Les Dents de la Mer : 2ème partie

Moins bien que le premier, ce second opus ne déshonore pas son aîné, bien au contraire. Son réalisateur Jeannot Szwarc a bien compris que l'effet de surprise était passé, et mise cette fois-ci entièrement sur les apparitions-chocs du nouveau requin, balafré pour l'occasion. Passées quelques scènes à suspense bien troussées, le reste mise plus sur l'action et le spectaculaire, et sans atteindre le niveau de mise en scène d'un Spielberg, l'ensemble est rondement mené. Dommage par contre qu'une bonne idée de départ (Brody obsédé par le requin, finit par passer pour cinglé) ne soit exploitée que superficiellement, et que le reste du script, bien que plutôt bien écrit, ne soit pas réellement surprenant et s'essouffle une fois que les jeunes se retrouvent coincés et attaqués en mer. Le film perd alors en rythme et en intérêt, et ne vaut pour le coup plus que pour ses scènes d'action, les personnages étant plutôt faibles et leurs péripéties attendues. Dommage ! Un film bien distrayant tout de même, qui est une séquelle assez réussie, même si son modèle l'enferme dans son ombre tenace...

Les dents de la mer 2 est un excellent film d'horreur mais qui reste dans l'ombre du premier. Il reste maîtrisé et les effets spéciaux sont bien et le requin cette fois-ci a une grosse balafre. Ce film est un des meilleurs films de requins même s'il est moins stressant qu'un the Reef, qu'il y a moins de requin que dans Shark, est moins sanglant que Peur Bleue et moins efficace que les dents de la mer 1. En bref un classique qui n'a pas pris une ride.

Evidemment il était difficile voir impossible d'atteindre le niveau d'excellence du cultissime film de spielberg pour cette suite,on ne remplace pas aussi facilement des acteurs de la trempe de Richard Dreyfus et robert Shauw, mais heureusement roy scheider est de la partie et cela suffit à rendre cette suite suffisamment attrayante. D'ailleurs plutôt que de vouloir copier le premier film,ce second opus se veut moins prenant mais plus désinvolte et amusant dont l'intrigue fait la part belle aux ados d'Amityville avec un bon suspens final, bien qu'improbable. Les jeunes acteurs s'en sortent bien et la musique de Williams toujours super.

Quand même bien, mais je me suis toujours demandé quel était le lien à faire avec la famille du chef Brody et le requin qui en a toujours après eux d'épisodes en épisodes, mais le requin meurt tout le temps à la fin des films. L'environnement du chef d'oeuvre de Spielberg est recréé, mais aucun film de requin ne l'égalera.

Comme mon ami Dexter me l'a si gentiment suggéré, je ne me suis pas encore livré à une critique dans les règles de pareil chef d'oeuvre ... je vais donc m'y coller afin d'exprimer au mieux mon avis sur le sujet ... comme le signalait Dexter justement, une suite est souvent une grande gageure du fait de la difficulté de faire au moins aussi bien que le précédent ... certains films y arrivent (Parrain 2, Terminator 2, Halloween 2) d'autres se fendent la poire joyeusement (Simetierre 2, Scream 2 ...) Ici, nous avons à faire à un grand film ! N'en doutons pas, le scénario est intelligent, reprenant là où le précédent s'était achevé avec près de 8 ans de plus (la magie du ciné opère d'ailleurs puisque Scheidder a toujours l'air si jeune), puisant dans des ressources inexplorées jusque là et favorisant l'ambiance au déprofit de l'animation générale. La tension monte crescendo jusqu'à une finale haute en couleurs et donnant une nouvelle fois à l'ex-chef Brody une occasion en or de prouver sa valeur ... les acteurs sont tous très bons qu'ils s'agissent des vieux comme des jeunes, c'est par ailleurs suffisemment rare pour être souligné ! La musique est excellente, choisissant d'ailleurs une entrée en fanfare très musicale sur le très beau downtown de Petula Clarck ... seul le requin semble quelque peu en difficulté ... il bouge la mâchoire comme une mécanique et s'ingénie et paraître parfois trop audacieux ... toutefois à nouveau la magie opère et malgré le poids des âges ce film réussit un grand coup de force en proposant ce visage balafré au monstre ... un ressentiment du fantôme de l'opéra ? Quoi qu'il en soit, cette marque de fabrique favorisera grandement l'acceptation de la machine comme bête de peur !