Shark continue de faire des ravages, que les bestioles hybrides pullulent dans...
Flesh for the Beast
Le cinéma horrifique est un cinéma novateur, bourré d'idées plus ou moins bonnes. Parfois, il y a des films qui sortent du lot amlgré un manque de budget flagrant, parce qu'ils sont juste maîtrisés ou parce que le scénario est vraiment extraordinaire. Mais parfois, on tombe sur des immondices réalisés avec trois sous et une caméra de chez Lidl. C'est le cas de ce Flesh for the beast (de la chair...
Sharks - L'Attaque du Requin à Deux Têtes
Asylum et les requins, c'est une grande histoire d'amour. Depuis le premier opus de sa mythique saga Mega Shark et sa nullité abyssale, la firme d'aliénés a vite compris les intérêts de ce filon décidément très porteur. Leurs productions sont d'une telle diversité ignominieuse que les requins sont une manne toute trouvée pour poursuivre leur périple à travers les méandres de la...
Urban Legend
Réalisateur:
Sortie France:
Durée:
100 min.
6.19403
Moyenne : 6.2 (67 votes)

Urban Legend (1998) Movie

Films en tendance

Thématiques