Voir la fiche complète du film : 100 Below Zero / Frozen Apocalypse (R.D. Braunstein - 2013)

100 degrees below zero

Entre une histoire linéaire, des acteurs involontairement drôles et un environnement peu menaçant au vu des cataclysmes, Asylum nous inflige un film catastrophe bâclé, inconstant et d’une grande bêtise. Une copie partielle et affligeante du Jour d’après.

Publié le 30 Avril 2017 par Dante_1984Voir la fiche de 100 Below Zero / Frozen Apocalypse
3

En marge de ses mockbusters et de ses survival animalier, Asylum est également féru de films catastrophes. 2012 Supernova, Menace sismique, Meteor apocalypse... Loin d’être mémorables, ses productions sont néanmoins plus proches de téléfilms classiques sans envergures que des habituels nanars et navets innommables auxquels ils nous ont accoutumés. Après 2012, les tremblements de terre et autres cataclysmes majeurs, l’heure est au réchauffement climatique ou plutôt au refroidissement climatique. Si le ton se veut plus réaliste, peut-on déceler un semblant d’intérêt à ce 100 Degrees Below Zero ?

Attention, émeute en vue...

À raison, le film catastrophe est souvent le porte-parole du patriotisme, de l’abnégation et de l’héroïsme inconsidéré. Pour ce faire, l’élément militaire associé à des théories scientifiques plus ou moins alarmistes (et farfelues) forme la base de ce genre d’intrigues. Il est vrai que l’on dénote une entame centrée sur des éruptions volcaniques censées provoquer un hiver nucléaire mondial. Or, il ne s’agit que d’un prétexte dans lequel les scénaristes ne se fourvoieront pas. Aucun détail n’est donné par la suite pour justifier ou étayer le phénomène. Si cela permet d’éviter des incohérences, cette absence met en avant d’autres absurdités propres à l’inconséquence d’Asylum.

À commencer par la sempiternelle séparation des familles qui traversent le bout du monde (ou la Manche) pour laisser derrière eux une France plongée dans une ère glaciaire. Non pas que l’alternance des points de vue soit pénible. Elle se révèle même plus équilibrée qu’escomptée. Cependant, elle présente de nombreuses errances tant sur le plan narratif que sur le plan géographique. Échelle réduite, raccourcissement des temps de trajet, obstacles sur la route curieusement rares... Cette vacuité se retrouve aussi au cœur de Paris avec ses rues désertes, ses monuments touristiques vides (merci la tour Eiffel et les Champs-Elysées) et ses figurants décérébrés.

Le tunnel prend l'eau (et l'histoire également).

Si l’aspect fauché peut se comprendre à cause de limites budgétaires, le ton donné au parcours rocambolesque du second duo de protagonistes l’est beaucoup moins. Frère et sœur font preuve d’une effarante débilité qui les amène dans les pires situations possibles. Un immeuble s’effondre? Rentrons-y pour s’abriter! Des câbles d’ascenseur? Touchons-les pour s’électrocuter! (Cherchez l’erreur) Et ça continue à grand renfort de chutes aberrantes, de réparties informes et de réactions invraisemblables. Rien que pour cela, 100 Degrees Below Zero se transforme en une comédie involontaire qui aurait pu s’appeler «Deux nigauds à Paris» ou «Deux idiots à Paris» pour faire suite au film de Serge Korber.

Apparemment, ce n’est pas une tare héréditaire étant donné que le très désintéressé Jeff Fahey brave par monts et par vaux les intempéries en hélicoptère ou dans une ridicule petite citadine. Peu importe les éruptions volcaniques, les tempêtes de neige ou... À vrai dire, les problèmes climatiques ne semblent avoir aucune influence sur leur parcours. On rigole en tombant (une nouvelle fois). On roule à tombeau ouvert dans le tunnel sous la Manche avec un raz-de-marée en guise de poursuivant. On vole en plein ciel sans s’inquiéter des turbulences, du danger des nuages de cendres ou du gel... Même dans la capitale, on grelotte, mais la neige ou le froid sont rarement présents.

Non, c'est de l'autre côté que ça se passe !

Au final, 100 Degrees Below est un exercice laborieux, coincé entre une dérision bien involontaire et une absence cruelle de tous les éléments qui concourent à instaurer une atmosphère tendue. L’aspect spectaculaire n’est pas en reste avec des effets spéciaux minimalistes et des incrustations sur fonds vert abominables. L’histoire, déjà peu épaisse, éprouve toutes les peines du monde à trouver une suite cohérente. À sa décharge, Sara Malakul Lane et Marc Ewins (les enfants Foster) sont impayables dans leurs frasques. Rarement un duo à l’écran aura été aussi grotesque tant leur crétinerie confère à la pathologie incurable. En dépit d’un amusement soutiré par la stupidité de ses personnages, un film mal fagoté pas même capable de proposer un divertissement basique.

A propos de l'auteur : Dante_1984
Portrait de Dante_1984

J'ai découvert le site en 2008 et j'ai été immédiatement séduit par l'opportunité de participer à la vie d'un site qui a pour objectif de faire vivre le cinéma de genre. J'ai commencé par ajouter des fiches. Puis, j'ai souhaité faire partager mes dernières découvertes en laissant des avis sur les films que je voyais.

Autres critiques

Les Désastreuses Aventures des orphelins Baudelaire
Déjà portée à l’écran en 2004 par Brad Silberling ( Casper , La cité des anges ...), Les désastreuses aventures des orphelins Baudelaire est une série de romans jeunesse qui compte treize tomes. Malgré toutes ses qualités et son incontestable originalité, le film ne laissait entrevoir qu’une partie des pérégrinations des enfants Baudelaire, principalement les trois premiers ouvrages...
Nick Cutter et les Portes du temps
Les dinosaures pour le cinéma (ou la télévision) sont une manne providentielle pour les paléontologues en herbe. A tort, l'on incombe généralement ce centre d'intérêt aux enfants ou jeunes adolescents qui s'étiole au fil des ans. La propension de dessins animés qui les mettent en scène semble confirmer ce malheureux préjugé ( Denver , Le petit dinosaure ou Dinosaures ...). Au regard d'un public...
Happy Birthday : Souhaitez ne jamais être invité
Une bande d’amis – qui aiment s’appeler le « top dix » - sont confrontés à un tueur qui les a pris pour cible. Le plus troublant est que ce psychopathe semble les connaître. Se cacherait-il parmi l’un d’entre eux ? Habitué de grandes productions, dont certaines d’entre elles font figure de classique ( Les canons de Navarone , Les nerfs à vif …), Jack Lee Thompson s’essaye à un genre en vogue dans...
Pandorum
Un film qui serait un croisement d' Alien , d' Event Horizon , de la Machine à Explorer le Temps et de The Descent , ça vous dit? Si la réponse est oui, alors peut-être devriez-vous jeter un oeil sur Pandorum . Faut pas l'énerver... Deux astronautes. le Lieutenant Payton et le Caporal Bower se réveillent dans leur gigantesque vaisseau spatial après un long séjour en hyper-sommeil...
Une Hache pour la Lune de Miel
Ayant repris avec succès la salon de haute couture de sa mère, John Harrington, jeune, riche et célèbre, semble être le plus heureux des hommes. Cependant, derrière un sourire de façade, se cache un dangereux tueur en série. Après avoir délaissé le cinéma fantastique gothique de ses brillants débuts ( Opération Peur , son dernier chef d'oeuvre en la matière, date de 1966), Mario Bava s'...
100 Below Zero / Frozen Apocalypse
Réalisateur:
Durée:
90 min
3
Moyenne : 3 (1 vote)

100° BELOW 0 TRAILER

Thématiques