Dollhouse
Critiques spectateurs
Réalisateur: Joss Whedon, David Solomon, Tim Minear Avec Eliza Dushku, Harry Lennix, Fran Kranz, Tahmoh Penikett, Olivia WilliamsInscrivez-vous ou connectez-vous pour ajouter votre avis !
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publié le 26/03/2020 - 16:17
Je suis colère !
Encore une série formidable complètement bouzillée par une fin absolument lamentable !
Particulièrement prometteuse, "Dollhouse" termine dans le club honteux des séries exceptionnelles auxquelles on aurait préféré ne pas s'attacher tant le final va loin dans le bâclage indécent et à l'encontre de l'attente du public, voire la totale nullité, comme des "Code Quantum", "X-Files", "Dark Skies", "Le Caméléon", "Alias", "Angel", "Lost", "Revenge", "Scandal", "Dexter", "Heroes", "House of Cards" (les 6 derniers étant des cas d'école à mon avis), et bien d'autres...
(Si vous voulez, par curiosité, des exemples de très rares séries sans baisse de qualité dans les saisons, qui en plus se renouvellent, et avec un final réussi; je citerai "The Shield", "Fringe", et "Person of Interest".
J'aurai bien mis "Angel", mais la fin ouverte en cliffhanger "vont-ils tuer le Dragon ?", alors que le créateur de la série savait depuis longtemps que la saison 5 était la dernière; est du foutage de gueule absolu, voire un crachat à la gueule du fan de base. Maintenant pour ceux qui ne le savent pas, oui ils se font le Dragon... dans le comics tout pourri qui fait suite à la série, torché vit' fait en deux pages dessinées avec le cul par un babouin manchot et alcoolisé !
Mais je digresse...)
Le concept de "Dollhouse" est original et plein de possibilités:
Des gens dont la mémoire est effacée et remplacée par toutes sortes d'autres personnalités avec des aptitudes spécifiques à chaque mission.
Le pilote est sympa mais moyen, les épisodes qui suivent distrayants, mais on se dit que le système va rapidement tourner en rond avec "la personnalité de la semaine".
Puis au 6e épisode, "Légende Urbaine", c'est la révélation !
La mythologie s'installe d'un coup solidement, et des personnages qui semblaient faire du remplissage, prennent leurs places.
Après c'est un coup de feu sans fin. Le concept s'étend, évolue, est remarquablement bien utilisé, et on va de surprises en surprises. Franchement, certains twists, je ne les ai pas vus venir !
Le début de la saison 2 est intéressant, mais paresse un poil avec des Stand Alone dont on se fout un peu, tant l'aspect feuilletonnesque est bien plus captivant.
Puis après, comme la saison 1, la série connaît une nouvelle fois un coup de feu fulgurant.
Les intrigues évoluent à nouveau, la mythologie se diversifie... et puis... ça se gâte jusqu'au désastre !
Si la suspension d'incrédulité était de mise régulierement, l'ensemble était suffisamment bien fait pour qu'on joue le jeu.
Mais trop c'est trop ! Les scénaristes s'offrent trop de facilités, et finalement tout ce beau monde finit par faire un peu tout et n'importe quoi, avec une facilité désarmante qui défit toute logique et crédibilité.
On arrive finalement aux terribles derniers épisodes. Festivals de n'importe quoi, d'approximations et de foutage de gueule.
Certains diront que pour une série annulée, on a la chance d'avoir une vraie fin...
Je ne sais pas finalement si je n'aurais pas préféré être frustré de ne pas avoir de fin, comme pour des séries que j'adore comme "American Gothic", "Le Caméléon" ou "John Doe", plutôt que de subir cet enchaînement de conneries aussi embarrassantes que honteuses...
Ok, la révélation du méchant, je ne l'ai pas vue venir. Mais surtout parce que c'est n'importe quoi et peu cohérent au regard du reste de la série.
Un de ces twists "de la mort qui tue" à-la-con devant lesquels on est certes étonné, mais avec consternation; et qui prend le principe - dangereux si pas maîtrisé dès le départ - de prendre un gentil héros qu'on adore pour en faire d'un coup une ordure.
Sauf que tout le long il n'y a - sauf vers la fin - quasiment jamais eu d'ambiguïté dans le comportement du personnage.
Ça me rappelle l'excellente série "Harper's Island" où un serial-killer sévissait sur une île, et on découvrait à la fin que c'était le gentil héros le coupable.
Sauf qu'on voyait bien que ça n'avait pas été planifié, mais décidé en fin de course pour faire de l'épat' à-deux-balles, le personnage semblant vraiment étonné ou terrorisé pendant la série.
On sent bien dans "Dollhouse" que ça a été aussi pensé par des singes qui ne voyaient pas plus loin que le bout de leur banane.
Et à une époque où on ne regarde plus un épisode par semaine sans pouvoir le revoir, mais qu'on peut se taper une série complète en quelques jours, on ne peut plus baiser le public comme ça avec des scénarios imaginés au jour le jour selon l'humeur.
Mais si il n'y avait que ça...
Le concept de départ est poussé jusqu'à la parodie. Les personnages peuvent tellement faire n'importe quoi avec une telle facilité, qu'on ne croit plus en rien, et que l'on ne cesse de lever les mains en l'air en répétant "What's the Fuck ?!?".
Le dernier épisode est digne d'une série Z torchée par des scénaristes sous cocaïne. Ça n'engage que moi, mais ça fait peine à voir quand série était aussi belle et s'intéressait aussi intelligemment à l'âme humaine tout en offrant un spectacle sur-vitaminé !
Mais que s'est-il donc passé dans la tête des scénaristes, pour qu'un show aussi fin et original vire au n'importe quoi digne des pires séries Z tournées en Roumanie ?
Joss Whedon, le créateur de la série dit que dès le départ les studios ont fait volte-face et pas respecté le concept qu'il leur avait vendu et qu'ils avaient validé. Qu'ils voulaient de l'espionnage et de l'action pour rendre la série plus attractive. (On comprend quand on voit le 1er pilote - non diffusé - trop bavard et qui jette trop d'éléments d'un coup; face à un second, imparfait certes, mais plus divertissant et donnant des infos sur la mythologie à venir, bien plus prudemment).
Ok, ils nous ont épargné une série verbeuse et contemplative, mais le cocktail a été plutôt bien équilibré je trouve. Et rapidement.
Ils ne sont pas responsables des choix grotesques des scénaristes qui ont terminé la série, je pense.
Des accumulations de raccourcis faciles, des illogismes grossiers et stupides, des comportements de personnages à géométrie variable et d'une science-fiction pour demeurés...
Là c'est du domaine des scénaristes de proposer des histoires qui tiennent la route, non ?
Pour moi la direction qu'à pris la série dans le dernier tiers de sa saison 2, et sa fin inepte, sont absolument impardonnables quand on voit le petit bijou de série qu'on avait jusque là !!
Encore une série que j'ai adorée épisode après épisode, jusqu'à une fin tellement consternante que j'ai regretté de l'avoir connue.
Quel immense gâchis quand en plus on voit la qualité des interprètes, dont 2 sont de véritables révélations, celui qui joue Victor, et l'autre qui fait le jeune scientifique un peu barge !
Les 6 premiers épisodes de la saison 1: 7/10
Jusqu'à mi-saison 2: 10/10
Ensuite 7/10 pour le divertissement, mais 5/10 pour les scénars.
Les 2 derniers épisodes: 3/10 !