Berserk - L'âge d’or Partie 1 : L'Oeuf du Roi Conquérant
Au sein de la galaxie des mangas et de la Fantasy en général, Berserk tient une place de choix. Fouillée, imaginative, dure et sans concession, l'histoire de Guts, imaginée par Kentaro Miura, est unanimement reconnue comme un authentique chef-d'oeuvre. C'est dire si une adaptation pouvait s'avérer délicate.
Le film conçu par Studio 4°C se base sur le même segment du manga que l'anime sorti en 1997, c'est-à-dire le long flash-back retraçant la jeunesse de Guts et sa rencontre avec la troupe du faucon menée par Griffith. Cet arc s'étalant sur pas moins de 9 volumes est sans conteste l'un des moments forts de l’œuvre papier et certainement celui qui se prête le mieux à une adaptation cinématographique.
Ces chefs... toujours à glander...
Première surprise, Berserk - L'âge d'or Partie 1 : l'oeuf du Roi Conquérant s'ouvre, non pas sur la découverte de bébé Guts dans les tripes de sa mère pendue, mais sur une épique séquence d'assaut de château-fort. Un choix étonnant, qui a cependant le mérite de nous scotcher directement à notre siège. Car graphiquement, c'est splendide. L'animation est époustouflante, de même que certaines séquences impossibles à réaliser dans un film Live, et le souffle épique dégagé par l'ensemble laisse présager de belles choses quant à la suite des événements. Ceci ne sera jamais démenti.
Guuuuuuuuuuuuuuuts !
Pourtant, on comprend rapidement que le film n'a pas de temps à perdre. Il enchâine les scènes épiques et les moments forts sans prendre le temps de s'attarder sur les personnages. Et c'est là son gros point faible.
Le scénario fait presque l'impasse sur la prime jeunesse de Guts (celle-ci n'est évoquée qu'au travers d'un bref flash-back qui ne parlera qu'aux lecteurs du manga, car incompréhensible pour les autres) et du coup le personnage perd beaucoup de l'empathie qu'il suscitait dans les livres.
C'est d'autant plus frustrante qu'il n'apparaît plus ici que comme une brute guidée par son instinct guerrier, et non plus comme une victime de ses traumatismes. Gageons que ce point sera rectifié dans les deux suites annoncées.
Même chose pour les membres de la troupe du Faucon, qui font office de figurants, ainsi que pour Casca qui n'est plus qu'une vague touche féminine sans grand intérêt.
Seul Griffith conserve son charisme inégalable, même si son personnage est également moins fouillé que dans le manga.
Bref, il est dommage que le film soit si court (seulement 69 minutes) et qu'il préfère se concentrer sur les combats homériques au détriment des personnages et de leurs relations.
Ceci dit, il faut aussi reconnaître que chaque combat est une promesse tenue et que la musique qui les accompagne, signée Shiro Sagisu, augmente l’intensité de chaque coup d’épée.
Sale type. On lui donnerait le bon Dieu sans confession...
Cela étant, comme je l'ai déjà dit, exception faite du scénario, tout est parfait. L'animation est soignée, ainsi que la réalisation, et les intégrations informatiques sont quasiment invisibles et se marient parfaitement avec les dessins traditionnels. A ce niveau, la rencontre avec Zodd l'immortel est exemplaire.
Le côté violent du manga n'a été que très peu édulcoré: les membres tranchés volent toujours, le sang gicle avec force, les enfants meurent et les traîtres pullulent. Oubliez Narnia et Harry Potter, bienvenue dans l'univers de la Dark Fantasy.
Il est pas énorme mon Zodd ?
C'est un peu dommage que le film soit si court (69 min), car on en voulait plus. L'attente des suites sera insoutenable, surtout si les qualités graphiques se maintiennent à ce niveau. Espérons juste que la narration se voie étoffée au niveau des relations inter-personnages.