Voir la fiche complète du film : Bates Motel (Tucker Gates, Ed Bianchi - 2013)

Bates Motel - Saison 5

Entre modernisation et respect de l’œuvre de Robert Bloch, Bates Motel se termine sur un très bon a priori. Les écueils du passé sont gommés pour laisser place à un final cohérent dont l’inéluctabilité ne faisait que peu de mystères. Le tout servi par une habile construction faite de suspense et de tensions relationnelles.

Publié le 29 Octobre 2017 par Dante_1984Voir la fiche de Bates Motel
7

Exercice délicat que de conclure une série. Sans compter la réception auprès du public qui permet à la production de perdurer, il est nécessaire de savoir s’arrêter au bon moment afin d’éviter déceptions et qualités initiales bâclées. De plus, l’intrigue doit être l’aboutissement d’autant d’années d’efforts (en l’occurrence, cinq pour Bates Motel) tout en offrant un épilogue crédible. Qui plus est, la présente série s’inspirant du roman de Robert Bloch et du chef d’œuvre d’Hitchcock doit être en mesure de proposer une continuité naturelle. Car, si l’histoire a subi un petit lifting pour être recadrée dans un contexte contemporain, il n’en demeure pas moins qu’elle reste une préquelle à Psychose pour faire la lumière sur le passé de Norman Bates.

No vacancy ?

À quelques exceptions prêtes, la folie de ce dernier a été majoritairement sous-jacente au fil des saisons. Quitte parfois à sombrer dans une trame statique et trop longue, comme au cours de la saison3. Ici, elle atteint son point d’orgue avec un Norman que l’on devine proche de l’interprétation d’Anthony Perkins. Et cela ne vaut pas uniquement pour le physique particulier de Freddie Highmore. On peut saluer la prestation impeccable de l’acteur, mais surtout l’orientation tourmentée que le personnage emprunte. Écartelé entre sa schizophrénie et la possibilité d’une vie «normale». Certes, on s’en est éloigné depuis bien longtemps et, par souci de cohérence, le devenir de Norman Bates ne fait pas l’ombre d’un doute.

Pour autant, quelques éléments subsistent. Afin de mieux se rappeler à lui et aux spectateurs, on songe notamment à sa relation avec son demi-frère. Étant l’origine de sa névrose, celle qu’il entretient avec sa défunte mère prend le pas sur des échanges plus rationnels. L’intrigue met l’accent sur l’aspect psychologique pour monopoliser l’attention, quitte parfois à délaisser une subreptice atmosphère glauque. Là où les autres saisons équilibraient l’importance des protagonistes, développant par la même la mythologie autour du Bates Motel, on comprend que cette ultime incursion se recentre sur l’univers de Norman Bates. Les différents intervenants gravitant tant bien que mal dans son giron.

L'accueil était pourtant chaleureux

Il n’en demeure pas moins que chacun occupe la place qui lui incombe. On pourrait même y voir quelques symboles représentant une facette de la personnalité de Norman. Par exemple, l’asociabilité et la marginalisation chez Chick Hogan. Le pragmatisme et le sens des valeurs avec Alex Romero. D’autres aspects sont plus ou moins flagrants ou subtils. Toujours est-il que chacun d’entre eux trouve ici un épilogue à leur mesure. La cohérence des faits parvient à creuser leur caractère afin de concevoir ce qui leur advient. Cela prévaut pour la trame narrative et pour les événements à venir, ceux-là mêmes qui laissent entrevoir une lueur d’espoir ou de ténèbres sur leur avenir.

Pour cela, ces dix derniers épisodes disposent d’une construction plus maîtrisée qu’auparavant. Un élément qui avait déjà fait l’objet d’améliorations lors de la précédente saison. Ici, la décomposition fait montre de pertinence pour mieux travailler le suspense. La tension s’appuie sur des enjeux qui tiennent davantage des conséquences et non des causes. L’intégralité de la saison s’axe comme une grande conclusion avec, à la clef, des aboutissants sur lesquels on peut enfin mettre un point final. Les scénaristes ne laissent aucune porte ouverte, si ce n’est celle destinée à mener à Psychose. N’en déplaise à quelques libertés prises avec le matériau original en guise de références ou d’éléments pour crédibiliser l’ensemble. Comme certaines victimes de Norman.

Une complicité qui perdure envers et contre tout

Si Bates Motel a pu afficher une image inégale au fil de ses saisons, l’intérêt périclitant à la troisième itération, cette ultime saison rehausse le niveau initié par son prédécesseur. Véritable conclusion qui ne laisse que peu de place aux spéculations, Bates Motel s’achève de fort belle manière. L’histoire écartèle les destins qui ont pu se croiser au bout de cinq ans. Les uns profitant d’un épilogue heureux, les autres... Celui que nous connaissons sous des latitudes différentes. Un dénouement qui survient au bon moment pour faire de Bates Motel une série de qualité, et ce, malgré quelques errances par le passé.

A propos de l'auteur : Dante_1984
Portrait de Dante_1984

J'ai découvert le site en 2008 et j'ai été immédiatement séduit par l'opportunité de participer à la vie d'un site qui a pour objectif de faire vivre le cinéma de genre. J'ai commencé par ajouter des fiches. Puis, j'ai souhaité faire partager mes dernières découvertes en laissant des avis sur les films que je voyais.

Autres critiques

Time Crimes
Attention, cette critique contient des spoilers. Un couple vient d'emménager dans une grande demeure, quelque peu isolée. Réveillé dans sa sieste par un étrange appel téléphonique, Hector observe ensuite avec ses jumelles les bois environnants. Intrigué par la présence d'une jeune femme dénudée dans les bois, il décide de traverser la forêt. Commence alors pour lui un cauchemar inimaginable. Le...
Les Portes du temps : un nouveau monde
La série Nick Cutter (ou Primeval ) tire sa révérence en 2011 après cinq saisons à l'intérêt inégal. Il en ressortait une saga distrayante, bien fichue, mais répétitive et aux aboutissants assez décevants dans l'ensemble. Pour rappel, le dénouement n'offrait pas toutes les réponses que l'on attendait et se permettait d'ouvrir une porte (pas temporelle celle-ci !) vers de...
The River
À nouveau associé à une série télévisée, le nom de Steven Spielberg en tant que producteur a du mal à faire rêver. En 2011, la déconvenue de Terra Nova aurait pu refroidir ses ardeurs sur le petit écran. Mais l'illustre cinéaste ne se démonte pas face à l'échec. C'est ainsi qu'il récidive avec The river . Un projet ambitieux qui mêle aventures et horreur. À la base du concept ?...
Urban Legend 2 - Coup de grâce
À la fin des années 1990, le slasher a connu un nouvel essor avec Scream . S’ensuivirent des itérations plus ou moins notables, dont les plus célèbres demeurent Souviens-toi l’été dernier et Urban Legend . Contrairement à ses homologues, cette franchise se veut vieillissante et, globalement, peu rigoureuse dans sa progression. Il en ressort une modeste production qui se contente d...
Audrey Rose
On a tendance à l’oublier, mais Anthony Hopkins a eu une carrière avant le Silence des Agneaux , et pas des moindres puisqu’il a tout de même tourné avec des pointures comme David Lynch ( Elephant Man ), Richard Attenborough ( Magic ) ou encore l’homme derrière le film qui nous occupe aujourd’hui, le grand Robert Wise. Pour ceux qui ne le connaîtraient pas, Robert Wise c...
Bates Motel
Réalisateur:
Durée:
50 x 45 min
7.33333
Moyenne : 7.3 (6 votes)

Devinez le film par sa tagline :

Beyond good. Beyond evil. Beyond your wildest imagination.
Score actuel : 0
1 pt par bonne réponse, sinon -1 !

Thématiques