Djinns
Critiques spectateurs
Réalisateur: Hugues Martin, Sandra Martin Avec Grégoire Leprince-Ringuet, Thierry Frémont, Cyril Raffaelli, Aurélien Wiik, Stéphane Debac, Saïd TaghmaouiInscrivez-vous ou connectez-vous pour ajouter votre avis !
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publié le 01/05/2011 - 22:26
Mon afi d'ves (en jeans)
Un jeune militaire, qui a visiblement vécu un enfer, raconte la dernière expédition de sa section envoyée à la recherche d’une mystérieuse mallette. Cette mission, déjà périlleuse à la base, le sera d’autant plus qu’ils vont se trouver aux prises de créatures maléfiques appelées Djinns.
Le synopsis est sérieusement intéressant. Sa découverte puis le déroulement des péripéties sont prenants et inquiétants. Ne soyez pas trop exigeant en action car le formalisme du film ne s’y prête pas car les Djinns sont des créatures maléfiques issues de croyances arabes hautement dangereuses mais non violentes. Leurs combats sont beaucoup plus psychologiques que physiques et cela favorise une angoisse tenace et délicatement mise en scène. La réalisation est globalement à la hauteur et les acteurs sont au diapason. Même si ce n’est pas une surprise, T. Frémont est vraiment flippant tandis que S. Taghmaoui vit pleinement et avec pudeur un rôle malheureusement trop peu exploité. L’actrice qui m’a déçu est l’interprète de la “sorcière“ qui manque cruellement de justesse, elle aurait du s’inspirer de G. Chaplin dans Wolfman… dommage…
Malgré une certaine lenteur, mais sans être long, ce film est assez captivant et comble judicieusement nos attentes… peu exigeantes il est vrai. Mais alors que l’on oublie, non sans déplaisir, que nous sommes devant une production française, nous prenons connaissance d’un dénouement malheureusement historiquement engagé et totalement inopportun. Ha mais oui, film français… fallait bien balancer un peu et moraliser tout ça… c’est inutile et pénible…
Djinns ou comment fusiller une idée originale et digne d’intérêt en gâchant le tout par un gros tampon rouge marquant Made in France. Je sanctionne !
publié le 19/02/2011 - 11:18
Un Djinn tonique ...
Et si le cinéma de genre français était réellement en train sortir de la torpeur dans laquelle il végète depuis tant d'années ? Depuis quelque temps, on assiste en effet à la sortie régulière de films d'horreur et fantastique "made-in France", qui s'ils peinent à supporter la comparaison avec leurs homologues hollywoodiens, et même britanniques et espagnols depuis peu, illustrent tout de même un effort louable et porteur d'espoir pour l'avenir du cinéma français dans son ensemble.
La guerre et le fantastique ne sont pas étrangers l'un à l'autre au cinéma, en témoignent des films comme "The Bunker", "la Tranchée", "Abîmes" et j'en passe ... L'alchimie entre ces deux genres est en effet très excitante, souvent propre à des huit-clos où la soldatesque finit par tomber dans la paranoïa et s'entre-déchirer ... Ici, l'action se situe en 1960, alors que la France s'enlise dans le bourbier algérien. Une section de soldats français est chargée de partir au secours des éventuels survivants du crash d'un avion militaire en plein Sahara, et par la même occasion de récupérer une mystérieuse mallette. Le casting fait plutôt bien les choses, réunissant quelques "bonnes gueules" du cinéma français, tels que l'excellent Thierry Frémont dans le rôle du baroudeur au taquet sur la gâchette, ainsi que Cyril Raffaelli et Saïd Taghmaoui notamment. Ce que j'ai particulièrement apprécié ici, et que je trouve important dans le cadre d'un huit-clos, c'est que l'on parvient rapidement à identifier chacun des personnages, leur personnalité et les relations plus ou moins tendues qu'ils entretiennent entre eux. L'aspect psychologique n'est pas mis de côté comme je le craignais au départ, et tient même une place relativement importante dans l'intrigue.
Le gros point positif du film réside avant tout dans sa reconstitution historique, tant sur le plan esthétique que militaire. Osons le dire : ces acteurs français sont bons ! L'interprétation est crédible, les uniformes et autres flingues font authentiques, ce qui accroît l'immersion du spectateur dans l'histoire. J'ajoute que les paysages et les décors du village perdu dans le désert apportent également beaucoup au film, avec un sentiment d'isolement permanent. Enfin, les apparitions des fameux Djinns se révèlent plutôt convaincantes visuellement, et s'inscrivent dans une continuité logique avec le scénario. Evidemment, on est pas surpris par la tournure que prennent les évènements, avec ces soldats qui tombent un par un, et on regrettera que le personnage de Said Taghmaoui ne soit pas davantage exploité, mais l'efficacité prend ici le pas sur l'originalité, et sans être redoutable, le suspense s'avère convaincant. Un petit bémol cependant concernant la fin, et le personnage de Michel plus précisément.
Franchement, je ne m'attendais pas à autant de qualité dans ce film. Dans son ensemble, le film tient la route dans tous les domaines, et fait figure de bon divertissement pour tous les amateurs du genre. Ne boudons pas notre plaisir, et espérons que le cinéma français continue de surfer sur la bonne vague !
publié le 17/12/2010 - 17:13
Mille et une tourmente
publié le 17/12/2010 - 10:13
Pas de voeux, mais des promesses tenues
Concernant le film de Sandra et Hughes Martin, il faut reconnaître qu’il n’a pas bénéficié d’un abattage médiatique digne de La horde ou A l’intérieur. Aussi, il ne faut pas s’étonner qu’il est passé plutôt inaperçu dans nos contrées. Toujours est-il que ce manque ne joue aucunement sur la qualité intrinsèque du film. Bien au contraire, Djinns opte une approche très sentencieuse de la guerre d’Algérie. A tel point que l’on a davantage l’impression d’être en présence d’un film de guerre se servant d’éléments fantastiques avec parcimonie plutôt que du contraire. Cela peut surprendre, mais le cadre délétère et isolé, du désert au village reculé, procure une atmosphère empreinte de mystères insondables. Climat proche du traitement de La forteresse noire (Michael Mann) et La tranchée (Michael J. Bassett). Autres conflits, mais même objectifs face à une force qui dépasse l’entendement.
L’histoire des djinns est parfaitement respectée. Loin des facéties de la saga Wishmaster, le djinn est un esprit du désert, ni bon, ni mauvais. Il ne peut qu’influencer sur la perception des hommes par le murmure. Sonder leurs âmes afin de trouver une brèche et s’y engouffrer afin de lui faire perdre la raison. Une idée porteuse qui, étonnamment, n’a jamais trouvé une place de choix dans le septième art. Voilà qui est chose faite. Prompt à instaurer la paranoïa au sein d’un groupe soudé, les faux-semblants se multiplient. Qui est touché ? Comment reconnaître la folie ? Aucune réponse ne peut être apportée avant l’élément déclencheur. Il faut reconnaître que le couple de cinéaste possède un certain savoir-faire pour entretenir le sentiment de persécution.
En jouant habilement sur la réflexion des exactions de la guerre et un sujet qui tend vers le fantastique, Djinns prouve indéniablement que le cinéma peut receler des sujets originaux. Plus encore, la France n’est pas exclue de nous offrir des métrages à l’identité marquée (une mise en scène tellement typique de notre pays), intelligents et fascinants. Même si l’on peut regretter de ridicules maladresses (quelques longueurs…) très facilement pardonnables, on se trouve en présence d’une production aux moyens limités mais, comme on peut le constater depuis un certain temps dans les faibles budgets, dotée d’une indéniable ambition. Le regard sans compromis sur ce que l’armée française a pu commettre en Algérie comme toile de fond apporte une véritable consistance pour une intrigue que l’on devine dense et intéressante sur bon nombre d’aspects.
publié le 11/12/2010 - 23:44
Vive le Cinéma Francais !